47 épreuves, 28 sur neige, 18 sur glace. Elles se tiendront sur un massif montagneux aux abords de Neom, future mégapole du nord-ouest de l’Arabie saoudite créée ex nihilo grâce à un chantier de 500 milliards d’euros. Si la France ne participe pas à ces jeux réservés aux pays asiatiques, les élus souhaitent rappeler que le monde du sport a une responsabilité politique.
Des sports d’hiver en plein désert, une absurdité pour les sénateurs
Le président du groupe écologiste Guillaume Gontard, avoue avoir pris quelques minutes pour vérifier si l’annonce de « Neom 2029 » ne provenait pas d’un article satirique ou d’une fausse information. « J’ai ensuite regardé plus en détail le projet, pour constater qu’il est complètement hors-sol. Certes, les températures sont souvent négatives dans cette région, mais il n’y a aucune infrastructure préexistante » s’exclame le sénateur de l’Isère.
Il poursuit « J’ai cru comprendre que si l’Arabie saoudite est désignée, c’est parce qu’aucun autre pays ne souhaitait prendre en charge l’organisation de ces jeux. Il faudrait donc plutôt se demander pourquoi ces évènements sont si lourds pour un Etat ? » s’interroge l’élu écologiste, insinuant que les dépenses énergétiques comme financières pour certains évènements sportifs sont démesurées.
Un défaut d’exigence dans l’attribution des évènements sportifs ?
« Les instances de décision internationales doivent repenser leurs cahiers des charges. Les cahiers doivent faire primer les critères environnementaux et sociaux » s’insurge le sénateur Les Républicains Michel Savin. En réagissant immédiatement dans un communiqué pour appeler « le monde du sport à se ressaisir », le président du groupe sénatorial Pratiques sportives, rappelle que « l’argent ne doit pas prendre le dessus au moment de l’attribution d’un évènement sportif ». « Les efforts faits pour Paris 2024 sont à citer, et doivent encore être approfondis pour que les Français se retrouvent dans les jeux, à un moment où il leur est demandé beaucoup d’efforts sur leur consommation et leur mode de vie » rappelle Michel Savin.
Après l’organisation en 2022 des Jeux Olympiques d’Hiver à Pékin, puis la coupe du monde de football au Qatar, les limites climatiques, les enjeux relatifs aux droits de l’Homme ou le manque d’infrastructures ne semblent plus gêner les fédérations internationales dans leur désignation des pays hôtes de grands évènements sportifs.
Le sénateur communiste Fabien Gay défend la création d’une nouvelle instance internationale, plus transparente dans ses choix. « S’inspirer de l’Agence Mondiale antidopage, et de son indépendance serait une idée à développer » souligne Fabien Gay. Pensée en 1999, après le scandale Festina sur le Tour de France, cette agence mondiale s’est dotée d’un code très strict. La loi antidopage portée par la ministre des sports Marie-George Buffet de l’époque, avait nourri les propositions pour la création de l’Agence Mondiale antidopage basée à Montréal.