J-69 avant le coup d’envoi du Mondial-2022 de football au Qatar. Et la polémique ne faiblit pas, à l’heure du réchauffement climatique et des appels à la sobriété face à la crise énergétique, sur les dispositifs pharaoniques déployés par l’émirat pour pouvoir accueillir l’un des évènements sportifs les plus regardés de la planète. Doha a notamment fait sortir de terre huit stades climatisés pour permettre aux équipes et aux spectateurs venus du monde entier de supporter les fortes chaleurs de la péninsule arabique. Par ailleurs, les conditions de travail des ouvriers migrants sur ces différents chantiers ont été largement dénoncées par les associations. Depuis plusieurs mois, les appels au boycott se multiplient.
« Je sais que je ne regarderai pas. Avant, je regardais. Et pour être franc, c’était les seuls matchs de foot de l’équipe de France que je regardais. Mais ça me dégoûte : aller voir des gens jouer au foot, faire la fête et en dessous il y a 6 500 cadavres… Est-ce qu’on se rend compte de ce que c’est 6 500 personnes mortes pour construire des stades climatisés ? Dans quel monde vit-on ? Ça ne me donne plus envie », a dénoncé ce lundi 12 septembre, au micro de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat, l’eurodéputé Europe-Ecologie-Les Verts David Cormand.
« Tout cela n’a plus rien à voir avec du foot »
L’élu précise toutefois qu’il n’appelle pas formellement au boycott de l’évènement : « Les gens ont la télé, ils font ce qu’ils veulent », soupire-t-il. Il regrette toutefois que l’enjeu humain et écologique n’ait pas été suffisamment pris en compte en amont par les instances du foot. « Il y aurait à réformer la FIFA et la Fédération française de football qui sont quand même un ramassis de… bref, de gens qui se sont laissés corrompre dans cette affaire », accuse cet ancien secrétaire national d’Europe Écologie Les Verts. « C’est une honte. Les valeurs du sport ça n’est pas ça. Tout cela n’a plus rien à voir avec du foot », soupire-t-il.
L’organisation de la coupe du monde de foot au Qatar fait également l’objet d’un texte de loi adopté cet été, et actant un partenariat de coopération entre l’émirat du Qatar et la France, relatif à la sécurisation de l’événement.