Aujourd’hui, prenons la direction du nord de l’Europe, pour aller en Finlande, pays de 5,5 millions d’habitants limitrophe de la Russie. Les deux Etats partagent 1340km de frontière. Évidemment depuis l’invasion massive de l’Ukraine, la Russie est devenue un voisin de plus en plus gênant pour la Finlande qui se prépare même à une attaque à tout moment. C’est ce dont on va parler avec mon collègue Jonathan Dupriez qui rentre justement d’un reportage à Helsinki pour Public Sénat. Vous souhaitez soutenir Trait d’Union ou en savoir plus ? Rendez-vous sur www.traitdunionpodcast.com
Réunie en session extraordinaire, la Chambre américaine des représentants a approuvé samedi, après de longues et laborieuses tractations, une aide à l’Ukraine, qui devrait être validée par le Sénat américain ce mardi. Principal soutien militaire de l'Ukraine, les Etats-Unis n'avaient pas adopté de grande enveloppe pour Kiev depuis près d'un an et demi. De quoi renverser la vapeur sur le terrain ? Pour le général Dominique Trinquant, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU, cette aide va servir à torpiller les objectifs militaires russes.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les sanctions économiques européennes n’interdisent pas l’importation de gaz russe dans l’UE. Une « faille stratégique », puisque l’industrie pétro-gazière contribue à financer l’invasion de l’Ukraine, dénoncent deux ONG auditionnées au Sénat dans le cadre de la commission d’enquête sur TotalEnergies.
Selon un sondage réalisé par Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale, la moitié des Français estiment que les déclarations du président sur l’envoi potentiel de troupes en Ukraine relèvent d’intentions purement politiciennes.
Invitée de Public Sénat, Marion Maréchal, tête de liste Reconquête ! pour les élections européennes, critique les déclarations d’Emmanuel Macron sur la possibilité d’envoyer des militaires européens en Ukraine. Elle estime que la France n’est pas en mesure de tenir tête à la puissance russe.
Au pouvoir depuis près d’un quart de siècle, Vladimir Poutine vient d’être réélu à la tête du Kremlin, par un score officiel sans appel – 87,30 % des voix – au prix d’un autoritarisme toujours plus prégnant sur la société russe. Présenté par Moscou comme le signe d’une union nationale du peuple russe dans le cadre de la guerre menée à l’Ukraine, le résultat de ce scrutin n’enlève rien des faiblesses endogènes du régime de Poutine, selon l’historienne Françoise Thom. Cette spécialiste de la Russie perçoit une « ambiance de fin de règne », et des « symptômes » similaires avec la fin de l’ère stalinienne. Quels enseignements peut-on tirer de la réélection de Vladimir Poutine ? Il faut comprendre ce qu’est une élection dans un système poutinien. Cela a la même fonction que dans le système stalinien, c’est un moyen pour le pouvoir en place de mesurer son contrôle sur la population. D’après le score de 87 %, le contrôle sur la population fonctionne très bien et va croissant. C’est aussi une façon de démoraliser les opposants : un tel score a pour fonction de leur montrer qu’ils sont seuls. Et c’est aussi un message adressé aux Occidentaux et aux Ukrainiens, en prétendant que le peuple russe est uni comme un seul homme derrière Vladimir Poutine et la guerre qu’il mène en Ukraine. Enfin, c’est aussi un moyen de vérifier la verticalité du pouvoir, de mettre à l’épreuve les autorités locales et les gouverneurs de région : le score de Poutine, fixé à l’avance, doit être respecté partout. Il ne faut pas penser que ce sont des élections comme chez nous. Ce scrutin n’a aucun sens concernant l’opinion réelle que peuvent avoir les gens en Russie, étant donné la peur qui règne au sein de la population. Malgré ce score inédit, certains ont pointé l’absence de scènes de liesse suite à l’annonce de la victoire de Poutine comme l’indice d’une perte de vitesse… Cela montre une forme de fébrilité. Le régime de Poutine a beau serrer la vis, il y a toujours un sentiment d’insécurité du pouvoir. C’est visible dans leur peur panique de voir des opposants manifester leur hostilité au régime. Ils ont par exemple prétexté l’organisation de carnavals à l’entrée des bureaux de vote pour justifier et masquer l’existence des rassemblements d’opposants. Tout est fait pour dissimuler la réalité de l’opposition. Certains spécialistes, dont vous, font l’hypothèse d’un régime en bout de course. Qu’est ce qui permet de l’affirmer ? Je remarque les mêmes symptômes qu’à la fin du règne de Staline : la paranoïa, les purges, le fait de voir des espions partout… L’économie