Le Sénat se penche sur la maladie de Lyme à l’occasion de quatre tables rondes

Le Sénat se penche sur la maladie de Lyme à l’occasion de quatre tables rondes

Le Sénat accueillait ce matin sa première table ronde autour de la maladie de Lyme, consacrée à l’épidémiologie et à la biologie. Dans la foulée, une seconde table ronde a suivi sur le diagnostic et les manifestations cliniques.
Public Sénat

Par Marion D'Hondt

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La commission des affaires sociales du Sénat est à l’initiative de quatre tables rondes, qui se tiendront entre le 27 mars et le 10 avril, autour de la maladie de Lyme. Les tables rondes de ce matin réunissaient des acteurs aussi divers que des épidémiologistes, des infectiologues, des immunologistes… La liste complète est à retrouver ici.

La maladie de Lyme est une infection d’origine bactérienne, contractée suite à une piqûre de tique. Les symptômes courants sont des douleurs articulaires, une intense fatigue voire des atteintes cognitives. En France, le diagnostic reste compliqué et la maladie peu connue.

En 2017, 45 000 cas ont été identifiés, dont 800 ont donné lieu à une hospitalisation. Les personnes les plus touchées sont les enfants de 5 à 10 ans et les plus de 60 ans. Le mode de contamination privilégié est la balade en forêt, mais également dans les jardins, pour 30 % des cas.

Attention toutefois, toute personne piquée par une tique ne développera pas la maladie de Lyme. Le risque d’infection est de moins de 5 %. Ce risque augmente avec le temps d’accroche, donc il faut se débarrasser de la tique au plus vite. Contrairement aux idées reçues, le fait de laisser une partie de la tique dans la plaie n’augmente pas le risque d’infection.

La maladie de Lyme a pour origine trois souches identifiées (Afzelii, Garinii, Burgdorferi), les plus répandues en France, sur un total de sept ou huit souches. Elle est contractée suite à une piqûre de tique, qui donne lieu à un érythème migrant. À ce moment, il faut consulter un médecin, par exemple son généraliste dans le cadre du programme de détection Sentinelle.

Le test de dépistage le plus connu est ELISA, qui cherche la présence d’anticorps contre la bactérie dans l’organisme. Il n’est pas fiable dans tous les cas, par exemple lorsqu’il est pratiqué trop tôt. S’il revient positif, le médecin ordonnera un test western blot, plus précis qu’ELISA. Dans les deux cas, des faux négatifs peuvent apparaître.

Dans le cas d’un faux négatif, comment orienter le patient ? En effet, ce n’est pas parce que ce dernier est négatif à Lyme qu’il n’est 1. Pas porteur de la maladie de Lyme et 2. Pas porteur d’autre chose. C’est ce parcours de soins, pour éviter les « errances diagnostiques », qu’il faut mettre en place. La maladie de Lyme, qui est d’origine bactérienne, se traite par antibiotiques.

Une des pistes serait de rembourser les tests western blot et immunoblot, qui « ne coûtent pas très cher » au regard du « coût économique et social de Lyme ». Actuellement, ces tests sont remboursés si le test ELISA s’est avéré positif. Il faudrait également rembourser le diagnostic Babesia, qui permet de détecter les maladies connexes.

Le problème est donc un réel problème de diagnostic, dû au peu d’efficience des tests ELISA et au peu de recul sur les autres maladies connexes. Les médecins du réseau Sentinelle sont formés à la détection, mais les centres spécialisés en France restent peu nombreux. Il y a également un problème de financement de la recherche avec « zéro centime alloué en trois ans ».

Depuis la campagne de 2016, l’information sur Lyme avance. Mais elle se heurte à deux problèmes, l’un tenant à la nature de la maladie, l’autre à la désinformation.

En effet, les symptômes de Lyme sont communs (fatigue, douleurs) et peuvent être associés à autre chose. Ensuite, des « charlatans profiteurs » surfent autour de la maladie pour propager de la « pensée magique » ou remettre en cause les découvertes médicales.

Un extrait est à découvrir ici, tandis que l’intégralité des tables rondes est à retrouver sur le site du Sénat :

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