Président du groupe LR de l’Assemblée depuis 2019, Damien Abad fait son entrée au gouvernement. Il était pressenti depuis quelques semaines. Il entend « dépasser les clivages pour changer la vie de millions de Français ». Pour les LR, c’est un nouveau coup dur.
La NUPES donnée en tête dans certaines intentions de vote mais la majorité présidentielle devant, en nombre de sièges. Ce décalage s’explique par le mode de scrutin des législatives. Mais selon le professeur de droit public, Benjamin Morel, « il faut beaucoup se méfier » de ces sondages. Jean-Daniel Levy, d’Harris interactive, le reconnaît lui-même : faire des sondages sur les législatives « est très difficile », « il faut prendre ces données avec de multiples précautions ».
Comme à chaque élection législative, les dissidences se multiplient. A gauche, on les trouve surtout au PS, où l’accord de la NUPES avec LFI passe très mal chez certains socialistes. Malgré un accord avec ses alliés, la majorité présidentielle n’y coupe pas et devra faire face aussi à des candidatures dissidentes.
Son investiture pour les législatives, malgré une condamnation pour violences conjugales, était devenue intenable. La défense très critiquée, ce matin, du délégué général de Renaissance, Stanislas Guérini, a précipité les choses. Le candidat se retire, dénonçant « l’alliance de la mauvaise foi, des raccourcis partisans et de la bonne conscience a peu de frais ».
Une nouvelle circulaire demande aux préfets d’attribuer une « nuance politique » aux candidats aux législatives. Les candidats de la majorité présidentielle seront comptabilisés sur l’unique nom d’Ensemble !, alors que la NUPES n’est pas prise en compte. Ses candidats seront forcément comptés séparément, comme LFI, EELV, PS ou PCF.
Dans une circulaire, Gérald Darmanin demande aux préfets d’attribuer, comme à chaque élection, une « nuance politique » aux candidats aux législatives. Si les candidats de la majorité présidentielle pourront être comptabilisés dans les résultats sous l’unique nom de « Ensemble ! », la NUPES n’est pas prise en compte. Malgré l’union, la gauche paraîtra « comme divisée », entre LFI, EELV, PS et PCF. L’Intérieur met en avant « une logique de lisibilité de l’offre politique ».
Suite à la nomination d’Elisabeth Borne à Matignon, les réactions des sénateurs oscillent. « Une femme respectée, capable de faire des réformes », salue le macroniste François Patriat. « On ne peut pas dire que la chaleur humaine soit sa première qualité », pointe Marc-Philippe Daubresse (LR). « Mon groupe combattra la politique de casse, si elle est confirmée, ce que je crains », réagit le socialiste Patrick Kanner.
Entre « sinistrose » et motifs d’espoirs, les sénateurs LR sont encore « sonnés » par la défaite de leur famille politique à la présidentielle. « Le ciel nous est tombé sur la tête », reconnaît Bruno Retailleau, patron du groupe, qui a « craint pour l’unité du groupe », qui a malgré tout « tenu ». Les sénateurs sont pour l’heure dans « l’expectative », avant les législatives. L’immense chantier de la reconstruction est devant eux.
La France insoumise a dévoilé les noms de 324 candidats pour les législatives, dans le cadre de l’accord de toute la gauche pour les législatives. Le PS présente de son côté 56 noms. Des investitures qui font la part belle aux sortants, aux figures des partis, sans oublier des nouveaux et quelques sujets de discorde.
Emmanuel Macron est venu en « capitaine d’équipe » pour mobiliser les candidats de la majorité présidentielle pour la « bataille politique » des législatives. « Rien n’est acquis », prévient le Président, qui demande aux candidats de ne « pas se disperser » et de viser « le cœur » de l’électorat macroniste dans ce « combat de mobilisation », pour faire la différence.
De nombreux ministres candidats, quelques prises du côté de chez LR ou des conseillers politiques, les investitures de la majorité présidentielle pour les législatives touchent à leur fin. Ses trois principales composantes, avec Renaissance (nouveau nom de LREM), le Modem et Horizons, sont représentées.