Après leur réception par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, les syndicats de policiers se sont dit satisfaits d’avoir été entendus. Parmi leurs demandes, celle du syndicat Unité SGP Police FO de “magistrats spécialisés sur l’usage des armes par les forces de l’ordre”. Une proposition qui scandalise les magistrats et qui ne serait pas forcément une bonne idée selon la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina.
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Après plusieurs jours de silence, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, se dit prêt à travailler sur les principales revendications des syndicats de police, notamment la possibilité d’un aménagement des règles de détention provisoire. Du côté du Sénat, les élus de gauche dénoncent une atteinte à l’Etat de droit. La droite veut se montrer vigilante sur le risque de rupture d’égalité devant la loi.
Quels ont été les grands mouvements de contestation de policiers ?
La fronde qui s’est installée dans plusieurs commissariats de police du sud-est de la France, suite au placement en détention d’un agent de la brigade anticriminalité, interpelle autant qu’elle inquiète. Pourtant, il ne s’agit pas là du premier mouvement de contestation qui secoue la profession. Retour sur quatre grandes mobilisations des policiers de ces soixante dernières années.
Ces questions soulevées par le silence de Gérald Darmanin sur la police
Le ministre de l’Intérieur n’a toujours pas commenté les propos du directeur général de la police nationale, malgré le tollé déclenché. Un silence qui alimente les spéculations sur l’accord qu’il aurait donné à cette interview. Au sein de l’exécutif, l’embarras est palpable.
Les syndicats de police ont-ils trop de pouvoir ?
Une partie de la classe politique voit à travers les propos tenus par le directeur général de la police nationale, sur la mise en détention provisoire de policiers, le lobbying de certains syndicats. Retour sur la montée en puissance progressive des organisations représentatives des forces de l’ordre, fortes d’un taux de syndiqués record au sein de la fonction publique.
À travers les propos de Frédéric Veaux, « l’administration policière s’érige en 4e pouvoir »
Le soutien apporté par le directeur général de la police nationale (DGPN) à un policier incarcéré a suscité de nombreuses réactions dans la classe politique. Pour certains, les propos de ce haut-fonctionnaire portent directement atteinte à la séparation des pouvoirs. Emmanuel Macron a lui rappelé que « nul, en République, n’est au-dessus de la loi ».
Invité de Public Sénat et LCP, le député EELV Julien Bayou pointe « l’échec » de la politique de prohibition, qui selon lui accroit l’insécurité et les problèmes de santé publique dans les quartiers difficiles.
Invitée de Public Sénat, la députée LFI Raquel Garrido appelle à réviser l’article L 435-1 du Code de la sécurité intérieure sur l’usage des armes à feu par la police. Elle estime notamment que les approximations de ce texte, adopté en 2017, ont généré « une explosion des usages d’armes et du nombre de morts ».
Sollicités par Public Sénat, des sénateurs de départements marqués par des émeutes la nuit dernière pointent le rôle joué par certains médias et les réseaux sociaux dans la diffusion, depuis les banlieues des grandes agglomérations vers les villes de plus petites importances, d’une certaine forme de violence. Les élus interrogés se montrent plutôt sceptiques sur la nécessité d’instaurer l'état d’urgence, comme le réclament certains responsables politiques.
Invité de notre matinale, Henri Leclerc, le président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme, est revenu sur les heurts des dernières nuits, survenus après la mort du jeune Nahel à Nanterre ce 27 juin. L’ancien avocat y voit une manifestation de solidarité, et appelle à réformer la loi de 2017 sur l’usage des armes, « interprétée » par les policiers « presque comme un permis de tuer. »
Mort de Nahel : le procureur de Nanterre fait le point
Ce jeudi 29 juin le procureur de Nanterre, Pascal Prache a tenu une conférence de presse. Il a précisé et a apporté de nouveaux éléments sur les circonstances de la mort de Nahel, ce jeune de 17 ans tué par le tir d’un policier. Il annonce à cette occasion l’ouverture d’une information judiciaire pour homicide volontaire, le parquet considérant que « les conditions légales de l’usage des armes ne sont pas réunies », ce qui exclut la légitime défense.
Interrogée par les sénateurs Pierre Laurent (PCF) et Patrick Kanner (PS), Elisabeth Borne est revenu sur la mort de Nahel, ce 27 juin à Nanterre, tué par un policier lors d’un contrôle routier. La Première ministre a appelé à l’apaisement par l’action de la Justice, mais a concédé une intervention « manifestement » pas conforme « aux règles d’engagement des forces de l’ordre. »