Macron retourne en Chine, commerce et culture en ligne de mire

Macron retourne en Chine, commerce et culture en ligne de mire

Le président français Emmanuel Macron effectue de lundi à mercredi sa deuxième visite en Chine, où il vantera les produits français, notamment...
Public Sénat

Par Jérôme RIVET, Patrick BAERT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le président français Emmanuel Macron effectue de lundi à mercredi sa deuxième visite en Chine, où il vantera les produits français, notamment agroalimentaires, inaugurera une antenne du musée parisien Beaubourg et cultivera ses bonnes relations avec Xi Jinping.

Macron en VRP à Shanghai

Dans la grande métropole économique de l'est, où il arrive lundi soir, Emmanuel Macron sera accueilli par son homologue chinois à la Foire des importations, un grand rendez-vous commercial dont la France est l'un des "invités d'honneur" avec 70 entreprises inscrites.

"On attend une quarantaine de contrats", indique la présidence française, dans des secteurs traditionnels de la relation franco-chinoise (agroalimentaire, tourisme, santé, etc...).

Le défi est d'élargir cette palette car "l'image de la France en Chine ne correspond pas tout à fait à la réalité", reconnaît Zhu Jing, du ministère chinois des Affaires étrangères. Pour 90% des Chinois, "la France est un pays romantique", réputé pour "la littérature, le vin, le fromage", en oubliant que "c'est aussi un pays avec de grandes capacités industrielles et des entreprises présentes dans le monde entier", selon lui.

Le président Emmanuel Macron (g) et son homologue chinois Xi Jinping (d), le 8 janvier 2018 à Pékin
Le président Emmanuel Macron (g) et son homologue chinois Xi Jinping (d), le 8 janvier 2018 à Pékin
POOL/AFP/Archives

Après la méga-commande de 300 appareils obtenus par Airbus en mars, Paris espère avancer sur le projet d'usine de traitement de combustibles nucléaires usés porté par Orano (ex-Areva), pour lequel "ça s'accélère" selon l'Elysée.

La foire, destinée à montrer que la Chine est un pays ouvert, se tient sur fond de guerre commerciale entre Pékin et Washington, dont l'Europe souhaite éviter de faire les frais.

Un Beaubourg oriental

Mardi, Emmanuel Macron inaugure le "Centre Pompidou West Bund Museum Project", la première antenne du célèbre musée parisien - surnommé Beaubourg - à s'implanter hors d'Europe. D'une surface de 2.100 m2, l'institution culturelle, conçue par l'architecte britannique David Chipperfield, vient enrichir le "corridor artistique" qui s'étend le long de la rivière traversant Shanghaï. Y seront exposées des oeuvres prêtées par Beaubourg.

A cette occasion, M. Macron déjeunera avec des artistes chinois, dont certains travaillent en France.

Il sera en outre accompagné par l'acteur français Guillaume Canet, qui réalisera le prochain film des aventures d'Astérix, "Astérix & Obélix, l'Empire du milieu", où le célèbre Gaulois se frottera à la culture chinoise.

Choyé par Xi Jinping

M. Macron passera plusieurs heures avec le président chinois, qu'il rencontrera pour la sixième fois en près de trois ans. "Xi Jinping attache une importance particulière à cette visite", qui est "une nouvelle étape dans la relation bilatérale", explique Zhu Jing.

Ils visiteront mardi les pavillons chinois et français de la Foire de Shanghaï, puis les deux couples dîneront ensemble dans "un lieu très chinois", en écho au dîner en France, en mars, dans une villa-musée de Beaulieu-sur-Mer, sur la Côte d'Azur.

M. Xi recevra mercredi son hôte à Pékin pour des entretiens plus formels, notamment afin de pousser "un agenda euro-chinois" pour le climat et la biodiversité.

En mars, les deux présidents avaient affirmé à Paris leur détermination à défendre un "multilatéralisme fort" face aux coups de boutoir du président américain Donald Trump.

Emmanuel Macron avait en outre appelé l'Europe à se doter d'une politique claire face au méga-projet d'infrastructures chinois des "nouvelles routes de la soie", qui doit permettre à Pékin d'aller chercher la croissance à l'international, notamment en Afrique.

Echanges "sans tabou"

Les deux chefs d'Etat devraient également discuter des crises internationales, comme le nucléaire iranien, quelques jours avant l'expiration, lundi 4 novembre, de l'ultimatum adressé par Téhéran à ses partenaires de l'accord pour l'aider à contourner les sanctions américaines.

L'Elysée affirme qu'Emmanuel Macron devrait aussi aborder "sans tabou", "dans un cadre respectueux et franc", les questions sensibles des droits de l'Homme, de la situation à Hong Kong et au Xinjiang, des accusations de cyber-attaques...

"Sur les droits de l'Homme, il y a un dialogue régulier entre la Chine et la France. Son rôle est d'avoir des échanges constructifs, pas de se critiquer mutuellement", prévient Zhu Jing, en soulignant que "Hong Kong et le Xinjiang relèvent des affaires intérieures de la Chine".

L'ONG Human Rights Watch appelle M. Macron à "tenir ses promesses" et à "appeler à des améliorations majeures en matière de droits humains" en Chine.

Dans la même thématique

Macron retourne en Chine, commerce et culture en ligne de mire
3min

Politique

« Une motion de censure semble la seule réponse dont nous disposons pour dire non au gouvernement », avertit Patrick Kanner 

Les parlementaires socialistes, dont les chefs de file sont reçus par le Premier ministre Michel Barnier ce mercredi 27 novembre, se disent prêt à censurer le l’exécutif. Au micro de Public Sénat, Patrick Kanner, le président des sénateurs PS, évoque la possibilité de discuter avec les macronistes si le gouvernement venait à tomber.

Le