Pour Benoît Thieulin, « les enfants n’ont pas forcement la distance critique vis-à-vis de ces écrans ».

Pour Benoît Thieulin, « les enfants n’ont pas forcement la distance critique vis-à-vis de ces écrans ».

Dépendances aux réseaux sociaux, exposition de sa vie privée… alors que 93 % des 12-17 ans possèdent un portable, certaines pratiques au quotidien peuvent se relever dangereuses pour les jeunes. Face à ces défis, l’association « Génération numérique » a fait le choix de la pédagogie. Direction la cour d’école des collèges.
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Par Adrien BAGET

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Dans la cour du Collège Jean-Racine à Château-Thierry dans l'Aisne, les jeux d’enfants et les discussions perdurent mais, les disputes et les rivalités finissent quotidiennement sur les réseaux sociaux. Une pratique qui n’est pas sans conséquences pour la directrice de l’établissement, « Les années précédentes on a eu des problèmes d’enfants aussi bien de jeunes filles que de jeunes garçons qui étaient incités par leurs copains à faire des photos un peu dénudées, qui étaient par la suite largement diffusées sur les réseaux sociaux. Le retour au collège était très difficile ».

Ne pas se rendre compte des conséquences

Sensibiliser aux outils numériques

"Il faut démystifier internet pour que les gens comprennent que ce n’est pas magique".

Pour Nicolas Decker, membre de l’association "Génération numérique", « la plupart des collégiens ne se rendent pas compte des conséquences, c’est normal ils sont dans l’enfance et donc vivent directement (...) le but c’est de leur faire prendre conscience de ce qui existe, comment ça marche et comment utiliser ces outils intelligemment ». Les photos et commentaires laissés sur le web, le droit à l’oubli, le harcèlement, la protection des données, aucun sujet n’est épargné. Une réalité qui demeure lointaine pour la majorité d’entre eux. « Ce n’est pas très rassurant, (...) je ne pensais pas que tout le monde pouvait avoir accès à toutes nos données comme cela (...) quand on poste des photos on ne fait pas trop attention à ce que l’on fait et par la suite cela peut être dangereux pour nous » explique une élève de 4ème. Un défi pour ces jeunes dont la vie est liée aux outils numériques. Pour Benoît Thieulin, ancien président du Conseil national du Numérique, « ces ados n’ont pas forcément la distance critique vis-à-vis de ces écrans (...) il faut faire comprendre aux enfants comment ce monde numérique se construit (...) il faut démystifier internet pour que les gens comprennent que ce n’est pas magique. Il faut donc enseigner un code de bonne conduite aux enfants ».

 

 

 

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Les deux amis de l’assassin du professeur Samuel Paty, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, ont été reconnus coupables de complicité d’assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle. Le verdict a été accueilli par des cris et des pleurs de la part de la famille de Naïm Boudaoud, âgé de 22 ans. « Ce soir, c’est la République qui a gagné », s’est félicité Thibault de Montbrial, avocat de Mickaëlle Paty, une des sœurs du professeur assassiné. La cour a également déclaré coupables d’association de malfaiteurs terroriste les deux auteurs de la « campagne de haine « qui ont fait de Samuel Paty une « cible » : Brahim Chnina, 52 ans et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, ont écopé respectivement de 13 et 15 ans de réclusion criminelle. « J’ai compris que vous avez fait de la politique, pas de la justice », s’est exclamé depuis son box Abdelhakim Sefrioui avant d’être sèchement interrompu par le président, tandis que la famille de Brahim Chnina, très nombreuse sur les bancs du public, éclatait en sanglots et cris de désespoir. Vincent Brengarth, un des avocats d’Abdelhakim Sefrioui, a annoncé aussitôt que son client faisait appel de sa condamnation. Ouadie Elhamamouchi, autre avocat du prédicateur, a estimé que son client était désormais « un prisonnier politique ». « Je me désolidarise de ces propos-là », a cependant nuancé Me Brengarth, montrant des failles dans la défense du prédicateur. Avocat de la compagne de Samuel Paty et de leur fils, présent à l’audience, Francis Szpiner s’est félicité d’un « verdict équilibré ». Le fils de Samuel Paty, âgé seulement de 9 ans, a compris que « justice a été rendue pour son père », a-t-il ajouté. Si le quantum des peines n’est pas très différent de ce que réclamait le parquet, la cour présidée par Franck Zientara a choisi de maintenir l’infraction de « complicité » pour les deux amis d’Abdoullakh Anzorov, un islamiste radical tchétchène de 18 ans, abattu par la police peu après son acte. Les quatre autres accusés, dont une femme, appartenant à la « jihadosphère » qui était en contact avec Anzorov sur les réseaux sociaux, ont également tous été condamnés à des peines de prison ferme ou avec sursis. Pour deux d’entre eux (Ismaël Gamaev et Louqmane Ingar) la cour a retenu l’association de malfaiteurs terroriste tandis qu’elle a déclaré coupable Priscilla Mangel de provocation au terrorisme et Yusuf Cinar d’apologie du terrorisme. La veille de l’attentat, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov avaient accompagné Anzorov à Rouen pour y acheter un couteau (pas celui qui a servi à décapiter Samuel Paty) qui sera retrouvé sur la scène de crime. A l’audience, Boudaoud et Epsirkhanov ont répété qu’Anzorov leur avait expliqué que ce couteau était « un cadeau » pour son grand-père. Le jour de l’attentat, le 16 octobre 2020, Boudaoud, le seul sachant conduire, avait accompagné le tueur dans un magasin de pistolets airsoft puis l’avait déposé à proximité du collège où enseignait Samuel Paty. « Volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers » Les deux jeunes gens « avaient conscience de la radicalité » d’Anzorov et qu’il « avait la volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers », a estimé la cour. Cependant, a souligné le président Zientara, « il n’est pas démontré que (les deux jeunes gens) étaient avisés de l’intention d’Anzorov de donner la mort à Samuel Paty ». Les magistrats du Pnat avaient requis 14 ans de réclusion assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Boudaoud et 16 ans de réclusion également assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Epsirkhanov. La cour n’a cependant pas retenu la période de sûreté des deux tiers à leur encontre. Brahim Chnina, père de la collégienne qui a menti en accusant le professeur d’avoir discriminé les élèves musulmans de sa classe lors d’un cours sur la liberté d’expression où il a présenté une caricature de Mahomet, avait lui posté des messages et une vidéo hostile au professeur dès le 7 octobre. Quant à Abdelhakim Sefrioui, fondateur de l’association (aujourd’hui dissoute) pro-Hamas « Collectif Cheikh-Yassine », il avait qualifié Samuel Paty de « voyou » dans une autre vidéo. Mais rien ne prouve qu’Anzorov avait vu la vidéo d’Abdelhakim Sefrioui, avaient mis en avant ses avocats, ajoutant que leur client n’avait pas rencontré l’assassin de Samuel Paty. « La cour a considéré que (MM. Chnina et Sefrioui) avaient préparé les conditions d’un passage à l’acte terroriste », a indiqué M. Zientara. (Avec AFP)

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