A dix jours de la dernière phase des négociations du traité international visant à mettre fin à la pollution plastique, le député MoDem Philippe Bolo a remis un rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) sur « l’impact des plastiques sur la santé ». Il propose plusieurs recommandations.
« Ça brûle au Canada, ça brûle en Suède, on va tous brûler sauf si on fait des lois pour nous protéger sur le long terme », alerte cette eurodéputée suédoise
Par Marie Bremeau
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L’Espagne est en alerte rouge depuis plusieurs mois déjà. Le pays détient le triste record de surfaces brûlées depuis le début de l’année, avec plus de 54 000 hectares contre 17 126 hectares sur la même période en 2022. Et la péninsule ibérique n’est pas un cas isolé, comme le relate Irène Tolleret, eurodéputée française (Renew) et vigneronne dans l’Hérault. « Dans ma région [l’Occitanie], nous sommes en risque incendie toute l’année, 24h sur 24, 365 jours par an, ce qui n’était pas le cas il y a une dizaine d’années. »
Le centre et le nord de l’Europe aussi touchés
Et la situation préoccupante n’est plus circonscrite qu’au sud du vieux continent. « Là, en ce moment on voit que le centre et le nord de l’Europe sont aussi atteints d’un risque réel de feux de forêt », affirme Borja Migueles, chef d’unité adjoint au sein du centre de coordination de la réaction d’urgence. Il dirige notamment une cellule d’analyse constituée par des experts des Etats membres et des experts scientifiques « pour avoir un œil très précis et ciblé sur les feux de forêt de juin à septembre ».
« Les effets du changement climatique »
Dès 2018, même la Suède a connu des incendies hors de contrôle qui ont ravagé plus de 25 000 hectares. « Avant dans les pays nordiques, on ne connaissait pas [ces situations de risques d’incendie], et je pense que maintenant les gens se rendent vraiment compte des effets du changement climatique », soutient Malin Björk, eurodéputée suédoise (La Gauche). « Parce que là, c’est la combinaison des températures beaucoup plus élevées, de manière plus soutenue, et du manque de pluie, donc la sécheresse. Tout ça ensemble fait qu’en Suède désormais il y a des périodes ou l’on doit arrêter les travaux avec des machines dans les forêts parce qu’il peut y avoir une petite étincelle et hop ça part en feu. »
Des bons outils grâce à l’UE
Ainsi pour affronter la période estivale, l’Union européenne a doublé la capacité de sa flotte de lutte contre les incendies avec 28 avions et hélicoptères au total. « C’est une flotte aérienne qui complète celles des Etats membres, et on la mobilise quand les capacités de chaque pays sont insuffisantes pour faire face à un feu de forêt ou à une accumulation de feux de forêt. On est aussi en train de développer des activités plus innovantes, comme le prépositionnement de pompiers dans différents pays, notamment cette année au Portugal en France et en Grèce », précise Borja Migueles. Une politique coordonnée saluée par Irène Tolleret. « Un incendie, on a un quart d’heure pour essayer de le circonscrire, sinon ça devient un incendie qui peut s’étendre. Donc le fait d’avoir des bons outils c’est essentiel et c’est grâce à l’UE. »
« C’est comme avoir des petits sparadraps pour une grande blessure »
Mais peut-on mieux prévenir pour ne pas guérir ? A cette question, l’élue de la gauche suédoise, Malin Björk répond clairement oui, et enjoint Bruxelles et les Etats membres à accentuer un peu plus leur politique de lutte contre le réchauffement climatique. « Si on n’ose pas s’attaquer aux problèmes de base, notamment le changement climatique, la biodiversité et la protection de la nature, alors là je pense que c’est comme avoir des petits sparadraps pour une grande blessure. Notre travail c’est de dire aux citoyens : on fait telle loi, telle loi et telle loi, qui vont protéger la nature et le climat et qui donc seront moins vulnérables aux feux. Ça brûle au Canada, ça brûle en Suède, on va tous brûler sauf si on fait des lois pour nous protéger sur le long terme. »
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