L’arrivée de Rachida Dati au ministère de la Culture quinze ans après son passage place Vendôme est la prise de guerre de l’exécutif faite aux Républicains, qui accusent encore le coup. Figure du quinquennat de Nicolas Sarkozy, l’ancienne garde des Sceaux avait déjà parfois dû faire face à l’hostilité de son camp et de l’institution dont elle avait la charge en portant plusieurs réformes contestées.
Face à l’arrivée de Rachida Dati au gouvernement, les LR ne peuvent que regretter un « coup de tonnerre », qui affaiblit un peu plus une droite qui relevait la tête depuis le texte immigration. Ce « coup de com’ » impacte les élus LR de la capitale, alors que Rachida Dati vise la mairie. « La droite parisienne est déboussolée », selon l’ancien sénateur de droite, Philippe Dominati.
La nomination de Rachida Dati à la tête du ministère de la Culture suscite de nombreuses attentes mais aussi des inquiétudes au sein de la Haute assemblée. La nouvelle ministre va souffrir de la comparaison avec sa prédécesseure Rima Abdul Malak dont la méthode de travail était appréciée sur tous les bancs. L’audiovisuel public est le gros chantier sur lequel elle est attendue.
Après un an et demi passé au ministère de la Culture, Rima Abdul-Malak a transmis le flambeau à Rachida Dati vendredi 12 janvier. À l’occasion de la passation des pouvoirs, elle a évoqué son parcours et tenu à assumer la « liberté » de parole qui a certainement pesé dans son éviction.
Entre un gouvernement marqué à droite, avec peu de renouvellement, qui paraît resserré, où les femmes n’occupent pas de poste clef et la surprise Rachida Dati, qui affaiblit encore les LR, Emmanuel Macron semble loin de la « régénération » promise avec son remaniement.
Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont choisi de miser sur un gouvernement resserré et largement droitisé, entre le maintien de plusieurs poids lourds issus des rangs Les Républicains, et l’arrivée de nouvelles figures, dont Rachida Dati. Au Sénat, les LR s’inquiètent de l’impact de ce « débauchage » sur un parti très affaibli. Les élus de gauche estiment que la droite « est de retour au pouvoir ».
L’arrivée de Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy (2007-2009), au très convoité ministère de la Culture est la principale surprise de ce remaniement. Les Républicains, menacés de disparitions après une longue série d’échecs électoraux, perdent du même coup l’une de leurs principales figures.
La maire du VIIe arrondissement de Paris est présente sur la liste LR pour les sénatoriales, en place non éligible. Un « symbole » pour préparer « la reconquête de Paris avec Rachida Dati », selon la tête de liste Catherine Dumas. Mais elle doit faire face à la détermination de Pierre Charon, l’autre sortant, qui n’a pas été investi par son parti. Pour remporter son siège, il mise sur une « liste antisystème », et pourrait compter sur quelques voix macronistes…
La liste LR pour les sénatoriales, ébauchée par l’opposition de droite au Conseil de Paris et portée par la sénatrice sortante Catherine Dumas, soulève des critiques au sein du parti. Alors que les candidatures dissidentes menacent de se multiplier dans la capitale d’ici le scrutin de septembre, les regards se tournent vers la rue de Vaugirard où les arbitrages tardent à venir.