Yves Coppens : « Le sud de l’Europe va redevenir une zone tropicale »

Yves Coppens : « Le sud de l’Europe va redevenir une zone tropicale »

On peut être paléontologue, avoir découvert « Lucy » une australopithèque vieille de plus de 3 millions d’années, et s’intéresser aux questions qui secouent notre époque. Emission de co2, réchauffement climatique, pour Yves Coppens l’homme a par le passé déjà su s’adapter, et en scientifique curieux des techniques spatiales il propose, pour résoudre le problème, de transformer le dioxyde de carbone que l’homme produit, en oxygène… comme il l’explique au micro de Rebecca Fitoussi dans l’émission « un monde, un regard ».
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Sa passion pour les vestiges du passé n’a jamais failli. A 87 ans passés le paléontologue le plus célèbre de France continue de se demander ce que le sol qu’il foule à chaque pas peut contenir comme traces de nos ancêtres.

Mais à rebours des jeunes générations, il ne semble pas trop anxieux pour l’avenir de l’espèce humaine, menacée par le réchauffement climatique : « Il y a 15 millions d’années tout le sud de l’Europe était tropical, actuellement il y a ce changement climatique qui monte et cette chaleur va faire une nouvelle fois de tout ce sud européen une zone tropicale. On va peut-être voir les singes revenir et nous-même changer de couleur ! Puisque notre adaptation à un ensoleillement plus fort exigera une couche de mélamine » supplémentaire.
 

Une solution venue de Mars
 

Pour Yves Coppens la solution viendra de la science. Même s’il avoue ne pas être spécialiste de la question, il pense que l’homme pourra bientôt s’il s’en donne les moyens, transformer le co2 qu’il produit en masse : « On se butte sur l’histoire du co2, on ne pense qu’histoire de carbone… Alors qu’on donnerait un peu plus d’argent à la science, elle trouverait peut-être un moyen de casser cette fichue molécule de C02 et ça ferait du coup de l’oxygène et du carbone ! ».

Il faut trouver un "moyen de casser cette fichue molécule de co2" pour en faire de l'oxygène ! Yves Coppens

Pour Yves Coppens on ne regarde pas assez ce qui est en train de se passer aux confins de notre système solaire : « Songez que pour moi qui ne suis qu’un observateur, j’ai entendu qu’on avait envoyé un petit véhicule sur Mars et qu’il a attrapé du co2 dans l’atmosphère et il en a fait de l’oxygène ! Alors pas beaucoup et ça doit être très cher et très compliqué pour le moment ; mais je pense que la science peut trouver d’autres solutions. Mais en tout cas on a sous le nez un petit véhicule de rien du tout, qui le fait et personne ne relève de cette histoire-là ».

A quand une expérience plus ambitieuse sur Terre ?

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Procès de l'assassinat de Samuel Paty : tous les accusés ont été reconnus coupables

Les deux amis de l’assassin du professeur Samuel Paty, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, ont été reconnus coupables de complicité d’assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle. Le verdict a été accueilli par des cris et des pleurs de la part de la famille de Naïm Boudaoud, âgé de 22 ans. « Ce soir, c’est la République qui a gagné », s’est félicité Thibault de Montbrial, avocat de Mickaëlle Paty, une des sœurs du professeur assassiné. La cour a également déclaré coupables d’association de malfaiteurs terroriste les deux auteurs de la « campagne de haine « qui ont fait de Samuel Paty une « cible » : Brahim Chnina, 52 ans et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, ont écopé respectivement de 13 et 15 ans de réclusion criminelle. « J’ai compris que vous avez fait de la politique, pas de la justice », s’est exclamé depuis son box Abdelhakim Sefrioui avant d’être sèchement interrompu par le président, tandis que la famille de Brahim Chnina, très nombreuse sur les bancs du public, éclatait en sanglots et cris de désespoir. Vincent Brengarth, un des avocats d’Abdelhakim Sefrioui, a annoncé aussitôt que son client faisait appel de sa condamnation. Ouadie Elhamamouchi, autre avocat du prédicateur, a estimé que son client était désormais « un prisonnier politique ». « Je me désolidarise de ces propos-là », a cependant nuancé Me Brengarth, montrant des failles dans la défense du prédicateur. Avocat de la compagne de Samuel Paty et de leur fils, présent à l’audience, Francis Szpiner s’est félicité d’un « verdict équilibré ». Le fils de Samuel Paty, âgé seulement de 9 ans, a compris que « justice a été rendue pour son père », a-t-il ajouté. Si le quantum des peines n’est pas très différent de ce que réclamait le parquet, la cour présidée par Franck Zientara a choisi de maintenir l’infraction de « complicité » pour les deux amis d’Abdoullakh Anzorov, un islamiste radical tchétchène de 18 ans, abattu par la police peu après son acte. Les quatre autres accusés, dont une femme, appartenant à la « jihadosphère » qui était en contact avec Anzorov sur les réseaux sociaux, ont également tous été condamnés à des peines de prison ferme ou avec sursis. Pour deux d’entre eux (Ismaël Gamaev et Louqmane Ingar) la cour a retenu l’association de malfaiteurs terroriste tandis qu’elle a déclaré coupable Priscilla Mangel de provocation au terrorisme et Yusuf Cinar d’apologie du terrorisme. La veille de l’attentat, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov avaient accompagné Anzorov à Rouen pour y acheter un couteau (pas celui qui a servi à décapiter Samuel Paty) qui sera retrouvé sur la scène de crime. A l’audience, Boudaoud et Epsirkhanov ont répété qu’Anzorov leur avait expliqué que ce couteau était « un cadeau » pour son grand-père. Le jour de l’attentat, le 16 octobre 2020, Boudaoud, le seul sachant conduire, avait accompagné le tueur dans un magasin de pistolets airsoft puis l’avait déposé à proximité du collège où enseignait Samuel Paty. « Volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers » Les deux jeunes gens « avaient conscience de la radicalité » d’Anzorov et qu’il « avait la volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers », a estimé la cour. Cependant, a souligné le président Zientara, « il n’est pas démontré que (les deux jeunes gens) étaient avisés de l’intention d’Anzorov de donner la mort à Samuel Paty ». Les magistrats du Pnat avaient requis 14 ans de réclusion assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Boudaoud et 16 ans de réclusion également assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Epsirkhanov. La cour n’a cependant pas retenu la période de sûreté des deux tiers à leur encontre. Brahim Chnina, père de la collégienne qui a menti en accusant le professeur d’avoir discriminé les élèves musulmans de sa classe lors d’un cours sur la liberté d’expression où il a présenté une caricature de Mahomet, avait lui posté des messages et une vidéo hostile au professeur dès le 7 octobre. Quant à Abdelhakim Sefrioui, fondateur de l’association (aujourd’hui dissoute) pro-Hamas « Collectif Cheikh-Yassine », il avait qualifié Samuel Paty de « voyou » dans une autre vidéo. Mais rien ne prouve qu’Anzorov avait vu la vidéo d’Abdelhakim Sefrioui, avaient mis en avant ses avocats, ajoutant que leur client n’avait pas rencontré l’assassin de Samuel Paty. « La cour a considéré que (MM. Chnina et Sefrioui) avaient préparé les conditions d’un passage à l’acte terroriste », a indiqué M. Zientara. (Avec AFP)

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