Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Santé : le plan d’Emmanuel Macron pour sortir « d’une crise sans fin »
Par Quentin Calmet
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A l’occasion des vœux aux acteurs de santé, Emmanuel Macron a annoncé plusieurs chantiers en réponse à la crise que rencontrent les acteurs de la santé en France. L’objectif pour le chef de l’Etat : « gagner du temps de soignant ». Selon Emmanuel Macron : « Notre défi collectif est de dégager du temps de médecin face aux patients et donc de totalement repenser notre organisation collective. »
Avec ce discours de 50 minutes prononcé devant les équipes du Centre hospitalier Sud Francilien de Corbeil-Essonnes, en région parisienne, Emmanuel Macron a tenté de répondre à « l’épuisement personnel et collectif » exprimé par les équipes dans les hôpitaux depuis plusieurs mois, voire plusieurs années.
L’heure des mesures radicales
Le président de la République a tout d’abord rappelé l’effort important acté avec le Ségur de la Santé : « On a déjà collectivement agi, a-t-il plaidé. On a investi 19 milliards d’euros dans notre système de santé. […] On a mis fin au numerus clausus ». Avant d’ajouter : « On doit aller beaucoup plus vite, beaucoup plus fort, prendre des mesures radicales, mais […] jouer aussi d’intelligence collective et de liberté donnée au terrain. »
Coopération entre personnel administratif et soignants
Afin de gagner du « temps médical », Emmanuel Macron entend continuer de délester les médecins de leurs charges administratives, notamment avec le recrutement des assistants médicaux : aujourd’hui, déjà 4000 d’entre eux ont été embauchés, « on doit arriver à 10 000 d’ici la fin de l’année prochaine », a promis le chef de l’Etat afin de « délester » les soignants des tâches périphériques au soin.
Le président de la République a également fait des annonces en faveur du recrutement d’infirmières : le nombre de places ouvertes avait déjà augmenté de 20 % en trois ans, Emmanuel Macron appelle à « aller encore plus loin ».
Repenser l’organisation du temps de travail
Très critique envers l’application des 35 heures à l’hôpital, le président de la République appelé à « remettre à plat » les systèmes de planning et de calculs du temps de travail.
Cette réorganisation doit être actée « d’ici au 1er juin », avec une équipe dédiée à la mise en place de cette réforme et placée auprès du ministre de la Santé.
Plus de liberté d’organisation
Cette réorganisation de l’hôpital pourra s’organiser directement « au niveau du service », « pour prendre les décisions du quotidien ».
Vers une nouvelle gouvernance de l’hôpital
Le chef de l’Etat « souhaite qu’on puisse […] mettre à la tête de nos hôpitaux un tandem administratif et médical, […] pour que tout le monde travaille bien ensemble main dans la main. »
La tarification à l’acte « lèse le cœur des activités »
« La tarification à l’acte a créé beaucoup de dysfonctionnements, a également expliqué le chef de l’Etat. « Le mode de rémunération que l’on a créé ne valorise que l’acte. Il prend mal en compte les soins non programmés, il prend mal en compte les activités les plus complexes, qui vont prendre du temps […] et au fond, il lèse le cœur des activités qui se retrouvent à l’hôpital public aussi parce que beaucoup d’autres ne veulent plus les faire. »
« On doit sortir de la tarification à l’activité dès le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale, a plaidé Emmanuel Macron, pour aller vers un nouveau financement que l’on doit rebâtir sur la base d’un travail en profondeur et d’une concertation qui repose sur une rémunération basée sur des objectifs de santé publique. »
« Nouveau pacte avec la médecine libérale »
Le chef de l’Etat veut « un pacte de droits et de devoirs » avec les médecins de ville. Ces derniers souhaiteraient voir la consultation passer de 25€ à 50€, Emmanuel Macron souhaiterait plutôt « mieux rémunérer » les praticiens qui « assurent la permanence des soins » et « prennent en charge de nouveaux patients ».
Plusieurs réformes de l’organisation de l’hôpital devront être actées d’ici au 1er juin mais le chef de l’Etat a fixé à la fin de l’année une autre ambition : que chaque citoyen ait accès à une offre de soin dans son bassin de vie. Un défi auquel le chef de l’Etat aimerait que les soignants répondent par la coopération et en « travaillant ensemble ».