Covid-19 : « La situation sanitaire est relativement encourageante », estime Karine Lacombe

Covid-19 : « La situation sanitaire est relativement encourageante », estime Karine Lacombe

Sur les chaînes parlementaires, la cheffe de service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint Antoine (Paris) se montre optimiste sur l’état de l’épidémie actuellement en France. Elle souscrit à la liberté permise sur le port du masque, tout en appelant à ne pas faire preuve de stigmatisation et à garder à l’esprit les situations à risque.
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La remontée du nombre de contaminations se poursuit, au moment où la France s’engage dans un nouvel allègement de taille des contraintes sanitaire avec la levée du passe vaccinal. Ce lundi, Santé publique France a fait état de 18 853 cas positifs en 24 heures, soit une augmentation de 30 % sur une semaine. Invitée ce lundi d’Audition publique, l’émission hebdomadaire de Public Sénat et LCP-Assemblée nationale en partenariat avec Le Figaro Live, la professeure Karine Lacombe s’est voulue cependant rassurante sur les chiffres actuels de l’épidémie. « On ne peut pas dire maintenant qu’on est au début d’une nouvelle vague », a-t-elle déclaré.

Interrogée sur la levée de certaines mesures sanitaires dès ce 14 mars, comme la fin de l’obligation du port du masque dans une série d’établissements recevant du public, la cheffe de service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint Antoine (Paris) n’a pas émis d’objection. Elle a considéré que le contexte avait évolué par rapport à l’année dernière et que les mesures du jour ont été décidées avec un « faisceau d’indices » concordants, comme une couverture vaccinale haute dans le pays, des formes plus modérées de covid-19 avec la souche Omicron, ou encore l’apparition de traitements contre la maladie. « À partir du moment où il n’y a pas de formes graves, d’hospitalisations ou réanimations, ce n’est pas extrêmement inquiétant », souligne-t-elle. Et d’ajouter : « Maintenant, la situation sanitaire est quand même relativement encourageante. » Du côté des hospitalisations, elle note que le profil des personnes hospitalisées a changé, avec une majorité de personnes immunodéprimées ou de personnes âgées, avec des symptômes éloignés des signes cliniques de la forme classique du coronavirus.

Ce qui rend possible cette décision sur le masque, selon elle. « Je pense que oui, on peut l’enlever. Ce n’est pas une obligation. Les personnes qui se sentent à risque ont le droit de continuer à le porter. » Cette figure de l’AP-HP relève également que cette évolution permet de montrer que le port du masque n’était pas quelque chose de pérenne. « C’est important de saisir cette liberté, et de montrer que, non, on n’est pas dans une dictature sanitaire. »

« Ce n’est pas parce qu’il n’est plus recommandé de le porter qu’il est obligatoire de l’enlever »

La médecin s’inquiète cependant d’un risque de « stigmatisation » collective pouvant toucher les personnes qui feraient le choix de le conserver. « La liberté de porter le masque, il est très important de la garder […] Ce n’est pas parce qu’il n’est plus recommandé de le porter qu’il est obligatoire de l’enlever. »

Elle souligne au passage que le masque reste obligatoire dans les établissements de santé, mais aussi dans les transports en commun, notamment. « C’est indispensable de continuer […] Ce sont des endroits où cohabitent des personnes qui viennent de différents horizons, où on ne peut pas forcément retrouver les personnes avec qui on a été en contact. »

Karine Lacombe alerte également sur les situations à risque. « Quand on est dans un endroit clos, où l’on reste longtemps, avec des personnes d’horizons divers et où on ne peut pas avoir de renouvellement de l’air, il faudrait porter le masque », recommande-t-elle.

Quant aux soignants suspendus pour non-respect d’une vaccination au covid-19, elle a rappelé que la levée du passe vaccinal n’entraînait pas la fin de l’obligation de vaccin pour les soignants. Ce lundi marque par ailleurs l’ouverture d’une campagne d’une quatrième injection du vaccin pour les plus de 80 ans et les immunodéprimés. Faut-il élargir la quatrième dose de vaccin à l’ensemble de la population ? « En l’état actuel des connaissances, non », tranche la scientifique, qui recommande plutôt de concentrer l’effort sur la vaccination des plus fragiles.

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