Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
« Nous devons construire un bloc progressiste de gauche au Parlement européen » plaide Pierre Jouvet (PS)
Par Ariel Guez
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« Le président de la République, pendant toute cette campagne, a raconté des balivernes aux Français. On nous a fait croire que si Emmanuel Macron n'était pas en tête, ce serait un cataclysme pour l’Europe, que les amis de Marine le Pen allaient diriger l’Europe. C’est faux », a dénoncé Pierre Jouvet sur le plateau de Public Sénat.
« Quelle est la réalité de ce scrutin aujourd’hui ? Il va y avoir un affrontement politique qui devra se nouer par des alliances entre la droite du PPE et les sociaux-démocrates où les élus socialistes français siégeront demain », a-t-il expliqué. Les socialistes ont obtenu 6,1 % des voix et auront 5 eurodéputés. À l’échelle européenne, le groupe social-démocrate comptera 146 députés.
Le porte-parole du Parti socialiste pointe le futur rôle des écologistes au Parlement européen. En France, EELV est arrivé troisième avec 13.2 % et siégera dans un groupe écologiste européen de 69 députés. « Est-ce que comme après les élections européennes de 2009, où ils avaient réalisé le score de 16 %, les écologistes ne feront rien du résultat, ou est-ce qu’ils seront en capacité d’agir ? » s’est interrogé Pierre Jouvet.
« Et j’ai peur en écoutant Yannick Jadot, qui depuis quelques heures fanfaronne, car nous devons construire un bloc progressiste de gauche au Parlement européen. Est-ce que les verts vont venir avec le groupe social-démocrate ou est-ce que les verts vont aller faire l’appoint avec la majorité d’Emmanuel Macron ? Ça dira beaucoup de choses de la façon dont on veut diriger l’Europe et dont on fera la recomposition politique ».
C’est donc un message clair envoyé à Europe Écologie Les Verts. Mais Yannick Jadot ne semble pas sur cette ligne. « Est-ce que vous pensez que les jeunes qui nous ont rejoints veulent qu'on recompose la gauche plurielle de 97 ? (..) Ce n’est pas des coalitions de partis qui vont nous permettre de construire une alternative », expliquait-il sur le plateau de France Info ce matin.