Interrogé par le président du groupe socialiste au Sénat Patrick Kanner, le Premier ministre assure n’avoir fait part que de son « analyse », en jugeant dimanche qu’il n’était pas possible de revenir à un âge de départ de 62 ans. « Je suis sûr qu’elle est partagée sur beaucoup de bancs », estime-t-il.
En jugeant impossible un retour à l’âge légal de départ qui prévalait avant la dernière réforme, le Premier ministre a provoqué des tensions entre syndicats et gouvernement, mais également avec les oppositions. Y compris les socialistes, qui lui avaient donné une chance en février. Le débat sur l’utilité du « conclave » sur les retraites occasionne aussi des crispations avec Edouard Philippe.
Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, est venu présenter devant la commission des affaires sociales du Sénat ce 5 mars les conclusions de sa mission flash conduite sur la situation financière du système de retraites. Il a rappelé qu’il fallait trouver 15 milliards d’euros à l’horizon 2035 pour en assurer l’équilibre.
Le débat monte sur l’introduction d’une part obligatoire de retraite par capitalisation, face au déséquilibre générationnel à venir et ses conséquences sur le système par répartition. Le système n’est pourtant pas totalement étranger en France, puisque 4,5 millions fonctionnaires cotisent chaque mois pour un système similaire, sur leurs primes.
Le Premier ministre ouvre la porte du référendum si patronat et partenaires sociaux ne parviennent pas à s’entendre sur les améliorations à apporter à la réforme des retraites. Les oppositions de gauche avaient déjà tenté d’utiliser ce levier pour contrer la réforme de 2023, mais leurs tentatives ont été retoquées par le Conseil constitutionnel.
Syndicats et organisations patronales ont fixé le cadre général de leurs rencontres hebdomadaires pour aboutir, si cela est possible, à des solutions communes pour équilibrer le régime des retraites et corriger la dernière réforme de 2023. Le plus dur commence pour ce « conclave » voulu par Matignon.
Le syndicat FO a immédiatement quitté la première réunion des partenaires sociaux sur l’évolution des retraites. Son négociateur considère que la lettre envoyée la veille par le Premier ministre François Bayrou est un « vrai carcan », qui « va forcément réduire le champ des possibles ».
Le conclave sur les retraites s’ouvre ce jeudi 27 février à Paris. Cette concertation, initiée par le Premier ministre François Bayrou, doit réunir l’ensemble des partenaires sociaux pour « remettre en chantier » la réforme contestée de 2023. Les discussions doivent durer pendant trois mois, sur la base d’un rapport chiffré de la Cour des comptes. Qu’attendre de ces négociations ? Explications.
Jean-Luc Mélenchon invite les socialistes à se méfier du Premier ministre François Bayrou. « Meurtri » par l’attitude des députés PS, qui ont refusé de voter la motion de censure portée par LFI cette semaine contre le nouveau gouvernement, l’ancien député des Bouches-du-Rhône a estimé que le Premier secrétaire Olivier Faure avait négocié « une combine pourrie » avec le locataire de Matignon, qui a accepté de rouvrir une négociation sur la réforme des retraites. « Tous ceux qui prennent Monsieur Bayrou pour une chiffe molle inconsistante se trompent, c’est un homme extrêmement résolu », a expliqué Jean-Luc Mélenchon au micro du Grand Jury RTL – Le Figaro – Public Sénat – M6 ce dimanche 19 janvier. « Et s’il peut lui arriver d’avoir des faiblesses physiques, sa manière de conduire sa politique est celle d’un guerrier », a-t-il souligné à propos du Palois qu’il connaît depuis de longues années et avec qui il partage le même âge. « Monsieur Bayrou est un homme habile, il est candidat à la prochaine élection présidentielle et il est en concurrence avec Monsieur Hollande », a encore estimé Jean-Luc Mélenchon. A propos du dossier des retraites, Jean-Luc Mélenchon parle « d’une négociation bidon ». « Jamais le Medef n’acceptera que l’on revienne sur la retraite à 64 ans, tout cela est une comédie », assure le triple candidat à la présidentielle, qui regrette l’absence de certains partenaires sociaux autour de la table des discussions.
Invité ce dimanche 19 janvier du Grand Jury RTL - Le Figaro - Public Sénat – M6, Jean-Luc Mélenchon, le fondateur de La France insoumise, a estimé que le PS ne faisait plus partie du Nouveau Front populaire. Le tribun assure qu’en cas de législatives anticipées, des « candidats de la gauche de rupture » seront présents dans toutes les circonscriptions.
Plusieurs participants à la première réunion sur le système de retraite pressent le gouvernement de ne pas inclure dans les discussions la question des pensions des agents du public. Les organisations syndicales se montrent par ailleurs inflexibles sur l’abrogation de l’âge de départ à 64 ans.