Obligation vaccinale pour tous : l’idée fait son chemin chez les associations d’élus
« On a un devoir de faire en sorte que le pays puisse fonctionner normalement. Et pour cela, il faut que tout le monde soit vacciné », soutient Michel Fournier, président de l’Association des maires ruraux de France. L’Association des départements de France soutient pour sa part l’obligation vaccinale pour les soignants.
Par F.V.
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Après les groupes parlementaires, qui ont été consultés par écrit, c’est au tour des associations d’élus de donner leur avis sur la vaccination obligatoire pour les soignants. Ils ont échangé par visioconférence avec le premier ministre, Jean Castex, en fin d’après-midi. Alors que l’épidémie repart à la hausse sous la menace du variant Delta, avec plus de 4.000 nouveaux cas hier et une hausse de +49 % en une semaine, la question de l’obligation vaccinale pour les soignants se pose plus que jamais.
Mais pour l’Association des maires ruraux de France, la situation impose d’aller encore plus loin. L’association, par la voix de son président, Michel Fournier, se prononce pour la vaccination obligatoire pour tous. « Notre message est clair : c’est la vaccination pour tous. Et sans rechercher forcément une catégorie plutôt qu’une autre prioritaire. Bien entendu, on sait qu’on met en avant tout ce qui touche au médical. Mais on oublie peut-être aussi beaucoup d’autres activités. […] Nous disons que de toute façon, la démarche doit aujourd’hui être collective. On a un devoir de faire en sorte que le pays puisse fonctionner normalement. Et pour cela, il faut que tout le monde soit vacciné, c’est très clair », soutient Michel Fournier. Regardez :
« Si ça ne suffit pas, il faudra passer à l’obligation vaccinale pour la population »
L’Association des départements de France (ADF) va moins loin, pour l’heure. « On est tout à fait favorable à l’obligation de la vaccination du personnel soignant », explique André Accary, président (divers droite) du département de Saône-et-Loire, qui a représenté l’association à la réunion. « J’ajoute que les intervenants à domicile, comme les aidants, doivent aussi être soumis à l’obligation, car elles sont en contact avec des personnes fragiles, âgées ou handicapées, donc plus à risque ».
Mais faut-il élargir l’obligation ? A titre personnel, il y est favorable. « Je suis pour l’obligation pour les professions en contact avec le public », soutient-il. Et même plus. « Pour l’instant, pour le reste de la population, il vaut mieux les inciter à le faire. Mais si ça ne suffit pas, après, il faudra passer à l’obligation vaccinale, si ça ne va pas plus loin ».
Avant d’en arriver là, le département de Saône-et-Loire a « mis en place un vaccibus, qui à partir de lundi, va aller dans les entreprises ». Pour André Accary, « il y a urgence » à se faire vacciner. Sinon, « on va à nouveau repartir vers des mesures de privation de liberté ».
Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.
Alors que le premier ministre a demandé aux partis de se positionner par rapport à l’exécutif selon trois choix, les partis de gauche ne souhaitent pas rentrer pas dans le jeu de François Bayrou. Ils attendent des signaux qui pourraient les amener à ne pas censurer. Mais ils ne les voient toujours pas…
C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».
Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.