Un décret vient d’autoriser l’envoi de médecins cubains en Martinique et dans les autres départements d’outre-mer, les premiers médecins sont-ils arrivés ?
Non, pas encore. A l’heure actuelle, nous déplorons 12 morts et 300 personnes infectées par le Covid-19. Nous avons augmenté notre capacité de lits en réanimation pour avoir un total de 40 lits. A l’heure actuelle, il ne reste que 9 personnes en réanimation. Au plus fort de la crise, 23 lits en réanimation étaient occupés. Nous avons appliqué des mesures de confinement très tôt, ce qui a aidé à limiter la propagation de l’épidémie. Ma demande concernant l’envoi de médecins hors Union européenne dans les départements d’outre-mer ne date pas d’hier. En juin, lors de l’examen du projet de loi sur l’organisation et la transformation de la santé, nous avions rédigé un amendement en ce sens avec mon collègue (LREM) de Guadeloupe Dominique Théophile pour lutter contre les déserts médicaux et la difficulté à recruter des spécialistes, notamment des néphrologues, des pneumologues, des hématologues ou encore des ophtalmologues dans les départements d’outre-mer. Finalement, en pleine crise du coronavirus, le gouvernement par décret a accepté dans l’urgence de faire venir des médecins issus de Cuba et d’ailleurs. Pour l’instant, la situation sanitaire est stable en Martinique. Mais la porte est ouverte, nous pourrons, s’il le faut, faire venir des médecins hors UE en urgence.
Quelles sont les difficultés auxquelles la Martinique est confrontée ?
Au-delà de la crise sanitaire, la Martinique est confrontée à un manque d’eau liée à la sécheresse. 94% des ressources en eau viennent des rivières et leur niveau est au plus bas. En pleine épidémie, certains Martiniquais ont dû faire face à une coupure d’eau pendant 10 jours. Le problème vient d’une rupture de canalisation. Il a fallu que je m’empare du dossier pour que le problème soit réglé. Ce matin, les travaux pour réparer les canalisations ont commencé. Ce qui devrait permettre un retour à la normale autour du 7 mai.
Comment se prépare le déconfinement ?
Je suis en lien direct avec le préfet pour organiser au mieux le déconfinement de la population martiniquaise. La fermeture des écoles, des collèges et des lycées a entrainé, comme en métropole, une augmentation des inégalités sociales. Ecoliers, collégiens et lycéens sont dans une situation critique puisque le confinement a fait suite à une grève très suivie des professeurs depuis décembre. Il est primordial que les jeunes retrouvent le chemin de l’école au plus vite.