Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Sénat : composition finale des groupes politiques après les sénatoriales
Par François Vignal, avec Guillaume Jacquot
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On connaît aujourd’hui la composition exacte des groupes politique du Sénat. On savait qu’au soir des sénatoriales, la répartition n’était pas figée. Après plus d’une semaine de tractations feutrées à la Haute assemblée, discussions de couloir et coups de fils, on y voit plus clair. Le Sénat de 2017 totalise 7 groupes politiques, contre 6 avant le scrutin du 24 septembre.
145 LR, 78 PS et 49 centristes
Le groupe LR est le premier groupe du Sénat, avec 145 sénateurs au final. Soit 3 de plus qu’avant les sénatoriales. Au soir du scrutin, on le donnait plus haut, mais 9 sénateurs sont partis au nouveau groupe République et territoires – les indépendants.
Le groupe PS compte 78 sénateurs. Bien que de sensibilité macroniste, Bernard Jomier le rejoint. Il était adjoint à la santé de la maire PS de Paris, Anne Hidalgo. Ils étaient 86 sénateurs PS avant le renouvellement de la moitié du Sénat. Le groupe limite donc bien la casse.
Vient ensuite le groupe Union centriste (à majorité UDI et avec quelques Modem), avec 49 sénateurs. Deux élus attendus au groupe centriste ont fait le choix du groupe République et territoires – les indépendants. Il sort cependant renforcé des sénatoriales. On comptait 42 centristes avant le scrutin.
21 sénateurs au groupe LREM, comme au RDSE
Le groupe La République En Marche compte 21 membres. Avant le renouvellement, ils étaient 29 sénateurs dans le groupe de la majorité présidentielle. Au soir du scrutin, une fourchette haute donnait 28 sénateurs. Mais des LR, Modem ou PRG ayant reçu l’investiture d’En Marche vont, comme cela était prévu, chez les Constructifs, à l’UC ou au RDSE.
A noter que le sénateur ex-PS de l’Hérault, Robert Navarro, est rattaché au groupe. Son nom avait déjà été évoqué en juin, lors de la création du groupe. Mis en examen en 2011 pour abus de confiance, le sénateur et sa femme ont été condamnés en 2016 à trois mois de prison avec sursis, 30.000 euros d'amende et 3 ans d'interdiction de droits civiques. Ils devaient aussi verser 85.720 euros pour préjudice matériel à la fédération PS de l'Hérault, qui les accuse d'avoir utilisé l'argent de la fédération pour régler des frais personnels : des billets d’avion mais aussi des frais de bouche avec des pizzas. Le couple a fait appel de la décision du tribunal.
Le groupe RDSE compte également 21 sénateurs. Le groupe réussit à gagner 5 sièges. Notamment à la faveur du rapprochement entre radicaux de gauche du RPG et radicaux de droite du Parti radical (valoisien). Jean-Marc Gabouty, ancien du groupe UC, rejoint ainsi les radicaux, tout comme Nathalie Delattre et Franck Menonville, élu dans la Meuse. Ce dernier avait également reçu le soutien de LREM. Le groupe compte maintenant 7 sénateurs PRG.
Les écologistes Ronan Dantec (EELV) et Joël Labbé viennent aussi renforcer ce groupe. Le premier a tenté toute la semaine dernière de constituer un groupe composé d’écologistes et d’élus divers gauche, sans y parvenir.
Le groupe compte également Éric Gold (membre du PRG et élu sur la liste LREM du Puy-de-Dôme), Olivier Léonhardt (ex-PS, élu sur une liste vallsiste en Essonne), Stéphane Artano, sénateur de Saint-Pierre-et-Miquelon, et Jean-Pierre Corbisez (PS, Pas-de-Calais).
Groupe communiste à 15
Le groupe communiste totalise 15 sénateurs. Et change de nom au passage. Il devient le groupe Communiste, républicains, citoyens et écologistes. Si le PCF n’a pas dans son histoire affirmé une grande sensibilité écologiste – il défend notamment le nucléaire – tout en évoluant récemment, cette dénomination permet d’accueillir Esther Benbassa, sénatrice EELV de Paris, rattachée au groupe. Ses positions sur les libertés publiques pourront en revanche rejoindre sans problème celles des communistes. Guillaume Gontard, de sensibilité écologiste mais élu en Isère avec l’appui du PCF, rejoint comme prévu le groupe. La surprise vient de Pierre Yves Collombat. Cet ancien socialiste était jusqu’ici au groupe RDSE. Mais il avait soutenu Jean-Luc Mélenchon, lors de la présidentielle.
Vient enfin le nouveau groupe République et territoires – les indépendants, qui rassemble des élus essentiellement LR mais aussi centristes, de sensibilité constructive à l’égard d’Emmanuel Macron. Ils sont 11.
5 sénateurs siègent chez les non-inscrits, dont les deux FN. A noter que 3 sièges sont actuellement vacants : ceux de François Baroin, d'Henri de Raincourt et de Jean-Pierre Raffarin, qui ont démissionné. Des élections partielles auront donc lieu début décembre et devraient permettre de renforcer le groupe LR.