Au début de sa carrière « Il n’existait ni fécondation in vitro, ni interruption volontaire de grossesse, ni Amniocentèse ». Celui qui dit de lui-même qu’il a vécu « les 40 glorieuses de la gynécologie » et qui a permis que les femmes ne subissent plus leur maternité mais la désirent, revient sur les limites qu’il a toujours posées à l’exercice de son métier : « J’ai toujours été totalement opposé à la GPA (gestation pour autrui), dont on parle moins… heureusement. Parce qu’on se met toujours du côté de ceux qui vont en bénéficier : c’est comme si vous demandiez à un propriétaire d’esclaves s’ils sont pour l’esclavage ou contre. Ce n’est pas à ces gens-là qu’il faut le demander. »
J’ai vécu les 40 glorieuses de la gynécologie
Pour le gynécologue : « C’est comme la prostitution. On peut être libre de se prostituer c’est vrai ; mais on tombe aussi dans des mafias. Le problème de ces GPA c’est qu’il y a aussi des mafias qui se sont constituées. Je ne sais pas si vous avez déjà lu le contrat qu’une femme -qui décide de porter un enfant pour quelqu’un d’autre doit signer : elle a sa vie complètement bloquée, c’est une location du corps. », avant d’ajouter « Ce n’est pas comprendre lien entre la femme et l’enfant qu’elle porte et surtout ne pas voir la violence faites aux femmes. Y’a une espèce de GPA éthique, idéale, mais qui n’existe pas à laquelle se réfèrent les partisans et puis il y a la réalité ce qui se passe au Vietnam, ce qui se passe en Inde, ce qui se passe dans les pays de l’Est où le corps des femmes est commercialisé ».
Ne pas disposer du corps de l’autre
Pour le médecin la limite qu’il fixe est d’abord guidée par l’utilisation du corps d’autrui. Mon opposition est guidée par « le fait d’utiliser quelqu’un d’autre à son propre projet, d’aliéner quelqu’un d’autre à son propre projet ! Et de chosifier l’enfant qui va naître et de décider a priori telle ou telle caractéristique physique ou psychique. C’est pour ça que j’ai été d’emblée contre le clonage ; c’est-à-dire l’auto reproduction ».
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