Gouvernement : de la clarification au bourbier

La grande clarification promise par Emmanuel Macron le 9 juin a cédé sa place à la grande frustration. Le Nouveau Front Populaire avait créé la surprise le 7 juillet. Mais la grande entente des ténors des partis de gauche n’aura tenu qu’un mois, soit le temps de cette campagne éclair. L’union était de rigueur face au Rassemblement national. Dé... sormais, c’est la discorde qui règne. Aucun des membres de la coalition de gauche ne s’entend sur un Premier ministre capable de faire consensus. La patronne des Écologistes, Marine Tondelier, l’a amèrement regretté en soulignant sa « colère ». Elle qui s’était empressée de solliciter La France insoumise déplore aujourd’hui les méthodes du parti. Finalement, Emmanuel Macron est parvenu à laisser pourrir la situation de gauche. Le président de la République, qui a accepté la démission de Gabriel Attal, a désormais le champ libre pour organiser sa coalition sur son aile droite. Laurent Wauquiez, président du groupe La Droite républicaine, a proposé un « pacte législatif ». Le Premier ministre l’a ensuite repris à son compte sous le nom de « pacte d’action ». À neuf jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, le paysage politique français est plus chaotique que jamais. Seul le Rassemblement national semble s’en écarter tout en espérant récolter les fruits des frustrations successives. On en débat avec Christelle Craplet, directrice BVA Opinion, Richard Werly, correspondant France/Europe pour le média suisse Blick, Étienne Girard, rédacteur en chef du service société à L’Express.