Municipales 2020 : 54,5% d’abstention estimée au premier tour, des taux massifs dans les grandes villes françaises

Municipales 2020 : 54,5% d’abstention estimée au premier tour, des taux massifs dans les grandes villes françaises

Le taux d'abstention du premier tour des élections municipales est estimé à 54,5% pour toute la France. Ville par ville, les résultats sont parfois bien plus élevés. Des records pour un scrutin de ce type depuis le début de la Vè République, dûs essentiellement à la pandémie de coronavirus et au confinement demandé par le Premier ministre, le 14 mars.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Du jamais vu lors d'élections municipales : le taux d'absention serait ce soir à 54,5% selon l'estimation d'Ipsos Sopra Steria. Soit presque plus de 20 points par rapport au scrutin de 2014 (36,45% d'abstention).

Moins d'un électeur sur deux s'est donc présenté aux urnes en ce 15 mars 2020, au lendemain des annonces de confinement du Premier ministre, Edouard Philippe, en raison de la propagation de la pandémie de coronavirus.

Les détails dans les grandes villes dont les bureaux de vote ont fermé à 18 heures confirment ces chiffres d'abstention très élevés (estimations Ipsos Sopra Steria) : 

Strasbourg : 66,5%

Limoges : 63,3%

Ajaccio : 63,1%

Nantes : 62,5%

Rouen : 62%

Fréjus : 61,9%

Besançon : 61%

Perpignan : 59,7%

La peur du coronavirus comme première raison de l’abstention

Selon un sondage réalisé par Ipsos Sopra Steria, les raisons de l’abstention ne font aucun doute : la peur de se rendre dans un bureau de vote en raison du coronavirus est évoquée en première raison par 39% des Français. Viennent ensuite des explications plus classiques : parce que « les élections ne changeront rien à ma vie quotidienne » (33%) et parce que les « résultats des élections sont courus d’avance » (27%).

L’abstention au premier tour des municipales ne semble pas, en revanche, avoir servi de catalyseur à un vote anti-Macron. Seuls 17% des interrogés se sont abstenus pour manifester leur mécontentement contre la politique du gouvernement et d’Emmanuel Macron, au même niveau  que ceux qui le font pour manifester leur mécontentement contre les politiques en général (16%).

Un scrutin aux préoccupations locales

Ce scrutin de 2020 marque, comme les précédents, un véritable ancrage local des enjeux des élections municipales. 62% des personnes interrogées ont déclaré avoir voté ni en soutien, ni en opposition au gouvernement et à Emmanuel Macron. Et 83% affirment avoir pris en compte la situation locale pour voter, et non la situation nationale. Parmi les éléments déterminants du vote, 95% estiment les enjeux locaux comme étant important, contre seulement 60% pour le parti politique des candidats.

Les jeunes, les femmes et les faibles revenus en tête des abstentionnistes

Ce sont principalement les jeunes et les femmes qui se sont abstenus. 70% des 18-24 ans et 68% des 25-34 ans ne se sont pas rendus aux urnes, contre seulement 37% des plus de 70 ans, alors même qu’Emmanuel Macron avait appelé dans son discours du 12 mars les seniors à rester chez eux. Chez les femmes, 59% se sont abstenues, tandis que la moitié des hommes ont participé.

Le niveau de diplôme compte assez peu comme déterminant de l’abstention, en revanche les revenus du foyer marquent de nettes différences : 71% des personnes dont le revenu du ménage est inférieur à 1200 euros n’ont pas voté. Ce chiffre tombe à 50% pour ceux qui gagnent plus de 2000 euros.

En termes partisans, ce sont les personnes se disant proches idéologiquement du RN qui se sont le plus abstenu (60%), mais également les sympathisants de gauche (56% d’abstention). Les soutiens du centre ne se sont abstenu qu’à 39%, et ceux de droite à 45%.

Dans la même thématique

Tondelier 2
8min

Politique

Malgré des critiques, Marine Tondelier en passe d’être réélue à la tête des Ecologistes

Les militants du parti Les Ecologistes élisent leur secrétaire national. Bien que critiquée, la sortante Marine Tondelier fait figure de favorite dans ce scrutin où les règles ont été changées. La direction s’est vue accusée par certains de vouloir verrouiller le congrès. Si les écolos ne veulent pas couper avec LFI, le sujet fait débat en vue de la présidentielle.

Le

SIPA_01208671_000002
5min

Politique

Prisons attaquées : vers une nouvelle loi pour permettre l’accès aux messageries cryptées par les services de renseignement

Après la série d’attaques visant plusieurs établissements pénitentiaires, coordonnées au sein un groupe de discussion sur Telegram, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez regrette que la disposition de la loi sur le narcotrafic, permettant aux services de renseignement d’avoir accès aux messageries cryptées, ait été rejetée les députés. La mesure pourrait réapparaître dans une nouvelle proposition de loi du Sénat.

Le

Municipales 2026 : pourquoi le prochain mandat des maires pourrait durer sept ans, au lieu de six
4min

Politique

Municipales 2026 : pourquoi le prochain mandat des maires pourrait durer sept ans, au lieu de six

La question d’un report des élections municipales de 2032 est à l’étude au ministère de l’Intérieur, en raison de la proximité d’un trop grand nombre de scrutins, notamment la présidentielle. Si le calendrier devait être révisé, et avec lui la durée du mandat des maires élus l’an prochain, cela nécessiterait une loi. Ce serait loin d’être une première sous la Ve République.

Le

FRA – ASSEMBLEE – 4 COLONNES
13min

Politique

Congrès du PS : les tractations se concentrent sur « Boris Vallaud, qui a des propositions de dates tous les jours »

Alors que les amis de Nicolas Mayer Rossignol, d’Hélène Geoffroy et de Fatima Yadani et Philippe Brun discutent pour fusionner, dans une union des opposants à Olivier Faure qui demandent la « clarté », le président du groupe PS de l’Assemblée, Boris Vallaud, se retrouve au centre des attentions. Mais « son but n’est pas d’être faiseur de roi, c’est de rassembler le royaume socialiste », soutient Rémi Branco, son porte-parole.

Le