Un président accueilli sous les huées et les bruits de casseroles. Emmanuel Macron a essuyé les reproches d’une foule d’opposants à la réforme des retraites, en marge d’une visite d’entreprise à Sélestat, dans le Bas-Rhin. « Ce ne sont pas les casseroles qui feront avancer la France », a commenté le chef de l’Etat, qui a effectué son premier déplacement de terrain depuis la promulgation du texte. « Cette colère s’exprime, je ne m’attendais pas à autre chose mais elle ne m’empêchera pas de continuer à me déplacer », a ajouté le locataire de l’Elysée, attendu ce jeudi dans l’Hérault sur le thème de l’éducation.
« Depuis le début de la réforme des retraites je vois deux France, une France qui travaille tous les jours, qui ne manifeste pas, qui n’est pas dans la rue, qui sans doute n’est pas pour la réforme mais continue à faire avancer le pays. Et d’autres, qui semaine après semaine manifestent sans proposer d’alternative au retrait du texte », a réagi au micro de « Bonjour chez vous », François Patriat, le chef de file des sénateurs macronistes.
« Ce n’est pas la première fois que c’est difficile pour le président. J’ai fait la grande itinérance avec lui, des déplacements pendant les Gilets Jaunes, le grand débat… Cela n’était jamais facile », rapporte le président du groupe RDPI au sien de la Chambre Haute. « En l’occurrence, là, le président a raison. Il veut montrer qu’il peut sortir de l’Elysée. Imaginez, s’il ne sortait pas et que l’on dise : regardez, il est bunkérisé, il n’ose pas sortir, voilà un président prisonnier… », pointe l’élu.
« Dans une France tripartite, la dissolution n’apporterait pas de solution de gouvernement »
À présent, pour l’exécutif, se pose la question de la suite. Comment relancer le quinquennat et le train des réformes alors que la crise sociale ne retombe pas et que la scène politique reste très fracturée ? La droite ne donne pas de signes de vouloir passer un contrat de gouvernement avec nous. Il y a plusieurs scenarii possibles », explique François Patriat. « À partir du moment où le référendum n’intervient que sur des sujets de société, ce n’est pas la solution. Et dans une France tripartite, la dissolution n’apporterait pas de solution de gouvernement. »
« La seule solution, c’est d’avancer sur les sujets qui intéressent les Français », estime le sénateur de la Côte-d’Or. « Ce ne sont pas les grandes lois qui mettent en colère les gens, mais leur quotidien. Je ne connais pas un gouvernement qui a autant agi sur le quotidien depuis six ans. Il faut continuer. »