Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Retraites: Roussel (PCF) juge possible de “récupérer tout de suite 30 milliards d’euros”
Par Public Sénat
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Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel estime lundi que soumettre à cotisations revenus financiers et dividendes notamment permettrait de "récupérer tout de suite 30 milliards d'euros" qui pourraient financer une retraite à 60 ans.
Critiquant "la réforme Delevoye", qui "n'a qu'un seul mot d’ordre: travailler plus, cotiser plus", et que "nous ne pouvons accepter", il reconnaît dans un entretien à L'Humanité que "nous ne pouvons pas non plus en rester au statu quo. Car notre système de retraite par répartition a été affaibli".
Alors que "la contribution du monde du travail est toujours plus importante" et que "celle du capital n'a cessé de diminuer", il estime que "s'il y a une réforme à mettre en œuvre, c'est celle qui rééquilibre le financement de la protection sociale et qui impose au capital de participer à relever le défi de l'allongement de la durée de la vie."
Ainsi selon lui, "les revenus financiers, les dividendes, les placements… ces centaines de milliards aujourd’hui perçus comme des salaires par les familles les plus riches doivent être soumis à cotisations au même titre que le revenu de chaque salarié sur sa fiche de paie. Nous pourrions ainsi récupérer tout de suite 30 milliards d'euros", affirme M. Roussel.
Le PCF veut "mettre en discussion ces propositions avec les forces syndicales, les forces de gauche et écologistes, et voir ce sur quoi nous pouvons nous mettre d'accord pour répondre à cette aspiration d'une retraite garantie à 60 ans", dit-il. "On ne pourra pas se contenter d'être contre".
Après 18 mois de consultation des organisations syndicales et patronales, le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, a remis en juillet un rapport censé servir de base au futur "système universel" voulu par Emmanuel Macron pour remplacer la quarantaine de régimes de retraite existants. Il a préconisé un âge de départ de 64 ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein.
Mais Emmanuel Macron a annoncé fin août sa préférence pour une modulation de la durée de cotisation plutôt que de l'âge de départ.
Un nouveau cycle de consultations vient de s'ouvrir, dix organisations syndicales et patronales ayant été reçues jeudi et vendredi par le Premier ministre Édouard Philippe, tandis que le chef de l'Etat reçoit ce lundi le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, avant le numéro un de l'Unsa Laurent Escure jeudi.
Les Français seront aussi consultés, à l'automne.