Un jour de deuil national aura lieu, lundi 23 décembre, en hommage aux victimes du cyclone Chido qui a dévasté l’archipel la semaine dernière. A 11 heures, tous les Français seront notamment invités à se recueillir.
Violences entre bandes de jeunes : les sénateurs appellent à « un effort collectif d’éducation »
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« Cette violence qui touche nos jeunes peut frapper partout, y compris à Saint-Chéron, une bourgade rurale très tranquille », constate Jean-Raymond Hugonet, sénateur (Les Républicains) de l’Essonne, attristé par la mort de deux adolescents lors de deux rixes de bandes rivales, dans son département, à Saint-Chéron et Boussy-Saint-Antoine. Ces scènes de violences de jeunes se multiplient ces derniers mois, notamment en Île-de-France, et marquent l’opinion, comme l’agression du jeune Yuriy, 14 ans, par une bande rivale, dans le XVe arrondissement de Paris.
Des actes commis par « des enfants de plus en plus jeunes »
« Ces phénomènes de bandes ne sont pas nouveaux à Paris mais ils touchent des enfants de plus en plus jeunes », observe la sénatrice (LR) de Paris, Céline Boulay-Espéronnier, qui vit dans la capitale depuis 25 ans. « Cet été, dans le XVIe arrondissement, près de chez moi, j’ai vu des jeunes que je connais depuis qu’ils sont tout petits, agresser des policiers en disant à leurs copains « Canardez-les ! Tapez-les ! ». Il y a 10 ans, on ne voyait pas ça », estime la sénatrice qui a envoyé, il y a trois semaines, une question écrite au gouvernement sur ces rixes entre bandes : « une question pour l’instant laissée sans réponse de la part du ministère de l’Intérieur ».
Le sénateur LR du Rhône Etienne Blanc a également interrogé le ministre de l’Intérieur sur ce phénomène lors des questions d’actualité. Il constate une surenchère de la violence lors de ces affrontements entre jeunes. « Quand on regarde les images de vidéosurveillance, on est surpris par la violence inouïe de ces jeunes. Ils ne frappent plus pour blesser mais pour tuer. Les coups sont plus précis. »
Un effort collectif d’éducation contre la banalisation de la violence
« Il faut un effort collectif d’éducation pour faire face à cette banalisation de la violence chez nos jeunes. Ils baignent dans une culture violente à travers les séries qu’ils regardent ou les vidéos qu’ils voient sur les réseaux sociaux », estime Jean-Raymond Hugonet, membre de la commission de la Culture et de l’Education du Sénat. La responsabilité des parents est aussi pointée du doigt. « Certains parents sont complètement débordés par leurs enfants. » Même constat pour Thani Mohamed Soilihi, sénateur (RDPI-LREM) de Mayotte, département d’Outre-mer qui constate une montée des violences entre bandes rivales : « depuis des années, nous observons une démission des familles pour s’occuper de la jeunesse. Avant il y avait une solidarité entre les familles d’un quartier. Quand un adulte voyait un enfant faire une bêtise, il allait le remettre à ses parents. Les jeunes étaient vraiment surveillés. Ce n’est plus le cas. »
Le rôle des associations est également primordial dans l’encadrement de la jeunesse. « Depuis un an, à cause de la crise sanitaire, les associations qui permettent aux jeunes de se sociabiliser et de faire des activités sont en grande difficulté », regrette Cécile Cukierman.
Une réponse judiciaire adaptée à ce phénomène
Outre le volet éducatif, certains pointent l’importance de la réponse judiciaire à cette délinquance juvénile, alors que le Parlement a adopté récemment la réforme de la justice pénale des mineurs. Pour Thani Mohamed Soilihi, qui a participé au débat au Sénat, cette réforme va permettre d’accélérer la réponse pénale concernant les mineurs, alors que jusque-là les délais pour sanctionner un jeune et décider de mesures éducatives étaient trop longs. » La sénatrice communiste Cécile Cukierman souligne la nécessité de renforcer l’accompagnement judiciaire du jeune auteur de violences : « Cela ne sert à rien de le condamner rapidement pour ensuite le renvoyer dans son quotidien de violences. Il faut lui proposer des solutions à long terme. »
Renforcer les moyens de la police
Comme beaucoup d’élus, les sénateurs déplorent un manque de moyens de la police pour faire face à ce phénomène de bandes rivales. « Dans mon commissariat à Firminy (Loire), il manque des policiers », regrette Cécile Cukierman. « Il faut aussi une police de proximité qui désamorce la violence entre jeunes dans les quartiers. » Pour le sénateur (LR) Philippe Dominati, « les policiers ont été, ces derniers temps, détournés de la mission de lutte contre la délinquance pour s’occuper du respect des mesures sanitaires. Revenons aux fondamentaux ! » Même avis pour le sénateur du Rhône Etienne Blanc, « libérons les policiers de toutes les lourdeurs administratives, pour qu’ils puissent traquer ces bandes violentes et faire un vrai travail de surveillance, notamment sur les réseaux sociaux. S’ils ont besoin d’outils juridiques supplémentaires pour remplir cette mission, le Sénat devra leur donner lors de l’examen de la proposition de loi Sécurité globale en mars prochain. »