Le gouvernement a ouvert ses « dialogues de Bercy », pour discuter en amont du budget avec les parlementaires. L’opposition y voit avant tout « un coup de com’ » et « une mise en scène ». « En fait, on nous présentait les arbitrages » pointe le socialiste Rémi Féraud. « Les Français ne sont pas dupes » pense le rapporteur général de la commission des finances du Sénat, le LR Jean-François Husson.
François Vignal (636)
Nouveau bouclier tarifaire : les sénateurs dénoncent la stratégie du gouvernement
La première ministre présente ce mercredi la nouvelle version du bouclier tarifaire, plus limitée. Face à la hausse des prix de l’électricité et du gaz, les Français devront commencer à payer un peu plus cher. Le rapporteur LR du Budget au Sénat, Jean-François Husson, craint le coût pour la « dette publique » du bouclier. « On est sur des plans de crise », pointe l’écologiste Guillaume Gontard, qui dénonce un manque d’anticipation.
En dénonçant « la gauche des allocations », le communiste Fabien Roussel interroge au fond la capacité de son camp à renouer avec les classes populaires. « Fabien Roussel pose un vrai problème : le travail doit être beaucoup plus attractif et émancipateur », souligne le socialiste Patrick Kanner. Il faut savoir « donner du sens au travail », ajoute la communiste Eliane Assassi. Pour Laurence Rossignol, la gauche doit mener « une bataille culturelle contre l’individualisme ».
La reine Elizabeth II, décédée jeudi après 70 sur le trône britannique, a su utiliser les médias – radio, télévision, puis réseaux sociaux – pour « renforcer le lien avec le peuple, son obsession », selon Stéphane Bern. « Elizabeth II a appris à dompter les médias, tout en restant dans son rôle », souligne le journaliste anglais Alex Taylor.
« A partir du moment où l’opposition ne participe pas au CNR, ce n’est plus qu’une coquille vide », estime le communicant Philippe Moreau Chevrolet, qui y voit « un moment de communication pour le chef de l’Etat ».
Le CNR s’est ouvert à huis clos ce jeudi, en l’absence notable des partis d’opposition, qui sèchent l’instance voulue par Emmanuel Macron. Elle vise à « bâtir du consensus ». « Les absents ont toujours tort », rétorque le chef de l’Etat. « La politique de la chaise vide n’a jamais été une politique pour la CFDT », soutient son numéro 1, Laurent Berger, présent. Mais si la démarche n’est « pas loyale », « on en tirera les conclusions »…
« Le Parlement […] est une grande part de la solution au nœud politique », a soutenu la première ministre en clôture des journées parlementaires Renaissance. Elle a rappelé la nécessité de « trouver une voie », par le compromis avec les oppositions, « alors que la mer n’a sans doute jamais été aussi forte ».
Conseil national de la refondation : l’Elysée promet un « dialogue franc et sans filtre »
Malgré l’absence notable des oppositions et d’une partie des syndicats, Emmanuel Macron lance jeudi le Conseil national de la refondation pour mettre en musique la « nouvelle méthode », promise depuis sa réélection. A l’Elysée, on répond que « la politique de la chaise vide » ne fait pas « avancer les dossiers ».
Les journées parlementaires des députés et sénateurs Renaissance se font à l’aune de « la nouvelle méthode » prônée par Emmanuel Macron. « Notre responsabilité, c’est de faire vivre ce dialogue et de réussir à aller chercher des compromis », soutient Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale. Mais le budget s’annonce difficile et « le gouvernement aura recours sans doute à plusieurs reprises au 49.3 », prédit François Patriat, patron des sénateurs macronistes.
Manifeste de Cazeneuve contre le PS et Mélenchon : « Un débat qui prépare le congrès »
L’ancien premier ministre défend « une autre gauche » sur une ligne sociale-démocrate qui ne serait pas « sous la domination de Jean-Luc Mélenchon ». A la direction du PS, on y voit « un combat d’arrière-garde » et de la « rancœur ». Le sénateur Patrick Kanner souligne cependant que le PS a « besoin » de parler au centre gauche, pour espérer revenir au pouvoir.
Au campus LR, Bruno Retailleau défend « une vraie droite » qui a « le courage de dire la vérité »
Le président du groupe LR du Sénat, candidat à la présidence du parti, entend « rassembler sans se renier ». De « l’identité française » aux « champs nouveaux », comme l’écologie, il entend relever le parti en abordant tous les sujets. Avec Eric Ciotti, le match est lancé. Il confirme le glissement à droite des LR.
Au campus des jeunes LR, « la candidature Retailleau change tout à l’élection »
La rentrée des jeunes LR se transforme en tour de chauffe pour les candidats à la présidence du parti. Bruno Retailleau vient contester le statut de favori à Eric Ciotti, dont certains craignent la ligne trop clivante. Ce dernier plaide pour désigner très vite le candidat pour 2027. Pour lui, « c’est Laurent Wauquiez », et pointe un manque de « clarté » de ses concurrents. Aurélien Pradié entend jouer le troisième homme.