Si le texte ressort largement modifié du Sénat, c’est en partie avec la bénédiction du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, que la majorité sénatoriale de droite et du centre a très sérieusement durci le projet de loi immigration. Le ministre a multiplié les concessions aux sénateurs LR pour obtenir, in fine, un texte qui ressort du Sénat. Il n’a cependant pas dit « oui » à tout et les LR ont aussi fait des concessions…
Après leur réunion de groupe, les sénateurs LR mettent sur la table une nouvelle proposition. Bruno Retailleau accepte que soit inscrit dans le texte le principe de régularisations, non automatiques et à la main du préfet, pour les étrangers sans papiers qui travaillent. Mais à condition que la circulaire Valls soit « durcie », précise Bruno Retailleau, qui maintient en revanche la « suppression de l’article 3 » sur les métiers en tension et exige la présence de tous les « marqueurs » LR dans le texte.
Éric Ciotti, le président des Républicains, a annoncé vouloir lancer dans la semaine une pétition en faveur d’un référendum sur l’immigration. Alors que les tractations entre la droite et le gouvernement autour du projet de loi immigration semblent au point mort, la droite fait le pari de l’opinion.
Les sénateurs et sénatrices se penchent ce lundi soir sur le sort de cette façon d’écrire le français qui consiste à faire apparaître de manière plus marquée le féminin, afin de faire progresser une représentation plus égalitaire des hommes et des femmes. La proposition, examinée quelques heures après que le chef de l’Etat a tancé l’utilisation de l’écriture inclusive à Villers-Cotterêts, pourrait être adoptée.
Les élections européennes de juin 2024 sont encore lointaines, mais les états-majors des partis y réfléchissent déjà. Chez les LR, la question de la tête de liste n’est pas encore tranchée. Mais petit à petit, les choses semblent avancer en faveur de François-Xavier Bellamy, le chef de fil actuel des eurodéputés LR au Parlement européen. On prend le même et on recommence.
L’idée d’une liste commune entre Renaissance et l’UDI fait son chemin, alors que la ligne des LR sur l’Europe interroge au centre droit. Le président de l’UDI, le sénateur Hervé Marseille, évoque « une grande alliance centrale ». C’est « peut-être le choix qu’on sera amené à faire. En tout cas, l’UDI ne pourra pas renoncer à sa vision européenne », prévient Françoise Gatel, vice-présidente de UDI. Un choix qui ne serait pas sans effet sur la majorité sénatoriale, que les centristes forment avec LR.
Le président de l’Association des maires de France, David Lisnard trace son sillon vers une candidature pour la présidentielle de 2027 en inaugurant, ce mardi, le siège de son mouvement « Nouvelle Energie ». Au sein de la droite sénatoriale, ses soutiens sont dithyrambiques et espèrent qu’il aura un « rôle de premier plan » dans les années à venir.
Les sénateurs LR ont départagé, lors d’un scrutin interne, les candidats aux postes clefs du Sénat. Une volonté de renouvellement apparaît, alors que Christian Cambon, qui était jusqu’ici à la tête de la commission des affaires étrangères, n’a pas réussi à être élu à la questure.
Le sénateur de l’Oise, réélu dimanche sans investiture LR, quitte le groupe de Bruno Retailleau pour rejoindre celui d’Hervé Marseille. L'ancien secrétaire d'Etat de Nicolas Sarkozy s’était rapproché d’Emmanuel Macron, appelant à un pacte de gouvernement entre LR et la majorité présidentielle.
C’est une dernière année de mandat très spéciale qu’a vécu le sénateur René Paul Savary. Pendant de longues séances, en mars 2023, il a été l’un des principaux orateurs de la droite sénatoriale lors du débat enflammé sur les retraites. Le sénateur de la Marne aura donc vu une telle réforme votée, lui qui appelle à retarder l’âge de départ depuis 2018.
Il restera le patron des sénateurs LR. Seul candidat, Bruno Retailleau a été réélu par acclamation à la tête du groupe LR du Sénat. Pour le Plateau, ce sera bien sûr Gérard Larcher. Si le groupe reste largement le premier du Sénat, les sénateurs LR sortent des sénatoriales en perdant quelques plumes. « Je pense qu’on sera autour de 135/136 », affirme Bruno Retailleau. Soit un recul de 9 ou 10 sièges.
C’est un choix mûrement réfléchi. La sénatrice Laure Darcos, qui vient d’être réélue dans l’Essonne, lâche le groupe présidé par Bruno Retailleau. Elle part renforcer les effectifs du groupe Les Indépendants, présidé par Claude Malhuret, où siègent les sénateurs Horizons. Pour Laure Darcos, la goutte d’eau a été la manière dont se sont passées les investitures pour la campagne des sénatoriales.