Malgré les avertissements d’une large partie de la communauté internationale, les parlementaires israéliens ont voté lundi plusieurs mesures d’interdiction contre l’Unrwa, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, largement implantée dans la bande de Gaza. Auprès de Public Sénat, Jean-Paul Chagnollaud, politologue et président de l'iReMMO, l'Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient, et Daniel Charbit, professeur de science politique à l’Open University of Israel, décryptent les motivations et les conséquences de cette décision.
Loin « d’éliminer le Hamas », l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh ne devrait pas déstabiliser le mouvement qui repose sur une organisation collégiale. Par ailleurs l’assassinat compromet la poursuite des négociations pour un cessez-le-feu et la libération des otages retenus à Gaza.
Invité ce mercredi 29 mai de Public Sénat, Jordan Bardella, tête de liste RN pour les élections européennes, a dénoncé les positions de LFI sur le conflit à Gaza et leur attitude dans le débat public. Le président du RN estime que la reconnaissance d’un Etat palestinien n’est plus d’actualité depuis les attaques du 7 octobre.
Le gouvernement a lancé lundi 6 mai des « assises de lutte contre l'antisémitisme » pour renforcer les moyens de lutte contre un phénomène en pleine expansion depuis l’embrasement de la situation au Proche Orient, et qui touche notamment la jeunesse. Selon une enquête Ifop, 35% des 18-24 ans estime qu'il est normal de s'en prendre à des juifs en raison de leur soutien à Israël.
Alors que Sciences po a choisi la voix de la négociation avec les étudiants propalestiniens qui bloquent l’établissement, la présidente de la région Île-de-France a annoncé lundi suspendre les fonds publics que le conseil régional alloue chaque année à la célèbre école. L’élue estime que la communauté éducative a cédé devant « une minorité de radicalisés ».
Six mois après l’attaque du 7 octobre, les représailles israéliennes contre le Hamas menacent désormais le sud de la bande de Gaza. La question humanitaire dans l’enclave a vu progressivement s’éroder les soutiens à Israël. Interrogé par Public Sénat, David Rigoulet-Roze, spécialiste du Moyen-Orient, revient sur la situation à Gaza et en Israël.
Interrogé lors d’une conférence de presse sur la doctrine française en matière de ventes d’armes à Israël après la publication d’un article du média Disclose, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a réaffirmé que la France se contente de fournir de l’équipement défensif et des licences destinées à la « réexportation ».
À Gaza, une distribution d’aide alimentaire a viré à l’émeute jeudi, faisant une centaine de morts, selon le Hamas qui accuse l’armée israélienne d’avoir ouvert le feu sur la foule. De son côté, la France réclame l’ouverture d’une « enquête indépendante ». Interrogé par Public Sénat, Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des Universités, spécialiste de la question palestinienne, évoque « la situation de désespérance humanitaire » dans la bande de Gaza.
Invité de la matinale de Public Sénat, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU, est revenu sur la situation dans la bande de Gaza alors que l’armée israélienne s’apprête à donner l’assaut sur Rafah où se trouve plus d’un million de réfugiés.
« Je pense qu’Israël aura, pour une période indéterminée, la responsabilité globale de la sécurité [à Gaza], car nous avons vu ce qu’il se passe lorsque nous ne l’avons pas », a déclaré hier le Premier ministre Israélien, Benjamin Netanyahou à l’occasion de sa première interview accordée à un média américain, en l’occurrence ABC News. Sans donner plus de précision sur le dispositif militaire que cela pourrait impliquer, Benjamin Netanyahou cherche à s’assurer que « ceux qui ne veulent pas poursuivre la voie du Hamas » gouvernent Gaza à l’avenir. Une interview qui fait suite à l’entretien entre Benjamin Netanyahou et le président des Etats-Unis, Joe Biden, le 6 novembre. Faut-il alors interpréter ces déclarations comme un retour durable d’Israël dans la bande de Gaza, un territoire que l’Etat hébreu a quitté en 2005 ? Peu probable dans la mesure où Joe Biden prévenait, le 16 octobre, qu’une nouvelle occupation de Gaza serait une erreur pour Israël. « Les précédentes interventions ne prévoyaient pas de s’impliquer militairement comme actuellement » « Dans la mesure où la question du Hamas est une menace existentielle pour Israël, Benjamin Netanyahou fait savoir que les Israéliens ne vont pas