La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
Retraites : Delevoye présente sa méthode et son calendrier
Par Public Sénat
Publié le
Le gouvernement organise son « big bang » des retraites. Au Sénat, un colloque était organisé pour évoquer cette réforme systémique. Après les tables rondes, le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye a conclu la journée en esquissant les grandes lignes du projet. « Personne n’ignore la volonté du Président de la République de transformer le pays avec rapidité, volonté et détermination » a-t-il souligné. « Il a validé la méthode que nous proposons d’un calendrier qui nous laisse toute l’année 2018 en dialogue et concertation » pour une loi « débattue dans le premier semestre 2019. »
Sur le contenu, il a rappelé son attachement à la « solidarité » et rejeté « l’individualisme » dans la société française. « Ce projet n’est pas une réforme des retraites, mais la mise en place d’un système universel qui doit renforcer la solidarité intergénérationnelle et faire en sorte que chacun se sente responsabilisé » a-t-il souligné.
Il a d’ailleurs précisé que la réforme devait être vue comme une opportunité, un « moment unique de tout mettre à plat » pour les retraites. « Pourquoi j’ai souhaité ce débat parlementaire très en avant ? Je veux éviter que vous arriviez les poches bourrées d’amendements pour dire : ‘défendez ma caisse de médecins ! Touche pas à mon militaire ! Touche pas aux fonctionnaires !’ Ce n’est pas mon style. »
Moins d'un an pour poser les questions sur la table
Le calendrier est désormais fixé : les grandes réflexions seront mises sur la table d’ici fin juillet. « Le système n’est pas malade, contrairement à ce que l’on dit. La perception est que toutes les réformes sur les retraites sont anxiogènes, punitives, et régressives. Cette réforme doit être positive » a-t-il martelé, soulignant que « si l’objectif est clair, les chemins peuvent être différents. »
Outre le régime des actifs, deux autres questions seront évoquées d’ici fin juillet : le cas des inactifs (chômage, arrêt maladie…) et l’égalité hommes-femmes.
Puis, de début septembre à la fin de l’année, trois autres questions seront abordées : d’abord, les conditions d’ouverture des droits à la retraite, puis un débat sur « la reconnaissance de certains parcours professionnels et donc les conditions de départs anticipés » a expliqué Jean-Paul Delevoye. « Certaines professions qui bénéficient d’assiettes de cotisations inférieures ne justifient pas cette différence » précise-t-il. « Nous serons extrêmement intransigeants sur ce que nous estimons juste et ce que nous estimons injuste. Cette réforme doit être une prise de conscience. »
Mais il refuse le « sang sur les murs » soulignant, par exemple, que les fonctionnaires « ne sont pas si avantagés que cela par rapport au nombre d’enfants. » Dernier point, il s’agira de construire un système « adaptable soit aux périodes de tempêtes, soit aux périodes de croissance. »