La Nouvelle-Calédonie est en proie à de violentes émeutes depuis le 13 mai. Des affrontements survenus à Nouméa alors qu'à Paris les députés votaient une réforme constitutionnelle que rejettent les indépendantistes. Face à la situation critique qui a fait plusieurs victimes, Emmanuel Macron a décrété l'Etat d'urgence et d'importantes forces de police et de gendarmerie ont été déployées sur place.
Après la mise en place de l’état d’urgence, le gouvernement a ordonné à l’unique opérateur de Nouvelle-Calédonie le blocage de l’application mobile TikTok dans l’île. Envisagée au moment des émeutes urbaine de l’été 2023, une telle mesure n’avait encore jamais été mise en œuvre.
Au micro de Public Sénat, le chef de file des sénateurs centristes appelle à trouver « une perspective », et « aller plus loin dans le dialogue », face à la situation extrêmement tendue en Nouvelle-Calédonie.
Un millier de policiers et gendarmes supplémentaires sont en train d'être déployés en Nouvelle-Calédonie, où la situation « reste très tendue », a affirmé Gabriel Attal à l'issue de la réunion d'un nouveau conseil de défense à l'Elysée. Le Premier ministre va convier Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, ainsi que les comités de liaison parlementaire à Matignon.
Après avoir annoncé la mort d’un premier gendarme en Nouvelle-Calédonie, lors des questions d’actualité au gouvernement ce mercredi, Gérald Darmanin a notamment mise en cause la responsabilité de la CCTA dans le climat de violence sur l’archipel. La Cellule de coordination des actions de terrain « est un groupe mafieux, qui veut manifestement instaurer la violence », a dénoncé le ministre de l’Intérieur, opérant une distinction nette avec le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste) et les loyalistes, avec lesquels il y a un « dialogue ». Invité de France 2 ce matin, le ministre en a rajouté une couche, dénonçant « un groupuscule qui se dit indépendantiste, mais qui en fait commet des pillages, des meurtres, de la violence ». Et d’ajouter : « Il ne faut pas le confondre avec des militants politiques. » De son côté, le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a évoqué une « organisation de voyous », ce jeudi matin lors d’une conférence de presse. Ce collectif est né en novembre 2023, et regroupe plusieurs des représentants d’organisations syndicales, structures politiques ou mouvements associatifs indépendantistes. L’Union calédonienne, la frange la plus radicale du Front de libération Kanak socialiste (FLNKS), est l’une des principales organisations à l’origine de la création du CCAT. La cellule a organisé plusieurs manifestations et rassemblements dès la fin de l’année, pour s’opposer au projet d’accord proposé par l’État sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Dans un communiqué publié hier, avant l’instauration de l’état d’urgence, l’organisation qui soutient « l’accession à la peine souveraineté de Kanaky » (le nom kanak de la Nouvelle-Calédonie), a réaffirmé une nouvelle fois son opposition au dégel du corps électoral. Un processus qui s’apparente selon elle à un acte de « recolonisation ». Le projet de loi constitutionnelle, adoptée par l’Assemblée nationale dans la nuit de lundi à mardi, est selon eux contraire à l’accord de Nouméa. Appel à poursuivre les actions « de manière pacifique » Selon eux, les députés « ont choisi de mettre de l’huile sur le feu », et « il reste une dernière chance pour que l’État entende notre cri du cœur et stoppe définitivement son plan au nom de la paix dans notre pays ». Dans cette communication, le CCAT a accusé des « milices loyalistes » d’ « agresser » ses partisans. Les « exactions » commises sur le territoire n’étaient « pas nécessaires », a également indiqué le CCAT, tout en considérant qu’ils étaient « l’expression des invisibles de la société qui subissent des inégalités de plein fouet ». Le collectif a appelé les « citoyens mobilisés à l’apaisement », et à poursuivre les actions « de manière pacifique », et à respecter « les consignes ». La semaine dernière, la CCAT avait multiplié des actions pour afficher son opposition au projet de loi constitutionnelle. L’opération avait été baptisée « dix jours pour Kanaky ». Le 9 mai, par exemple, plusieurs accès routiers ont été bloqués par plusieurs militants se réclamant du CCAT. Plusieurs responsables du CCAT ont en outre indiqué la semaine dernière que la mobilisation s’intensifierait en cas d’adoption du projet de loi, sans toutefois préciser de calendrier ni la nature des actions à venir. Depuis l’instauration de l’état d’urgence, le ministre de l’Intérieur a procédé à cinq premières assignations à résidence de membres de la Cellule de coordination des actions de terrain.
Au micro de Public Sénat, le président du groupe Les Républicains au Sénat soutient la mise en œuvre de l’état d’urgence, décrété quelques heures plus tôt par le président de la République. « Il faudra restaurer le dialogue, mais après que la sécurité et la tranquillité soient revenues », rappelle-t-il.
Les questions d’actualité au gouvernement du Sénat ont largement porté sur la situation alarmante de la Nouvelle-Calédonie où l’état d’urgence va être décrété après deux nuits de violences qui ont fait plusieurs centaines de blessés et 4 morts.
Le ministre de l’Intérieur a fait part de son « émotion en tant que ministre de l’Intérieur » après le décès d’une quatrième personne dans les violences en Nouvelle-Calédonie, un gendarme de 24 ans.
Alors que l’Etat d’urgence doit être décrété en Nouvelle-Calédonie, au lendemain d’une nuit de violences meurtrières, le président du Sénat a exprimé sa solidarité à l’égard des forces de l’ordre.
Le président de la République a annoncé que le gouvernement allait instaurer l’état d’urgence dans l’archipel, touché par des violences meurtrières, à partir de cet après-midi.
Dans la nuit de lundi à mardi, des affrontements d'une extrême violence ont opposé manifestants et forces de l'ordre à Nouméa, alors que les députés examinaient à Paris une révision constitutionnelle décriée par les indépendantistes. Selon Patrick Roger, spécialiste des Outre-mer et auteur de l’ouvrage à paraître « Nouvelle Calédonie, la tragédie » (Cerf), cette mobilisation sans précédent depuis les années 1980 s’explique notamment par les transformations qu’a connu la société calédonienne ces dernières années.
De violentes émeutes ont éclaté sur ce territoire français d’Outre-mer dans le contexte de la réforme constitutionnelle examinée ce mardi à l’Assemblée nationale, à laquelle s’opposent vivement les indépendantistes.
Mardi, le Sénat a largement adopté le projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les élections provinciales de Nouvelle-Calédonie. Le texte a, toutefois, été sensiblement amendé par la majorité sénatoriale afin de faciliter la poursuite des discussions locales sur l’avenir institutionnel de l’Archipel.