Alors que la commission mixte paritaire sur le budget 2025 vient d’aboutir à un accord, le socialiste Rémi Féraud affirme que les négociations se poursuivent entre son parti et le gouvernement pour éviter la censure. L’exécutif devra faire des efforts « surtout en matière de dépenses », juge le sénateur.
« On retrouve en Macron l’hyperpresident des années Sarkozy »
Par Public Sénat
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De Davos aux agriculteurs, Emmanuel Macron multiplie les déplacements ces derniers temps. Après une première phase de communication où le Président a mis de la distance, « il intervient sans discontinuer dans le débat public, comme ses prédécesseurs » selon Philippe Moreau-Chevrolet, président de MCBG conseil. « Emmanuel Macron met en permanence en scène son action » souligne le communicant, qui conseille également divers politiques.
Emmanuel Macron est dans une phase de communication active : déplacement à Calais sur les migrants la semaine dernière, près de Valenciennes lundi sur l’industrie puis l’après-midi à Versailles pour recevoir les grands patrons, au Forum économique mondial de Davos hier et dans le Puy-de-Dôme aujourd’hui pour parler aux agriculteurs. Passer de la grande messe du libéralisme aux difficultés des agriculteurs, c’est la mise en image du « en même temps » macronien ?
Nicolas Sarkozy a l’habitude de dire : « Macron, c’est moi en mieux » et c’est vrai qu’on retrouve en Emmanuel Macron l’« hyperpresident » des années Sarkozy. Un Président omniprésent et qui se veut omnipotent, capable de tout réaliser sur le plan européen et international. Il incarne en quelque sorte un retour de la puissance française. On peut penser qu’Emmanuel Macron réussit mieux que Nicolas Sarkozy de ce point de vue, puisqu’il n’a pas d’opposition, en dehors des Insoumis et de groupes en ruines ou en reconstruction, comme le PS et LR.
En allant voir les agriculteurs, cherche-t-il aussi à corriger l’image qu’il peut avoir de Président des villes et de ceux qui sont inclus dans la mondialisation ?
Il cherche à corriger l’image d’un Président urbain, mondialisé et du « Président des riches » qui lui colle à la peau. Il cherche aussi à prévenir une crise avec le monde agricole, comme celle que l’on connaît actuellement dans le secteur pénitentiaire. Ce sont des « déplacements médicaments » que fait Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron montre que Jupiter redescend sur Terre ?
Absolument. La première phase de la communication d’Emmanuel Macron a consisté à le couper de la presse et des Français. Jusqu’à prendre le surnom, pas du tout compréhensible pour le public, de « Jupiter ». Cet éloignement s’est traduit cet été par une chute historique dans les sondages. En septembre, l’exécutif a tiré les leçons de cet échec et il a changé de stratégie. Depuis, le Président est partout et le fait savoir. Il intervient sans discontinuer dans le débat public, comme ses prédécesseurs.
Le spectre de l’inaction explique-t-il cette activité ?
Emmanuel Macron met en permanence en scène son action. Les ordonnances n’existent que pour montrer que le Président agit et être signées devant les caméras de télévision. Sur le plan politique ou pratique, Emmanuel Macron n’en a aucun besoin. Il dispose d’une majorité suffisante à l’Assemblée nationale pour faire passer tous les textes qu’il souhaite.
Se montrer sur tous les terrains, être actif. C’est finalement assez classique. Nicolas Sarkozy l’a beaucoup fait, comme vous l’avez rappelé. Est-ce efficace en terme de popularité ?
On ne sait pas si l’hyperactivité du Président aide sa popularité. Il n’existe aucune certitude sur ce point. Mais on peut dire qu’aujourd’hui la campagne est permanente, depuis le quinquennat en particulier, en synchronisation avec les élections législatives.