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Municipales 2020 : 54,5% d’abstention estimée au premier tour, des taux massifs dans les grandes villes françaises
Par Public Sénat
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Du jamais vu lors d'élections municipales : le taux d'absention serait ce soir à 54,5% selon l'estimation d'Ipsos Sopra Steria. Soit presque plus de 20 points par rapport au scrutin de 2014 (36,45% d'abstention).
Moins d'un électeur sur deux s'est donc présenté aux urnes en ce 15 mars 2020, au lendemain des annonces de confinement du Premier ministre, Edouard Philippe, en raison de la propagation de la pandémie de coronavirus.
Les détails dans les grandes villes dont les bureaux de vote ont fermé à 18 heures confirment ces chiffres d'abstention très élevés (estimations Ipsos Sopra Steria) :
Strasbourg : 66,5%
Limoges : 63,3%
Ajaccio : 63,1%
Nantes : 62,5%
Rouen : 62%
Fréjus : 61,9%
Besançon : 61%
Perpignan : 59,7%
La peur du coronavirus comme première raison de l’abstention
Selon un sondage réalisé par Ipsos Sopra Steria, les raisons de l’abstention ne font aucun doute : la peur de se rendre dans un bureau de vote en raison du coronavirus est évoquée en première raison par 39% des Français. Viennent ensuite des explications plus classiques : parce que « les élections ne changeront rien à ma vie quotidienne » (33%) et parce que les « résultats des élections sont courus d’avance » (27%).
L’abstention au premier tour des municipales ne semble pas, en revanche, avoir servi de catalyseur à un vote anti-Macron. Seuls 17% des interrogés se sont abstenus pour manifester leur mécontentement contre la politique du gouvernement et d’Emmanuel Macron, au même niveau que ceux qui le font pour manifester leur mécontentement contre les politiques en général (16%).
Un scrutin aux préoccupations locales
Ce scrutin de 2020 marque, comme les précédents, un véritable ancrage local des enjeux des élections municipales. 62% des personnes interrogées ont déclaré avoir voté ni en soutien, ni en opposition au gouvernement et à Emmanuel Macron. Et 83% affirment avoir pris en compte la situation locale pour voter, et non la situation nationale. Parmi les éléments déterminants du vote, 95% estiment les enjeux locaux comme étant important, contre seulement 60% pour le parti politique des candidats.
Les jeunes, les femmes et les faibles revenus en tête des abstentionnistes
Ce sont principalement les jeunes et les femmes qui se sont abstenus. 70% des 18-24 ans et 68% des 25-34 ans ne se sont pas rendus aux urnes, contre seulement 37% des plus de 70 ans, alors même qu’Emmanuel Macron avait appelé dans son discours du 12 mars les seniors à rester chez eux. Chez les femmes, 59% se sont abstenues, tandis que la moitié des hommes ont participé.
Le niveau de diplôme compte assez peu comme déterminant de l’abstention, en revanche les revenus du foyer marquent de nettes différences : 71% des personnes dont le revenu du ménage est inférieur à 1200 euros n’ont pas voté. Ce chiffre tombe à 50% pour ceux qui gagnent plus de 2000 euros.
En termes partisans, ce sont les personnes se disant proches idéologiquement du RN qui se sont le plus abstenu (60%), mais également les sympathisants de gauche (56% d’abstention). Les soutiens du centre ne se sont abstenu qu’à 39%, et ceux de droite à 45%.