Cyclone Chido

Cyclone Chido à Mayotte : quel est ce dispositif qui donne plus de pouvoirs au préfet en cas de crise exceptionnelle ?

Bruno Retailleau a annoncé avoir demandé au préfet de Mayotte d’activer l'article 27, adopté par la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) en 2023. Une disposition exceptionnelle qui doit rendre la gestion de crise « plus performante ».
Quentin Gérard

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Une situation d’urgence qui nécessite des solutions d’urgence. Alors que 70 % des habitants sont gravement touchés par le cyclone Chido et que « plusieurs centaines » voire « plusieurs milliers » de morts sont évoqués selon un bilan qui ne peut être que provisoire, le ministre de l’Intérieur démissionnaire, a décidé d’étendre les pouvoirs du préfet de l’archipel dévasté. « J’ai demandé au préfet de Mayotte d’activer l’article 27 de la Loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur adoptée en 2023 », a écrit l’ancien patron des sénateurs LR sur X, ce dimanche 15 décembre. Une disposition temporaire, qui doit permettre aux autorités de « rendre plus performante la gestion de la crise » sur le territoire.

« Au regard de la crise exceptionnelle touchant l’ensemble du territoire de Mayotte, et en accord avec le ministre de l’Intérieur, le préfet de la zone de défense et de sécurité du Sud de l’océan Indien, Patrice Latron, active ce jour l’article 742-2-1 du code de la sécurité intérieure qui attribue des pouvoirs étendus au préfet de Mayotte en matière de gestion de crise », indique de son côté le communiqué des autorités.

« Une réponse rapide et coordonnée »

Concrètement, ce régime juridique « vise à renforcer la gestion des crises graves en garantissant une réponse rapide et coordonnée entre les différents acteurs publics. Le préfet pourra ainsi, pour une période limitée, centraliser la prise de décision sur des services qui habituellement fonctionnent de manière autonome », explique Bruno Retailleau. « Dans la direction des opérations de secours, le préfet devient autorité d’emploi de tous les services de secours, de sécurité publique, de sécurité sanitaire, de sécurité alimentaire », illustre le premier flic de France.

Par exemple, « le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS), le directeur régional ou départemental des finances publiques ou le recteur », peuvent être concernés, indique le communiqué du ministère de l’intérieur. Cependant, les services de justice sont exclus de ce champ d’action qui restent « en tout état de cause » indépendants.

Des dispositions déjà prises en 2023

« Ces dispositions prendront fin dès que les circonstances qui les ont justifiées ne seront plus réunies », d’après ce même communiqué. Elles sont prises pour une durée maximale d’un mois et peut-être renouvelées « par période d’un mois au plus ». Elles ont déjà été prises en septembre 2023, quand la crise de l’eau avait touché l’archipel. A cette époque, elles avaient permis de centraliser la gestion du rectorat, de l’Agence régionale de santé, de l’Office français de la biodiversité et de Métro France.

Le cyclone Chido est le plus intense qu’ait connu Mayotte depuis 90 ans. Dans un point de situation, suite au conseil interministériel de crise (CIC), transmis ce mardi 17 décembre, les autorités déplorent « le décès de 21 personnes à l’hôpital », évoquent « 45 blessés en urgence absolue et 1 373 en urgence relative ». Ils précisent que « le nombre de morts n’est pas en adéquation avec la réalité des 100 000 personnes qui vivent dans un habitat précaire » et indiquent que « le préfet a ordonné au sous-préfet la mise en place d’une mission de recherche des morts ».

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Cyclone Chido à Mayotte : quel est ce dispositif qui donne plus de pouvoirs au préfet en cas de crise exceptionnelle ?
3min

Politique

Arnaques en ligne : « Ça empêche les seniors de faire des démarches par ordinateur » alerte cette conseillère numérique

Et si le meilleur moyen de lutter contre les arnaques en ligne tenait dans une petite mallette de carton ? Depuis quatre ans Marylise Lemarié, conseillère numérique à la communauté de communes Val-ès-Dunes dans le Calvados utilise la mallette cyber, développée par les pouvoirs publics pour faire de la prévention et accompagner les victimes des arnaques en ligne, comme elle le raconte au micro de Quentin Calmet dans l’émission Dialogue citoyen.

Le

Cyclone Chido à Mayotte : quel est ce dispositif qui donne plus de pouvoirs au préfet en cas de crise exceptionnelle ?
3min

Politique

Parité : « Grâce aux quotas, on a fait progresser les choses » pour Valérie Pécresse

Il y a 25 ans, les femmes étaient largement sous-représentées dans la vie politique. En 1997, elles ne représentent que 10% des députés et seulement 7% des sénateurs. Pour y remédier, sous l’impulsion de Lionel Jospin, Premier ministre de l’époque, une loi qui instaure la parité en politique est votée. Retour sur cet évènement majeur qui a durablement modifié la vie politique française dans l’émission Il était une loi, présentée par Matthieu Croissandeau.

Le

MEETING RAPHAEL GLUCKSMANN ELECTIONS EUROPEENNES
5min

Politique

Congrès du PS : Nicolas Mayer Rossignol défend une gauche « claire dans les alliances », « de responsabilité » et « pro européenne »

En vue du congrès PS de Nancy, le maire de Rouen et ses amis vont de nouveau tenter de faire tomber le premier secrétaire, Olivier Faure. Alors que « les choses avancent bien » vers un éventuel rapprochement avec la contribution d’Hélène Geoffroy, voire celles de « Boris Vallaud » et de « Jérôme Guedj », Nicolas Mayer Rossignol semble caresser l’idée d’un front anti-Olivier Faure qui lui permettrait cette fois de l’emporter.

Le

Paris XV, Siege de France Television
6min

Politique

Audiovisuel public : vers un nouveau report de la « réforme maudite » ?

Adoptée en juin 2023 par le Sénat, la proposition de loi de Laurent Lafon qui prévoit la création d’une holding pour chapeauter les différentes entités de Radio France et France Télévisions pourraient voir, une fois de plus, son examen reporté à l’Assemblée nationale, après un incident opposant la ministre Rachida Dati et une fonctionnaire de l’Assemblée nationale. « Cette réforme est maudite », finit par croire le rapporteur du texte, Jean-Raymond Hugonet.

Le