Hier, dans une tribune publiée dans Le Figaro, 100 sénateurs ont dénoncé le contenu du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. L’un des signataires de la tribune, Olivier Paccaud était invité de la matinale de Public Sénat. Le sénateur de l’Oise estime que cet enseignement ne doit pas être réalisé par des associations, mais par les parents ou par les enseignants.
La vidéo sur l’Intelligence artificielle qui a fait le tour du web
Par Public Sénat
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Il prenait la parole au cours d’un colloque au Sénat sur l’intelligence artificielle le 19 janvier 2017. La vidéo de son intervention, partagée sur les réseaux sociaux, a fait plus d’un million de vues.
Et pour cause : Laurent Alexandre, chirurgien et urologue, chroniqueur au Huffington Post et fondateur de Doctissimo martèle que si les politiques ne se saisissent pas de l’intelligence artificielle, l’Europe prend le risque de devenir une « colonie numérique » des géants du numérique américains et asiatiques.
Pour Laurent Alexandre, l’intelligence artificielle est une question sociétale et économique avant d’être sécuritaire. Exit terminator, domination des machines : l’enjeu est la souveraineté numérique de la France et l’avenir de l’emploi en Europe.
« En matière d’intelligence artificielle nous sommes un pays du tiers monde »
« En matière d’intelligence artificielle nous sommes un pays du tiers monde », s’est alarmé Laurent Alexandre. « Nous exportons des spécialistes, des cerveaux et nous importons toute la journée de l’IA, rien qu’en utilisant l’Iphone et l’Android. »
« En 4 ans », a-t-il rappelé, « les 55 petits génies de Whatsapp ont créé en 4 ans 23 milliards de valeurs, tandis que les 130 000 valeureux travailleurs de Peugeot ont créé moitié moins en faisant les 3x8 depuis plus d’un siècle. C’est la réalité de la création de valeur de l’intelligence artificielle et de l’algorithme. Si nous n’y participons pas, la paupérisation de la population européenne est inévitable. »
Or, ni en France ni en Europe n’existe de politique volontariste pour engager la France dans l’économie de l’intelligence artificielle. « Sans une politique volontariste en faveur de l’IA et des technologies NBIC, nous perdons ce qui est notre base fondamentale de création de valeurs. » L’Europe pourrait devenir le « Zimbabwe de 2080 ».
Plus encore, a prévenu le chirurgien, l’Europe est actuellement désarmée face au déclin radical du travail peu qualifié qu’impliquera l’arrivée massive de l’intelligence artificielle. « L’intelligence artificielle va être gratuite en valeur relative par rapport à l’intelligence biologique », a-t-il explicité. « Lorsqu’un bien est gratuit, ses substituts crèvent, et la valeur du travail complémentaire augmente. »
« Dans le futur tous les gens qui ne seront pas complémentaires de l’intelligence artificielle seront soit au chômage soit dans un emploi aidé.»
« Dans le futur tous les gens qui ne seront pas complémentaires de l’intelligence artificielle seront soit au chômage soit dans un emploi aidé. 100% par définition », a-t-il assuré devant les sénateurs, avant de fustiger le retard de la France sur la question. « Les gamins qu’on forme sur des vieilles machines sans commande numérique, on ne leur donne pas un long fleuve tranquille face à l’Intelligence artificielle. Sur ces machines, ils n’ont aucun avenir. »
Selon lui, la solution du revenu universel pour faire face à cette restructuration du marché du travail est une erreur dangereuse. Plutôt que de renoncer à former les travailleurs en leur fournissant un revenu, les politiques devraient s’efforcer de les rendre complémentaires de l’intelligence artificielle. « Sinon, c’est un suicide collectif. » a-t-il assuré. Et ces questions sont plus urgentes que de fantasmer sur la domination de la machine sur l’homme…