soviétique de l’époque, toute entière consacrée à la guerre froide, était à genoux. Poutine oriente aujourd’hui l’économie russe vers un communisme de guerre. Il ne pourra pas continuer longtemps dans cette voie-là. Plus globalement, il y a une atmosphère de fin de règne, avec une multiplication d’initiatives délirantes et paranoïaques. Cela peut encourager certains, dans l’élite russe, à envisager une révolution de Palais. En ce sens, la candidature de l’opposant Boris Nadejdine et son programme de « dépoutinisation » de la Russie par en haut, et sans remettre en cause le système, rappelle la déstalinisation prônée par Khrouchtchev après la mort de Staline. Il peut y avoir une révolution de palais. Je ne crois pas à un renversement du régime via une initiative de la société seule, car elle serait immédiatement écrasée. Pour renverser le régime, il faudrait l’alliance entre des membres des groupes dirigeants, qui feraient scission avec le pouvoir, et la partie mobilisable de la société. Comment Poutine articule-t-il la politique intérieure du pays avec la guerre qu’il mène à l’Ukraine ? Cette guerre est fondamentale pour Poutine. Une défaite militaire entraînerait une chute du régime. C’est peut-être même la seule chose susceptible de le faire chuter à court terme. A contrario, la poursuite de la guerre permet à Poutine de renforcer son pouvoir total sur la société. Il instrumentalise le conflit pour éliminer ses opposants potentiels et renouveler l’élite qui l’entoure pour la rendre la plus docile et dépendante possible. Cela rappelle, à nouveau, la crise des nouvelles élites sous Staline. Le dirigeant soviétique, paranoïaque, renouvelait régulièrement les élites soviétiques. C’est d’ailleurs par ce biais que Leonid Brejnev, futur dirigeant de l’URSS entre au Politburo en 1952 (un an avant la mort de Staline, NDLR). C’est exactement ce que fait Poutine aujourd’hui en remplaçant une partie de ses anciennes élites par des vétérans de la guerre en Ukraine pour renforcer son pouvoir absolu, en redistribuant des sommes très importantes aux veuves et aux orphelins des hommes tués en Ukraine. De l’autre côté, il confisque les biens de ceux qui critiquent la guerre. La guerre en Ukraine est donc aussi un moyen pour le régime de se maintenir, grâce à la création d’une couche sociale qui a intérêt au maintien de sa situation. Emmanuel Macron a proposé une trêve militaire dans le conflit ukrainien à l’occasion des Jeux Olympiques cet été. Vladimir Poutine s’est dit prêt à en discuter. Quelle conclusion en tirer ? Je ne m’avancerai pas sur le détail de la situation militaire, dont je ne suis pas spécialiste. Mais une chose est sûre : la seule façon d’envisager le compromis chez Vladimir Poutine est d’y voir un avantage stratégique, ou une situation dont il pourra tirer parti.
Réélu ce week-end pour un cinquième mandat à la tête du Kremlin, Vladimir Poutine est à la tête d’un Etat de plus en plus fragile, raison pour laquelle il accélère son tournant autoritaire, selon Antoine Arjakovsky
En deux ans, Emmanuel Macron a fortement évolué vis-à-vis de la Russie. Du médiateur, qui garde un contact direct avec Vladimir Poutine, appelant à ne pas « humilier » la Russie, le Président ne fixe aujourd’hui « aucune limite » et joue « l’ambiguïté stratégique », n’excluant pas l’envoi de troupes au sol. Retour sur cette métamorphose stratégique, avec les analyses de deux anciens ambassadeurs français à Moscou.
Invité de la matinale de Public Sénat, l’ancien président du Conseil italien Enrico Letta plaide pour la construction d’une Europe de la défense. Face à la menace russe, « c’est notre sécurité pour l’avenir » qui se joue, alerte-t-il.
C’était une interview très attendue, quelques jours après les propos polémiques d’Emmanuel Macron, qui avait affirmé « ne rien exclure » quant à l’envoi de troupes sur le sol ukrainien. Interrogé par Anne-Sophie Lapix et Gilles Bouleau, le président de la République a reconnu une situation « difficile » et appelé à nouveau ses homologues européens à « ne pas être lâches », affirmant que « « nous serons prêts à prendre les décisions qui s’imposent pour que la Russie ne gagne jamais ».
Interrogé sur France 2 et TF1 au sujet de ses récentes déclarations sur l’envoi possible de troupes françaises en Ukraine, le président de la République a affirmé que « la sécurité de l’Europe et des Français » se jouait dans ce conflit.
Les sénateurs ont largement voté en faveur de l’accord de sécurité conclu entre Paris et Kiev. Revivez les temps forts de la déclaration de Gabriel Attal et des groupes politiques sur le soutien à l'Ukraine.