Macron promet “la sécurité” à Mayotte inquiète de l’immigration clandestine

Macron promet “la sécurité” à Mayotte inquiète de l’immigration clandestine

"La France, c'est la sécurité." Emmanuel Macron a promis mardi à Mayotte des "réponses extrêmement concrètes" face aux difficultés de l'archipel...
Public Sénat

Par Cécile AZZARO

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

"La France, c'est la sécurité." Emmanuel Macron a promis mardi à Mayotte des "réponses extrêmement concrètes" face aux difficultés de l'archipel, notamment l'immigration clandestine et le développement économique, avant de rejoindre mercredi La Réunion, appelée à la "grève générale".

Dès son arrivée sur l'archipel, le président a été accueilli par la population avec des chants et des danses, des femmes portant des pancartes "Caribou M. le président" ("bienvenue M. le président", Ndlr) et agitant des drapeaux tricolores.

Face à des habitants en attente de réponses, le président a espéré mardi soir que "ce voyage soit celui des résultats, du retour de la République pleine et entière".

"La France, c'est la sécurité, la France, c'est la santé, la France, c'est l'école, ce sont des chances données à Mayotte pour réussir", a lancé, plus tôt, le chef de l'Etat à Mamoudzou devant un millier de Mahorais.

Le président Emmanuel Macron à Mamoudzou (Mayotte) le 22 octobre 2019
Le président Emmanuel Macron à Mamoudzou (Mayotte) le 22 octobre 2019
AFP

Alors que l'île subit une très forte immigration clandestine issue quasi-exclusivement des Comores voisines, M. Macron s'est réjoui que les reconduites à la frontière aient "fortement augmenté" atteignant "quasiment 24.000 depuis le début de l'année, contre 9.800" en 2018, sur la même période (de janvier à octobre).

- "Gestes forts" -

Dans cet archipel de 374 km2, devenu département français en 2011, 48% des 256.000 habitants sont des étrangers selon l'Insee, dont 95% de Comoriens. Ces derniers sont nombreux à tenter la traversée à partir de l'île comorienne d'Anjouan, à 70 km de là. En juillet, le corps d'un enfant retrouvé sur les côtes avait soulevé une vive émotion.

"La première des attentes (...) était l’annonce de décisions complémentaires fortes concernant la lutte contre l'immigration clandestine et la sécurité", a estimé le député de Mayotte Mansour Kamardine (Les Républicains). "Or le président de la République s’est satisfait de ce qui était déjà en cours de déploiement", a-t-il déploré dans un communiqué, évoquant un "loupé présidentiel".

"On attend des gestes forts (...), un vrai plan de lutte contre l’immigration clandestine, pas seulement de faire du chiffre en faisant des reconduites", avait lancé avant l'arrivée de M. Macron Estelle Youssouffa, présidente d'un Collectif des citoyens de Mayotte, à l'origine d'une paralysie de l'île au printemps 2018 pour dénoncer insécurité et immigration clandestine.

Elle a brièvement été interpellée mardi à Mamoudzou, selon la préfecture, qui n'en a pas précisé les raisons.

- "Plus de moyens" -

Le président Emmanuel Macron à son arrivée à Mayotte le 22 octobre 2019
Le président Emmanuel Macron à son arrivée à Mayotte le 22 octobre 2019
AFP

M. Macron s'est rendu dans l'après-midi à Hamjago, dans la commune de M'tsamboro, au nord-ouest de Mayotte, là où débarquent massivement les Comoriens.

C'est là, non loin d'un fief du Rassemblement national, M'tsahara, qu'il s'est livré une nouvelle fois à un bain de foule, majoritairement des femmes souvent vêtues de "saluva" (vêtement traditionnel) et dont certaines portaient un masque de beauté, le "msindzano", à base de bois de santal.

Revenant sur la question migratoire, il a assuré qu'il était possible de "lutter contre l'immigration clandestine sans avoir un discours de haine", estimant qu'"il ne faut pas avoir un discours d'exclusion".

"C'est ni tout blanc ni tout noir et donc on se bat contre l'immigration clandestine, d'abord en négociant des textes avec les Comores", a poursuivi le chef de l'Etat.

"Tant que #Macron n'annonce pas la suspension du droit du sol et l'impossibilité de régularisation pour tout clandestin, qu'il ne durcit pas le ton face aux #Comores, la submersion migratoire se poursuivra à #Mayotte", a tweeté le présidente du Rassemblement national Marine Le Pen.

Plus tôt dans l'après-midi, M. Macron a rencontré les maires de Mayotte pour évoquer le développement économique du territoire et le "contrat de convergence" signé en juillet à Paris, qui prévoit 1,6 milliard d'euros pour la construction d'infrastructures scolaires et routières, l'accès à l'eau et à la santé. Un montant nettement insuffisant selon le collectif de Citoyens.

En outre, il a annoncé l'allongement de la piste de l'aéroport de Dzaoudzi, en Petite terre, pour désenclaver le territoire, une revendication de très longue date de la population et une promesse de Jacques Chirac en 2001.

Nouveau commissariat, "plus de moyens" pour la justice, une Agence régionale de santé (ARS) au 1er janvier 2020, un deuxième hôpital à venir, "800 classes nouvelles ouvertes" pendant le quinquennat: le chef de l'Etat a fait valoir une série de mesures déjà annoncées, assurant qu'il viendrait "rendre compte" de ses engagements.

Dans la même thématique

Paris: French Government Weekly Cabinet Meeting
5min

Politique

Pour Bruno Retailleau, les conditions sont réunies pour rester au gouvernement

Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.

Le

Macron promet “la sécurité” à Mayotte inquiète de l’immigration clandestine
4min

Politique

Retraites : « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », dénonce Ian Brossat

C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».

Le

Macron promet “la sécurité” à Mayotte inquiète de l’immigration clandestine
4min

Politique

« Consternés », « dépités », « enfumage » : après sa rencontre avec François Bayrou, la gauche menace plus que jamais le Premier ministre de censure

Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.

Le