Un projet de réforme majoritairement rejeté. Selon notre sondage Odoxa avec Mascaret, pour Public Sénat, LCP-AN et la presse régionale, le projet de réforme des retraites, qui sera dévoilé le 10 janvier par le gouvernement, n’est pas accepté.
Réforme soutenue chez les plus de 65 ans et les foyers les plus aisés
Interrogées sur la réforme qui prévoit « de repousser (progressivement) à 65 ans l’âge de départ à la retraite », 67 % des personnes interrogées pensent que ce projet n’est pas « une bonne réforme ». 32 % pensent au contraire qu’il s’agit d’une bonne réforme, en hausse de 5 points par rapport à octobre. Un point positif pour l’exécutif, qui fait face à l’union des syndicats contre un report de l’âge.
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Parmi les sondés qui estiment qu’il s’agit d’une bonne réforme, le niveau de réponses positives passe à 51 % chez les 65 ans et plus – une population qui ne sera pas concernée par la réforme – et 38 % chez les foyers les plus aisés. Chez les personnes qui estiment le moins que c’est une bonne réforme, on trouve les 35-49 ans (25 %), les 50-64 ans (24 %), les employés et ouvriers (24 %) et les salariés (25 %).
66 % des sympathisants LR soutiennent le report de l’âge légal à 65 ans
Selon les sympathies politiques, le report de l’âge de départ à 65 ans est soutenu à 77 % chez les sympathisants Renaissance et à 66 % chez ceux de LR. Un chiffre intéressant, quand on sait qu’une partie des députés, à commencer par le président du groupe LR de l’Assemblée, Olivier Marleix, s’opposent à un report à 65 ans.
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Le rejet le plus fort est observé chez les sympathisants RN (85 %), LFI (84 %), suivis de ceux d’EELV (66 %) et du PS (62 %). Quant au recours au 49.3, 68 % des sondés le jugent inacceptable, contre 32 % acceptable.
Dans le baromètre politique, 41 % des personnes interrogées jugent qu’Emmanuel Macron est un bon président, en hausse de 3 points. 59 % pensent qu’il ne l’est pas. La cote d’Elisabeth Borne est stable. 36 % des personnes jugent qu’elle est bonne première ministre, 63 % disent le contraire. La première ministre, plus exposée que le chef de l’Etat sur la réforme des retraites, semble jouer ici le rôle traditionnel de paratonnerre pour le président de la République.
Cote d’adhésion : Edouard Philippe caracole toujours en tête
Quant à la cote d’adhésion, Edouard Philippe caracole toujours en tête, avec 42 % d’adhésion à sa personnalité (+3). Preuve que sa stratégie de prise de distance et de discrétion, ces dernières semaines, par rapport au tumulte des polémiques politiques, est efficace.
L’ancien premier ministre est suivi par Marine Le Pen (33 %, -1 point), Bruno Le Maire (30 %, +1), qui pourrait viser 2027 comme Edouard Philippe, Olivier Véran (29 %, +2), Gabriel Attal (25 % -1), Jean-Luc Mélenchon (24 %) et Xavier Bertrand (24 %, +1).
Eric Ciotti en hausse de 2 points
A noter que Laurent Wauquiez, avec 19 % d’adhésion (-1), ne profite pas pour le moment de l’élection à la présidence des LR d’Eric Ciotti, qui en fait ouvertement le candidat des LR pour 2027. A l’inverse du député des Alpes-Maritimes, qui siège à la quatorzième place avec 17 %, en hausse de 2 points. Marine Tondelier, la nouvelle secrétaire nationale d’EELV, est testée pour la première fois. Peu connue du grand public, elle recueille pour l’heure seulement 8 % d’adhésion.
Au palmarès du rejet, Eric Zemmour devance largement toute la classe politique, avec 64 % (+1), devant Jean-Luc Mélenchon (53 %, +1), Marine Le Pen (46 %, +1), Adrien Quatennens (46 %), Sandrine Rousseau (45), Jordan Bardella, qui a pris la présidence du RN (43 %, +3) et Eric Ciotti (39 %, -3).
Méthodologie :
Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français interrogés par Internet les 12 et 13 décembre 2022. Echantillon de 1005 Français représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Pour un pourcentage de 20 % ou 80 %, la marge d’erreur est de 2,5 points pour un échantillon de 1000 personnes. Soit, pour un score de 20 %, le pourcentage réel est compris dans l’intervalle 17,5 % - 22,5 %.