Alors que le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, se montre inflexible et refuse toute hausse des impôts pour compenser le déficit en hausse, plusieurs voix se font à nouveau entendre pour défendre une taxe sur les superprofits, comme la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun Pivet, qui emboîte le pas du Modem de François Bayrou. D’autres veulent taxer les plus riches, comme le député Renaissance Patrick Vignal, prêt à aller jusqu’à « encadrer » le salaire des patrons.
La formation centriste a adopté ce week-end une motion permettant de faire liste commune avec Renaissance. Les discussions avaient en réalité commencé depuis plusieurs semaines. L’UDI prend ainsi ses distances avec LR.
Alors que le gouvernement cherche 20 milliards d’euros pour l’année prochaine, l’économiste de l’OFCE, Eric Heyer, met en garde : « On est très proche du pire moment pour faire des économies ». Il appelle à « sanctuariser les dépenses sociales et les dépenses d’avenir ». Jean-Marc Daniel, professeur à l’ESCP, préconise lui, de « supprimer » des postes de fonctionnaires. Il veut même « supprimer le statut de la fonction publique ». Et préconise de davantage taxer l’essence : « On ne s’en sortira que si tout le monde fait des efforts, y compris les plus pauvres ».
C’est par une alliance baroque de la gauche et d’une majorité des LR, que le Sénat a rejeté le CETA. Les défenseurs de l’accord dénoncent « un coup politique contre le gouvernement », réussi par les communistes, qui ont déposé le texte dans leur niche parlementaire, bien aidés par la droite. Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, se réjouit d’un « acte politique très fort » et d’un « message symbolique ». Car le rejet du traité par le Sénat ne signifie par l’arrêt de mort du CETA. Le texte fera son retour le 30 mai, à l’Assemblée, à 10 jours des européennes. Pas forcément de quoi arranger Emmanuel Macron.
Le président du conseil d’administration du groupe Renault, Jean-Dominique Senard, a assuré devant les sénateurs « qu’en 2030, la totalité de la production de Renault sera électrique ». Mais il alerte sur les défis, notamment « un énorme sujet autour de la question des ressources pour alimenter les usines de batteries » et la production d’électricité. C’est pourquoi la marque entend « maintenir » son savoir-faire sur les moteurs thermiques, qui garderont une place « significative » à l’avenir, affirme le patron de Renault, au risque d’envoyer un message ambigu. Si la Chine ferme l’accès aux métaux indispensables aux batteries, il souligne que le thermique sera « une alternative »…
A 82 jours des élections européennes, les porte-parole de la liste PS-Place Publique, menée par Raphaël Glucksmann, affichent leur ambition. Ils comptent « aller partout sur le territoire », explique l’eurodéputée sortante et candidate, Aurore Lalucq. L’équipe veut faire du meeting prévu ce week-end, à Toulouse, « une phase d’accélération de la campagne », avance Pierre Jouvet, numéro 2 du PS, en place éligible sur la liste.
Avec l’appui médiatique de Jean-Luc Mélenchon, la tête de liste LFI, Manon Aubry, a lancé sa campagne des européennes en visant déjà la présidentielle. Un choix « assumé » par LFI mais critiqué par le reste de la gauche. Jean-Luc Mélenchon se fait aussi le chantre de la paix. David Cormand, numéro 2 de la liste des Ecologistes, y voit en réalité « une forme de soumission à l’agenda de Poutine, qui mène aussi à l’escalade ».
En deux ans, Emmanuel Macron a fortement évolué vis-à-vis de la Russie. Du médiateur, qui garde un contact direct avec Vladimir Poutine, appelant à ne pas « humilier » la Russie, le Président ne fixe aujourd’hui « aucune limite » et joue « l’ambiguïté stratégique », n’excluant pas l’envoi de troupes au sol. Retour sur cette métamorphose stratégique, avec les analyses de deux anciens ambassadeurs français à Moscou.
Le ministre de l’Intérieur et les élus corses sont parvenus à s’entendre sur un projet d’« écriture constitutionnelle » permettant de reconnaître le statut d’autonomie de la Corse. Un document qui tient en une page, dont publicsenat.fr a obtenu copie.
Après l’accord conclu entre Gérald Darmanin et une majorité d’élus corses sur l’autonomie de l’île, les sénateurs LR sont très réservés pour ne pas dire opposés. Le président du groupe LR dénonce une « constitutionnalisation du communautarisme » et une volonté de « contourner le Parlement » en permettant à la Corse d’écrire ses propres lois. Sans l’accord du Sénat, toute révision constitutionnelle sera impossible… Les sénateurs de Corse sont en revanche partagés et la gauche est plus ouverte.
La ministre des Relations avec le Parlement a détaillé ce lundi les textes à venir au Parlement d’ici la coupure estivale. Le texte sur l’agriculture sera examiné par les députés mi-mai. Le projet de loi sur la simplification des procédures sera d’abord débattu par les sénateurs « début juin ». Quant au texte sur la fin de vie, il arrivera fin mai à l’Assemblée et après l’été à la Haute assemblée.
La ministre de l’Education, Nicole Belloubet, a annoncé « une certaine souplesse » dans la mise en place des groupes de niveau en mathématiques et français, initiés par Gabriel Attal en décembre. S’il soutient « l’autonomie » promise aux établissements, le sénateur LR Max Brisson craint que la réforme soit « édulcorée ». « Ce qu’il faut, ce n’est pas un choc des savoirs, c’est un choc budgétaire », avance le communiste Pierre Ouzoulias.