La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
Présidentielle: la galaxie Mélenchon
Par Lucile MALANDAIN
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Plutôt jeunes, les soutiens proches de Jean-Luc Mélenchon mêlent nouveaux venus sur la scène militante, anciens du Parti socialiste, intellectuels et artistes.
LES TETES PENSANTES
. Manuel Bompard, son directeur de campagne. C'est "la tête", dit de lui le candidat touchant son propre crâne. A 31 ans, ce bras droit sérieux et bosseur de l'avis général est ingénieur docteur en mathématiques appliquées et travaille sur la forme des ailes d'avion dans une start-up spécialisée dans l'aéronautique à Toulouse. Venu à la politique lors du référendum sur le Traité constitutionnel européen en 2005, puis dans le mouvement anti-CPE de 2006, il a participé à la création du Parti de Gauche (PG). Candidat aux législatives face au socialiste Christophe Borgel près de Toulouse, il se décrit "à l'image de la campagne de La France insoumise": "pas un professionnel de la politique mais de l'expérience, du savoir-faire et un niveau technique reconnu par pas mal de gens".
. Eric Coquerel, coordinateur du PG. Une autre tête pensante, même s'il est plus affranchi du candidat, qu'il a rejoint après un long parcours politique. A 58 ans, il a repris les rênes du PG fin 2015 après avoir été déjà "conseiller spécial" auprès de Jean-Luc Mélenchon en 2012. Venu de la LCR, il a rejoint Jean-Pierre Chevènement dans les années 2000 avant de s'en éloigner. Il milite pour le +non+ en 2005 avant de participer à la fondation du PG.
LA COM'
. Sophia Chikirou, directrice de la communication. Déjà chargée de la presse en 2012, cette femme de 37 ans, a fait ses armes en suivant les campagnes de Podemos en Espagne ou de Bernie Sanders aux Etats-Unis. Elle est à l'origine de la nouvelle stratégie du candidat: contourner les médias traditionnels en se concentrant sur les réseaux sociaux et s'organiser hors parti. C'est également cette ex-fabiusienne, passée en 2007 chez Jean-Marie Bockel, alors ministre d'ouverture de... Nicolas Sarkozy qui, tirant les leçons de 2012, a organisé la campagne "différemment" pour réserver les ressources du candidat en concentrant davantage l'effort sur les dernières semaines.
LES ANCIENS DU PS
. Charlotte Girard, coordinatrice du programme. Maître de conférence en droit constitutionnel, elle est l'ex-compagne de François Delapierre, le fils spirituel de M. Mélenchon mort en juin 2015. Cette quadragénaire a un parcours politique différent. Elle dit "être entrée dans la conscience politique par le Rwanda", où elle se rend en 1994. Concentrée ensuite davantage sur l'humanitaire, elle n'entre au PS qu'en 2002, après le choc du 21 avril. Elle le quitte en même temps que M. Mélenchon, après avoir fait avec lui la campagne du +non+ en 2005.
. Jacques Généreux, économiste, coordinateur du programme: rare sexagénaire de l'équipe, ce prof à Sciences Po a quitté le PS en même temps que M. Mélenchon et a participé avec lui à la fondation du PG. Théoricien d'un changement en profondeur de l'Union européenne, il est pressenti, en cas de victoire, pour tenir un rôle important au gouvernement.
. Alexis Corbière, porte-parole de la campagne. Fidèle parmi les fidèles, il dit du candidat qu'il est son "maître en politique", rencontré dans les années 90 au PS. Engagé en politique dès 1986 contre les lois Devaquet, il est professeur d'histoire et de français en lycée professionnel. Agé de 48 ans, il est omniprésent, à toute heure, sur les plateaux TV, notamment BFM, pour défendre bec et ongles la parole de son candidat. Propulsé porte-flingue anti-FN en 2012, il s'est fait en 2016 l'opposant résolu au principe des primaires.
ARTISTES ET SPORTIFS
Soutiens de la première heure, les comédiens Jacques Weber et Sophie de La Rochefoucauld ont participé au "défilé des Insoumis", qui a lancé la campagne en juin 2016. Plus récemment, le comédien Sam Karmann ou l'écrivain Laurent Binet, qui avait chroniqué la campagne de François Hollande en 2012, l'ont rejoint. Le psychanalyste Gérard Miller, déjà engagé en 2012, a réalisé un documentaire très flatteur sur "L'homme qui avançait à contre-courant". L'athlète Pierre-Ambroise Bosse a récemment tweeté "Allez , ne fais pas comme moi, ne craque pas dans la dernière ligne droite !"