laisser passer la menace et entendent sécuriser la zone. Les Israéliens ne comptent pas laisser un deuxième 7 octobre arriver », explique Elizabeth Sheppard Sellam, maîtresse de conférences en relations internationales spécialisée dans les questions de défense et de lutte contre le terrorisme. L’enjeu pour le Premier ministre Israélien consiste donc à assurer la sécurité d’Israël une fois les opérations terminées comme ce dernier le précisait à ABC News : « Lorsque nous n’avons pas cette responsabilité en matière de sécurité, nous assistons à l’éruption de la terreur du Hamas à une échelle que nous ne pouvions pas imaginer. » Alors que le Hamas contrôle la bande de Gaza depuis 2006 après sa victoire aux élections et l’élimination de ses rivaux, l’armée israélienne est déjà intervenue militairement dans le territoire palestinien en 2008, 2012 et 2014. « Les précédentes interventions ne prévoyaient pas de s’impliquer militairement comme actuellement. Donc il y a un changement dans l’approche et la stratégie militaire, on n’a jamais vu un appel global des réservistes comme cela depuis 2006 », rappelle Elizabeth Sheppard Sellam. « Le coût d’une occupation est extrêmement élevé » L’ampleur de l’occupation militaire doit-elle alors faire craindre une occupation totale de Gaza par l’armée israélienne ? Encore une fois, l’incertitude règne et il est encore impossible de savoir si Israël arrivera à accomplir ses objectifs militaires et éradiquer le Hamas dans la mesure où une grande partie de ses dirigeants ne se trouve pas à Gaza. Surtout, une occupation aurait un impact économique majeur pour Israël compte tenu de l’ampleur de la mobilisation des réservistes. « Les Israéliens n’ont pas envie de garder l’armée mobilisée sur la durée. Le coût d’une occupation est extrêmement élevé et la mobilisation a un impact sur l’économie », analyse Elizabeth Sheppard Sellam, « il y aura une présence israélienne sur place, d’une façon ou d’une autre, mais ce ne sera pas une occupation avec une mobilisation militaire importante. » En parlant d’assumer la responsabilité de la sécurité à Gaza, le premier ministre Israélien doit également répondre aux critiques sur sa gestion des forces militaires et notamment la répartition des effectifs entre la frontière de Gaza et la Cisjordanie. Benjamin Netanyahou ne devrait donc pas aller à l’encontre de la position américaine sur une occupation de la bande de Gaza et maintenir une importante présence militaire dans le territoire palestinien. « Il ne faut pas oublier qu’il y a un soutien logistique américain sur place qui apporte à la fois conseil et matériel, donc ils vont forcément être écoutés », estime Elizabeth Sheppard Sellam. Plusieurs options restent alors envisageables et « même si nous sommes encore dans le flou, les Américains essaieront sans doute d’avoir une approche inédite », estime Elizabeth Sheppard Sellam qui ajoute que « l’option d’un mandat international pourrait être proposée, mais les Israéliens ne devraient pas être prêts à accepter ». Vers un retour du Fatah à Gaza ? Alors que la première incursion terrestre a eu lieu le 26 octobre devrait se prolonger, l’Autorité palestinienne et le Fatah pourraient avoir un rôle à jouer dans une future « administration » de la bande de Gaza. Pour rappel, l’Autorité palestinienne administre une partie du territoire de la Cisjordanie et y dispose de forces de sécurité. « Le Fatah [qui est à la tête de l’Autorité palestinienne et dirige la Cisjordanie] reconnaît l’existence d’Israël et son droit à la sécurité ». A l’occasion d’une audition au Sénat américain le 31 octobre, Antony Blinken, Secrétaire d’Etat, a évoqué la possibilité pour l’Autorité palestinienne de reprendre le contrôle de la bande de Gaza : « Le plus logique serait qu’une Autorité palestinienne revitalisée soit chargée de la gouvernance et, en fin de compte, de la sécurité de la bande de Gaza ». Une option à laquelle se refuse pour l’instant l’Autorité palestinienne en l’absence d’une solution politique globale pour le conflit israélo-palestinien.
Pour l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, invité de Public Sénat, Israël se trouve face à un « dilemme tragique » depuis l’attaque du 7 octobre. Il pointe notamment les conséquences humanitaires et internationales qu’aurait une invasion de la bande de Gaza par les forces militaires.
La ministre des Affaires étrangères a lancé « à chacun un appel à la responsabilité pour éviter l’escalade et un embrasement régional » au Proche-Orient, lors d’une audition devant le Sénat.