Reprochant à Michel Barnier de ne pas tenir compte des « lignes rouges » du RN sur le budget, Marine Le Pen agite la menace d’un vote d’une motion de censure par les députés d’extrême droite. Elle insiste notamment sur la hausse « inadmissible » des taxes sur l’électricité. « Ils font ça pour augmenter les enchères », selon le président du groupe RDPI du Sénat, François Patriat. « On n’est pas dans une cour de récréation, à dire si tu ne fais pas ça, je fais ça », tance le sénateur LR Cédric Vial.
Invité de la matinale de Public Sénat, le maire (Horizons) de Nice, Christian Estrosi, a réagi à la menace de vote d’une censure du budget par le Rassemblement national, de nouveau brandie par Marine Le Pen ce mercredi. D’après lui, une telle décision pourrait conduire à une « crise économique et sociale » et à la « banqueroute ».
C’est une double déconvenue vécue par Marine Le Pen, mercredi, lors des réquisitions du procès des assistants parlementaires RN. Non seulement le parquet a demandé une peine d’inéligibilité mais l’a assortie « d’une exécution provisoire ». Ce qui change la donne pour la députée. Explications.
Ce lundi Jordan Bardella a affirmé sur BFM que tout candidat RN devra avoir un casier judiciaire vierge pour pouvoir se présenter. Interrogé sur le cas de Marine Le Pen qui risque une condamnation dans le cadre du procès des assistants parlementaires, Jordan Bardella a déclaré, mal à l’aise, être persuadé de son innocence. Au Sénat, Henri Cabanel propose depuis plusieurs années que tout candidat à une élection doit être exempt de casier judiciaire. Retour sur une proposition de loi plusieurs fois déposée, mais jamais examinée.
Dans l’affaire des assistants parlementaires du RN, les procureurs demandent deux ans de prison fermes aménageable pour Marine Le Pen et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. Alors qu’elle risque de ne pas pouvoir se présenter en 2027, si le jugement suit les réquisitions, le RN fait corps autour de sa leader. « Cette affaire est très politique. Il s’agit d’un règlement de compte de certains magistrats », affirme le sénateur RN Christopher Szczurek
Alors que cinq ans d’inéligibilité sont requis contre Marine Le Pen dans le cadre du procès des assistants parlementaires du FN, l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin s’indigne de ces réquisitions. Une prise de position choquante de la part du député du Nord estime Nathalie Delattre, invitée de la matinale de Public Sénat.
À l’heure des réquisitions dans cette affaire de détournement de fonds publics, Marine Le Pen risque jusqu’à dix ans de prison et un million d’euros d’amende. Elle pourrait aussi se voir priver de candidature à la prochaine présidentielle, en raison de la loi Sapin II votée sous François Hollande, et mal prise en compte par la défense, qui impose des peines obligatoires d’inéligibilité pendant cinq ans en cas de condamnation.
Sur le plateau de Public Sénat, le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière a tancé la proximité idéologique entre le RN et le gouvernement de Michel Barnier, qui ne tiendrait que par la « bienveillance » de Marine Le Pen.
Le procès de Marine Le Pen et de 26 autres cadres et élus du Rassemblement national s’ouvre ce 30 septembre. Poursuivis pour détournement de fonds publics, ils sont soupçonnés d’avoir fait travailler des assistants d’eurodéputés, rémunérés sur fonds européens, pour le parti en France. Si l’activité des collaborateurs est désormais davantage encadrée, certains échappent aux contrôles. Décryptage.
Divisés sur le fait de soutenir ou non la proposition d’abrogation de la réforme des retraites que va porter le Rassemblement national fin octobre à l’Assemblée nationale, les membres du Nouveau front populaire cherchent un moyen d’éviter ce rendez-vous, sans renoncer à leur combat contre le report de l’âge légal de départ à 64 ans. Les élus communistes, rassemblés jeudi à l’occasion de leur rentrée parlementaire, espèrent s’appuyer sur l’examen du budget de la Sécurité sociale pour prendre de court les élus RN.
La mise en place d’un scrutin proportionnel pour les législatives fait partie des pistes de réforme envisagées par le nouveau Premier ministre Michel Barnier. Si de nombreuses formations politiques réclament sa mise en place, les modalités d’application font débat car ce mode de scrutin, réputé plus juste à l’égard des petits partis, présente aussi un risque d’instabilité parlementaire.
Alors qu’il espérait la majorité absolue, le RN doit finalement se contenter de la troisième place après les législatives. Au sein du parti, l’heure est donc au bilan et à la réorganisation, avec la démission de Gilles Pennelle, notamment chargé d’identifier des candidats pour ces élections anticipées. Un départ qui pose la question de la formation des militants du parti, épinglés durant la campagne pour leurs propos polémiques.