Après le décès d’une agricultrice et sa fille lors d’un barrage routier, le mouvement des agriculteurs en colère s’intensifie ce mercredi. Au lendemain d’une réunion à Matignon avec les syndicats majoritaires, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau annonce des actions dans 85 départements.
L’élu écologiste bat en brèche l’idée selon laquelle les écologistes et les agriculteurs n’auraient pas les mêmes intérêts, et prône une réforme de la politique agricole commune pour sortir d’un modèle qui mène selon lui les agriculteurs à leur perte.
Peu connu du grand public, ce proche de François Bayrou se retrouve sous les feux de la rampe pour gérer la fronde des agriculteurs. Alors que la droite lui reproche de perdre ses arbitrages face au ministère de l’Environnement, que la gauche l’accuse d’être trop proche de la FNSEA, lui joue de son sens du contact et multiplie les déplacements auprès des agriculteurs.
Alors que les agriculteurs expriment fortement leur colère en France et au sein de l’Union européenne de manière générale, dans l’hexagone la critique vise notamment la sur-transposition de l’interdiction des pesticides. En réalité, la situation paraît plus compliquée.
Tandis que la grogne des agriculteurs monte en intensité dans tout le pays, les souverainistes sont nombreux à dénoncer la responsabilité de l’Union européenne dans la souffrance du secteur agricole, responsable selon eux, de leur imposer une forme de concurrence déloyale.
Alors que le mécontentement monte chez les agriculteurs, avec notamment la question des revenus, l’agro économiste Jean-Marie Séronie souligne que « ce n’est absolument pas la misère que les gens imaginent », avec un revenu moyen « de l’ordre de 2.000 euros net par mois ». C’est surtout les écarts de rémunération entre les différents types de production qui marque la profession.
Elément fondateur de l’UE, l’agriculture est le principal poste de dépenses européen et pourtant le monde agricole clame depuis plusieurs semaines sur le continent sa défiance à l’égard de Bruxelles. Le secteur a l’impression d’être le mal aimé des politiques européennes au point de devenir la cible électorale principale de l’extrême droite aux prochaines élections.
Les accords de libre-échange et la distorsion de concurrence qu’ils instaurent suscitent la colère des agriculteurs, mobilisés en France depuis plusieurs jours. Sur ce point, ils sont rejoints par le Sénat, qui vient d’adopter à l’unanimité une résolution posant des « lignes rouges » fermes à l’adoption d’un accord commercial entre l’Union européenne et le marché commun des pays d’Amérique du Sud.
Après un week-end de mobilisations, les agriculteurs poursuivent les manifestations partout en France, notamment pour protester contre la fin des réductions fiscales sur le gazole qui alimente les engins agricoles. Mais, pour le député Éric Coquerel, ce ne sont pas les normes environnementales, mais « l’agrobusiness » qui plonge la profession dans un profond mal-être.
Des manifestations d’agriculteurs se multiplient depuis plusieurs semaines en France et en Europe. Ils dénoncent en particulier les contraintes de la transition écologique sur leur activité, perçues comme une distorsion de concurrence avec d’autres Etats. Réduction des pesticides, suppression de l’avantage fiscal sur le gazole non routier, négociation difficile avec les industriels… Leurs revendications sont diverses, mais rejoignent un même constat. Celui de ne plus pouvoir vivre de leur métier.
A 5 mois des Européennes, les agriculteurs manifestent un peu partout en France et en Europe pour dénoncer les contraintes de la transition écologique qui menacent leur activité. Une colère qui pourrait se traduire dans un vote pour les partis d’extrême droite en juin prochain.
Quatre sénateurs estiment que « les conditions démocratiques, économiques, environnementales et sociales ne sont pas réunies » pour conclure l’accord commercial entre l’Union européenne et le marché commun des pays d’Amérique du Sud. Le 16 janvier, le Sénat a donc adopté une résolution pour appeler le gouvernement à davantage de fermeté sur les termes de cet accord.