Un jour de deuil national aura lieu, lundi 23 décembre, en hommage aux victimes du cyclone Chido qui a dévasté l’archipel la semaine dernière. A 11 heures, tous les Français seront notamment invités à se recueillir.
Évacuation de la ZAD de Bure : un dossier loin d’être enfoui
Par Public Sénat
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« Nous ne voulons plus qu’il y ait de lieux de non-droit en France » (…) « Tout se passe bien sur Bure » Le ministre de l’Intérieur s’est félicité du bon déroulement de l’évacuation du bois Lejuc dans la Meuse, site du projet Cigéo destiné à l’enfouissement de 85 000 mètres cubes de déchets nucléaires à haute activité et à vie longue.
Décidée « en fin de semaine dernière », l’opération a rassemblé 500 gendarmes sur le site de 221 hectares. « De notre côté, nous en avons été informés hier soir » précise Franck Menonville, sénateur RDSE de la Meuse. Et c’est d’ailleurs Frank Menonville qui avait mis les pieds dans le plat lors des questions au gouvernement le 9 novembre dernier. « Monsieur le Premier ministre, êtes-vous déterminé, sur ce sujet aussi sensible, à faire respecter les engagements de l’État ? »
« Il n’y a pas de solution miracle à un problème aussi complexe »
C’est le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, qui lui avait répondu.
« Pour être très sincère avec vous, cette solution n’est pas entièrement satisfaisante, mais, disons que c’est la moins mauvaise. Et pour vous dire le fond de ma pensée, je pense qu’il n’y a malheureusement pas de solution miracle à un problème aussi complexe. Mon choix sur la question des déchets, ce n’est en aucun cas celui de la brutalité. C’est pourquoi, la concertation est la clé. L’autorisation du projet de Cigéo n’interviendra pas avant 2022, après une enquête publique, un avis des collectivités locales concernées, un avis du Parlement, un avis de la commission nationale d’évaluation et bien entendu après une instruction conduite par l’Autorité de sûreté nucléaire ».
Depuis, une photo Nicolas Hulot, posant avec une pancarte « Cigéo, Bure, je dis non » datée de 2016, est diffusée sur les réseaux sociaux, par les opposants au projet. Cette photo a d'ailleurs été brandie par la députée de la France Insoumise, Mathilde Panot, ce jeudi. «Je ne vous reconnais plus » l'a-t-elle interpellé. «Je ne peux pas les faire disparaître par enchantement. Donc je vais regarder la moins mauvaise solution » lui a répondu le ministre, assurant « qu'aucune solution n'a été actée jusqu'à présent »..
« Une réaffirmation de l’ordre républicain » pour le sénateur Franck Menonville
L’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron signe « la fin du flou artistique » du quinquennat précédent, selon Frank Menonville. « Il y a un changement de paradigme et une réaffirmation de l’ordre républicain » se félicite-il, ce jeudi.« Ça n’a rien d’extraordinaire » estime au contraire Gérard Longuet, sénateur LR la Meuse, président de l’office parlementaire des choix scientifiques et technologiques, et fervent défenseur du projet. « L’exécutif n’a fait qu’évacuer un post de garde où des opposants vivaient sur une propriété privée, dans des conditions, il faut le dire, assez misérables » tempère-t-il.
« Un projet aberrant et inutile » pour Michèle Rivasi
Pour l’eurodéputée écologiste, Michèle Rivasi, difficile de voir dans cette évacuation matinale d’une dizaine d’opposants, autre chose que le contrecoup de Notre Dame des Landes. « On sent bien que c’est la suite logique. Le président de la république ne veut pas d’une nouvelle occupation. Car, s’il n’y avait pas eu cette mobilisation à Notre Dame des Landes, l’aéroport serait construit » estime celle « qui ne peut qu’encourager les courageux citoyens mobilisés à Bure contre un projet aberrant et inutile ». Les déchets seront censés être enfouis dans un sol argileux à 500 mètres sous terre, pour un coût estimé à au moins 25 milliards d’euros.
La députée européenne s’appuie sur les exemples étrangers de projets similaires, principalement celui basé au Nouveau Mexique, aux États-Unis dénommé WIPP ( Waste Isolation Pilot Plant). « Il y a eu deux incendies successifs en sous-sol qui ont provoqué la contamination en surface de 21 ouvriers. Du Plutonium et de l'Américium se sont échappés à des kilomètres et ont contaminé toute l'installation souterraine. À Asse en Allemagne, les fûts baignent dans l'eau. Même en Suède, la justice a donné un avis défavorable au projet d'enfouissement dans le granite » s’alarme-t-elle.
Le risque des déchets bitumineux
Le mois dernier, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait émis des réserves concernant l’enfouissement des déchets bitumineux, très inflammables et qui représentent 18% de ce qui doit être enfoui. Gérard Longuet a estimé sur France 3 « que la solution était très simple. « On va traiter les colis avant de les stocker. La science et l’industrie sont là pour régler les problèmes. Pas de panique ». Une solution également privilégiée par l’ASN.