La vidéo sur l’Intelligence artificielle qui a fait le tour du web

La vidéo sur l’Intelligence artificielle qui a fait le tour du web

Laurent Alexandre, chirurgien et urologue et fondateur de Doctissimo a appelé les politiques français et européens à mettre en oeuvre une politique volontariste en faveur d'un secteur de l'intelligence artificielle européen. Dans le cas contraire, l'Europe pourrait perdre sa souveraineté numérique et devenir une "colonie numérique" des géants du web américain et asiatique.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Il prenait la parole au cours d’un colloque au Sénat sur l’intelligence artificielle le 19 janvier 2017. La vidéo de son intervention, partagée sur les réseaux sociaux, a fait plus d’un million de vues.

Et pour cause : Laurent Alexandre, chirurgien et urologue, chroniqueur au Huffington Post et fondateur de Doctissimo martèle que si les politiques ne se saisissent pas de l’intelligence artificielle, l’Europe prend le risque de devenir une « colonie numérique » des géants du numérique américains et asiatiques.

Pour Laurent Alexandre, l’intelligence artificielle est une question sociétale et économique avant d’être sécuritaire. Exit terminator, domination des machines : l’enjeu est la souveraineté numérique de la France et l’avenir de l’emploi en Europe.

 « En matière d’intelligence artificielle nous sommes un pays du tiers monde »

 « En matière d’intelligence artificielle nous sommes un pays du tiers monde », s’est alarmé Laurent Alexandre. « Nous exportons des spécialistes, des cerveaux et nous importons toute la journée de l’IA, rien qu’en utilisant l’Iphone et l’Android. »

 « En 4 ans », a-t-il rappelé, « les 55 petits génies de Whatsapp ont créé en 4 ans 23 milliards de valeurs, tandis que les 130 000 valeureux travailleurs de Peugeot ont créé moitié moins en faisant les 3x8 depuis plus d’un siècle. C’est la réalité de la création de valeur de l’intelligence artificielle et de l’algorithme. Si nous n’y participons pas, la paupérisation de la population européenne est inévitable. »

Or, ni en France ni en Europe n’existe de politique volontariste pour engager la France dans l’économie de l’intelligence artificielle. « Sans une politique volontariste en faveur de l’IA et des technologies NBIC, nous perdons ce qui est notre base fondamentale de création de valeurs. » L’Europe pourrait devenir le « Zimbabwe de 2080 ».  

Plus encore, a prévenu le chirurgien, l’Europe est actuellement désarmée face au déclin radical du travail peu qualifié qu’impliquera l’arrivée massive de l’intelligence artificielle.  « L’intelligence artificielle va être gratuite en valeur relative par rapport à l’intelligence biologique », a-t-il explicité. « Lorsqu’un bien est gratuit, ses substituts crèvent, et la valeur du travail complémentaire augmente. »

« Dans le futur tous les gens qui ne  seront pas complémentaires de l’intelligence artificielle seront soit au chômage soit dans un emploi aidé.»

« Dans le futur tous les gens qui ne  seront pas complémentaires de l’intelligence artificielle seront soit au chômage soit dans un emploi aidé. 100% par définition », a-t-il assuré devant les sénateurs, avant de fustiger le retard de la France sur la question.  « Les gamins qu’on forme sur des vieilles machines sans commande numérique, on ne leur donne pas un long fleuve tranquille face à l’Intelligence artificielle. Sur ces machines, ils n’ont aucun avenir. »

Selon lui, la solution du revenu universel pour faire face à cette restructuration du marché du travail est une erreur dangereuse. Plutôt que de renoncer à former les travailleurs en leur fournissant un revenu, les politiques devraient s’efforcer de les rendre complémentaires de l’intelligence artificielle. « Sinon, c’est un suicide collectif. » a-t-il assuré. Et ces questions sont plus urgentes que de fantasmer sur la domination de la machine sur l’homme…

Dans la même thématique

Hémicycle
5min

Société

Programme d’éducation à la sexualité : une tribune signée par 100 sénateurs LR pour dénoncer un programme « en l’état, inacceptable »

Hier, dans une tribune publiée dans Le Figaro, 100 sénateurs ont dénoncé le contenu du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. L’un des signataires de la tribune, Olivier Paccaud était invité de la matinale de Public Sénat. Le sénateur de l’Oise estime que cet enseignement ne doit pas être réalisé par des associations, mais par les parents ou par les enseignants.

Le

Martinique France’s Interior Minister Gerald Darmanin official visit
4min

Société

Narcotrafic : la Cour des comptes pointe les mauvais résultats de l’ancien plan de lutte anti-stupéfiants

Dans un rapport sur la lutte contre le narcotrafic, la Cour des comptes tacle la non-application de certaines mesures du plan 2019-2023. Les sages considèrent notamment que trop peu de forces de sécurité y sont quotidiennement consacrées. Alors qu’un nouveau plan est dans les tuyaux, « il faudra un pilotage plus resserré », prévient la rue Cambon.

Le

La vidéo sur l’Intelligence artificielle qui a fait le tour du web
8min

Société

Définition pénale du viol : « Le droit français n’est plus adapté »

La délégation aux droits des femmes du Sénat organisait une matinée de débat autour de l’opportunité d’introduire la notion de consentement dans la définition pénale du viol. Pour la majorité des intervenants, cette notion est partout dans l’enquête et dans la procédure, sauf dans la loi.

Le

PARIS: Murs en miroirs pour dissimuler les travaux de la Fondation Cartier
3min

Société

[Info Public Sénat] Le rapporteur public du Conseil d’Etat demande l’« annulation » des groupes de niveau au collège

Suite à trois recours déposés contre le choc des savoirs, dont un par la sénatrice écologiste Monique de Marco, le rapporteur public du Conseil d’Etat demande d’annuler la mise en place des groupes de niveau au collège, soit le cœur de la réforme portée par Gabriel Attal. S’il faut encore attendre la décision du Conseil d’Etat, son avis pourrait être suivi.

Le