Le FN accuse des eurodéputés d’emplois fictifs d’assistants

Le FN accuse des eurodéputés d’emplois fictifs d’assistants

Le Front National a saisi l'Office européen anti-fraude (Olaf) du cas d'eurodéputés d'autres partis qui auraient recours, selon...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Le Front National a saisi l'Office européen anti-fraude (Olaf) du cas d'eurodéputés d'autres partis qui auraient recours, selon lui, à des emplois fictifs ou irréguliers d'assistants au Parlement européen, a-t-on appris mardi auprès de cet organe de l'UE.

Cette contre-attaque intervient alors que le parti et sa présidente Marine Le Pen, candidate à la présidentielle française, sont eux-mêmes soupçonnés d'avoir eu recours à des emplois fictifs d'assistants au Parlement européen.

"L'Olaf peut confirmer avoir reçu, le 28 mars, ces allégations" de la part du Front National (FN), a indiqué une porte-parole de l'organe anti-fraude, répondant à une question de l'AFP sur cette saisine, dont le parti avait annoncé le projet.

Des "experts spécialisés" vont évaluer les informations transmises par le FN, pour déterminer s'il est compétent pour les exploiter et s'il y a une "suspicion suffisante de fraude, de corruption ou d'activité illégale affectant les intérêts financiers de l'UE" pour ouvrir une enquête, a précisé la porte-parole.

L'Olaf n'était pas en mesure de préciser le temps que prendrait cet examen préliminaire et a indiqué qu'il ne pouvait "pas faire davantage de commentaires à ce stade" sur le contenu des "allégations" du FN.

Le vice-président du FN Florian Philippot avait indiqué à l'AFP qu'une "trentaine d'assistants" travaillant pour "une vingtaine de parlementaires" au Parlement européen seraient visés par la saisine, "faite au nom de l'égalité de traitement", sans préciser qui étaient les députés visés.

Le FN est lui-même soupçonné d'avoir eu recours à des emplois fictifs d'une vingtaine d'assistants au Parlement européen.

Ce dernier a lancé des procédures de recouvrement pour un total de 1,1 million d'euros, par le biais de prélèvements sur les indemnités de six eurodéputés frontistes, dont Mme Le Pen (environ 340.000 euros) et son père, Jean-Marie Le Pen (environ 320.000 euros).

Le Parlement s'est constitué partie civile dans l'enquête ouverte en France sur ces soupçons d'emplois fictifs, vivement contestés par le FN.

Deux assistants ont été mis en examen et deux eurodéputées, Marine Le Pen et Marie-Christine Boutonnet, ont fait valoir leur immunité parlementaire pour ne pas se rendre à une convocation des juges.

"Evidemment, il y a d'autres députés que ceux du FN pour lesquels les services du Parlement européen ont eu ou ont des doutes, ont posé des questions et ont même demandé des remboursements", a indiqué à l'AFP une source parlementaire. Mais le FN "semble faire ça de manière systématique, structurelle, pour tout le groupe", a-t-elle ajouté.

Dans la même thématique

France Politics
11min

Politique

Budget, assurance chômage, Nouvelle-Calédonie… Les dossiers chauds qui attendent Michel Barnier

Après deux mois de flottement, de nombreux dossiers se sont accumulés sur le bureau du Premier ministre. Tout juste nommé, Michel Barnier va devoir relancer plusieurs réformes, mises à l’arrêt avec la dissolution. Néanmoins, la constitution d’un budget reste le premier saut d’obstacles pour le nouveau chef de gouvernement et sa future équipe ministérielle.

Le

NATO Summit
6min

Politique

« Depuis les élections législatives, l’autorité d’Emmanuel Macron s’est affaiblie en Europe et sur la scène internationale »

Ce vendredi, Emmanuel Macron rencontre Olaf Scholz sur les bords du lac Léman, à Évian-les-Bains. Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement allemand participent à la nouvelle édition des rencontres franco-allemandes, un rendez-vous devenu incontournable dans les relations entre les deux pays. Alors que les deux hommes sont affaiblis sur la scène intérieure à la suite de revers électoraux, la professeure d'histoire et de civilisation allemande à Sorbonne Université, Hélène Miard-Delacroix, dresse un état des lieux des relations entre Paris et Berlin.

Le

France Politics
5min

Politique

« Ce n’est pas un amateur de punchlines », Michel Barnier raconté par ses soutiens au Sénat

Le nouveau Premier ministre au CV long comme le bras a été le troisième homme de la dernière primaire interne à LR. A cette époque, peu de sénateurs croyaient en ses chances de victoire. Ses soutiens de l’époque expliquent pourquoi ils avaient fait de lui leur favori. Ils décrivent un homme taillé pour exercer le pouvoir, beaucoup moins pour le conquérir.

Le