Quatrième force politique du pays avec 10 % des voix au premier tour des législatives, Les Républicains vont pouvoir sauver les meubles et conserver un groupe parlementaire. Dès dimanche soir, le parti a réaffirmé sa ligne d’autonomie en refusant de donner des consignes de vote dans les circonscriptions où ils ne sont pas présents au second tour.
Public Sénat a sélectionné dix circonscriptions qui risquent d’attirer l’attention à l’occasion des législatives anticipées, les 30 juin et 7 juillet, en raison de la notoriété des candidats ou des enjeux locaux, qu’ils soient symboliques ou très politiques.
Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, est revenu sur la situation au sein de LR tout en évoquant la refondation de son parti. Le sénateur de Vendée déplore le tripartisme qui domine désormais dans la vie politique et souhaite le retour d’une droite libérale sur l’économie et ferme sur les sujets régaliens.
En marge de la bataille juridique qui oppose les barons LR à Éric Ciotti, qui entend conserver la présidence du parti malgré son ralliement au Rassemblement national, des candidats de droite aux législatives ont fait le choix de se dépouiller de l’étiquette LR, pour se tourner vers les micro-partis de certaines figures de droite, comme David Lisnard, Valérie Pécresse ou encore d’Aurélien Pradié, qui vient de quitter LR.
Si Éric Ciotti s’affiche désormais aux côtés de Jordan Bardella et Marine Le Pen, son exclusion des Républicains, votée par deux fois en Bureau politique, a été suspendue par la justice. Les cadres du parti souhaitent convoquer un troisième Bureau politique, mais le député sortant s’y oppose. La direction provisoire du mouvement va donc saisir la justice, afin que soit désigné un administrateur provisoire.
Alors que la justice a suspendu l’exclusion d’Eric Ciotti de la présidence des LR, les responsables du parti, opposés à l’alliance avec le RN, ont organisé la convocation d’un troisième bureau politique pour « effacer les vices de forme » et éviter toute contestation. Le rattachement financier des candidats aux législatives, autre enjeu, réserve aussi quelques surprises, renforçant la confusion chez les LR.
Avec les législatives anticipées, et des programmes politiques parfois préparés dans l’urgence, certains partis n’ont pas encore clarifié leur position sur les questions de défense. Tour d’horizon de ce que proposent les uns et les autres, au regard notamment de ce qui avait été défendu pendant la présidentielle et les élections européennes.
Pour « lutter dès le premier tour contre les extrêmes », la majorité présidentielle a décidé de ne pas présenter de candidat dans une soixantaine de circonscriptions. De quoi peut-être lui permettre de trouver une majorité après le 7 juillet. Si les LR expliquent rester sur une ligne d’autonomie, dans le Nord, le parti a pourtant décidé de ne pas présenter de candidat face à certains candidats soutenus par le parti d’Emmanuel Macron.
Après une semaine rocambolesque qui a vu Éric Ciotti être exclu des Républicains par les ténors de son parti, après avoir annoncé une alliance avec le RN aux législatives, plusieurs dizaines de candidats ont été investis sous la bannière « Union des droites » ou « Les Républicains à droite ». Parmi les candidats figurent peu de sortants, des jeunes, des proches d’Éric Ciotti, des anciens élus et des figures plus médiatiques.
Alors que nos confrères du JDD annonçaient ce matin un accord entre le parti présidentiel et Les Républicains sur plusieurs circonscriptions, le président du Sénat a réfuté tout accord, assurant ne pas avoir rencontré le président de la République dans un cadre privé « depuis le 7 mars ».
A quelques minutes de la décision du tribunal judiciaire de Paris saisi en référé par Éric Ciotti, le bureau politique de LR a validé son exclusion à la très large majorité de ses membres.
Eric Ciotti a saisi le tribunal judiciaire pour contester son exclusion des LR, suite à l’alliance qu’il a annoncé avec le RN pour les législatives. Ses opposants ont reconvoqué un bureau politique pour « valider », sur le plan juridique, son exclusion, afin de mieux respecter les statuts. Alors que la question des investitures est aussi en jeu, chacun fourbit ses armes pour porter la bataille sur tapis vert.