Les annonces, ce jeudi, du comité interministériel sur le handicap ne seront pas de nature à calmer les élus communistes. « Le gouvernement dit faire de la situation des personnes handicapées une priorité pour le quinquennat. Pourquoi la ministre n’a pas soutenu notre proposition de loi qui allait dans le bon sens ? » a réagi la sénatrice (communiste) Laurence Cohen, qui s’est étonnée du silence de Sophie Cluzel, passé la discussion générale. « Ce gouvernement est sur des positions qui sont extrêmement raides, il n’accepte pas le dialogue ».
Le groupe CRCE (communiste, républicain, citoyen et écologiste) avait déposé une proposition de loi pour supprimer la prise en compte des revenus du conjoint dans la base de calcul de l'allocation aux adultes handicapés (AAH), qui concerne plus d’un million de personnes dans le pays. Le texte a été rejeté en séance mercredi, en plus d’avoir reçu un avis défavorable du gouvernement.
La ministre accusée de « baisser les plafonds »
Au-delà du rejet de ce texte, l’élue du Val-de-Marne ne digère pas le double discours de la secrétaire d’État. « Elle dit qu’elle va augmenter l’allocation, mais elle baisse les plafonds, donc il y a des personnes qui vont encore être plus en difficulté. Donc ça, c’est du blablabla », s’est-elle emportée au micro de Sénat 360.
Le gouvernement a, certes, décidé de revaloriser l’AAH de 11%, portant son niveau maximal à 900 euros à la fin de 2019 (soit une hausse de 2 milliards d’euros sur le quinquennat), mais des associations et des élus de gauche reprochent au gouvernement les changements dans le calcul de la revalorisation de cette prestation sociale.
Sachant que le montant de l’AAH dépend des ressources du foyer et de leur écart avec un plafond, le gel de ce plafond va pénaliser certains foyers. La disparition pour les nouveaux allocataires d’un complément de ressources (de 179 euros), versées aux personnes les plus lourdement handicapées, est elle aussi pointée du doigt.
L’arrêt de la traditionnelle revalorisation de l’AAH au printemps, pour tenir compte de l’inflation, viendra elle aussi atténuer le coup de pouce accordé à l’AAH. Le gouvernement « ne donne que des bonnes paroles qui ne sont pas suivies d’actes », fulmine Laurence Cohen.
Quant aux sénateurs et sénatrices qui ont voté contre la proposition de loi du groupe CRCE, les cosignataires du texte ont mis leur menace à exécution, en demandant un scrutin public afin de publier les noms. « C’est un droit pour tout parlementaire, c’est publié au Journal officiel, donc ça n’a rien d’extraordinaire à ce que les noms soient publiés », a mis en avant Laurence Cohen.
Handicap : Quand les communistes réclament la transparence des votes
Handicap : Quand les communistes réclament la transparence des votes (sujet réalisé par Fabien Recker)