Macron au Havre : « Je combats le projet de l’extrême droite qui est de mettre fin aux énergies renouvelables »
Alors que Marine Le Pen veut démonter les éoliennes déjà existantes, Emmanuel Macron a dénoncé le projet de sa concurrente, qui coûterait des « centaines de millions d’euros ». Sur les renouvelables, il veut « faire beaucoup plus et aller plus vite ». Emmanuel Macron mise sur la création de 50 parcs éoliens en mer d’ici 2050.
A 10 jours du premier tour, Emmanuel Macron est parti au Havre. Non pas pour prendre le large. Pas seulement pour se montrer aux côtés du maire et ancien premier ministre, Edouard Philippe. Mais surtout pour parler écologie. Le Président sortant, dont le bilan comme le programme sont marqués à droite, a besoin en vue du second tour de voix de gauche et des écologistes, soit notamment celles de Yannick Jadot et de Jean-Luc Mélenchon, du moins une part.
Avant le premier tour, le candidat avait déjà fait un déplacement sous le signe de l’écologie, mais peu remarqué. Il remet donc le couvert, dans la ville de Seine-Maritime, où Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête du premier tour avec 30,2 % des voix, contre 27,5 % pour Emmanuel Macron et 20,7 % pour Marine Le Pen (voir notre carte des résultats).
« On a un retard sur les renouvelables »
Problème pour le chef de l’Etat : son bilan est souvent très critiqué par les écologistes (lire notre article sur son bilan écologique). Ce que récuse Emmanuel Macron. « On a multiplié par deux la réduction de gaz à effet de serre, il y a un vrai bilan, car on a changé les pratiques », soutient le candidat, qui reconnaît cependant qu’« on a un retard sur les renouvelables. Et donc on a investi et lancé des grands projets ». « On peut toujours dire "j’aurais voulu aller plus vite". Ce n’est pas comme si dans ce quinquennat, on n’avait pas eu de crises », se dédouane Emmanuel Macron. Regardez :
Dans sa recherche de verdissement, Marine Le Pen vient ici donner un coup de pouce au chef de l’Etat. La candidate du RN veut carrément déboulonner les éoliennes. Facile de paraître écolo en comparaison. Ça tombe bien, le déplacement est justement placé sur le thème de l’éolien en mer, avec une visite à l’usine de production de Siemens Gamesa, après avoir salué les dockers du port du Havre.
« On doit aller beaucoup plus vite sur ces projets et développer une filière française pour produire. On va ici produire des éoliennes en mer », salue le candidat sur les quais du port, avec à la clef « le développement d’emplois chez nous ». Il insiste :
Je veux faire beaucoup plus et aller plus vite. On a posé les bases, il faut maintenant aller plus loin.
« Si c’est impossible de faire que du renouvelable, c’est impossible de faire que du nucléaire »
Quelques minutes après, depuis le site de l’entreprise, il en remet une couche devant les ouvriers qui l’entourent. Il attaque frontalement son adversaire. « Je combats le projet qui est en face de moi, celui de l’extrême droite, qui est de mettre fin aux énergies renouvelables pour aller vers le tout nucléaire. Si c’est impossible de faire que du renouvelable, c’est impossible de faire que du nucléaire », met en garde Emmanuel Macron, qui défend lui la relance du nucléaire avec au moins six réacteurs EPR, mais « à côté de ça, on doit massivement investir sur le renouvelable ». « On va multiplier la puissance solaire installée, avec la création d’une filière française », plutôt qu’importer depuis « la Chine », et « on va développer de l’éolien massivement, et en particulier de l’éolien en mer ». Et de résumer : « Il nous faut une stratégie avec la sobriété énergétique, le développement massif du renouvelable et le nucléaire, les trois ensembles. Mais le projet de l’extrême droite, c’est un projet de fermeture nette du renouvelable et de démantèlement des éoliennes qui existent. Donc on va dépenser des centaines de millions d’euros ».
Emmanuel Macron fixe comme objectif de « créer 50 parcs éoliens en mer d’ici 2050 », équivalent à une puissance de « 40 mégawatts ». Pendant que les ouvriers l’écoutent, le candidat explique « que l’écologie et l’industrie peuvent être réunies ». Selon un sondage Elabe, Marine Le Pen est arrivée en tête du premier tour chez les ouvriers (42 %) et les employés (33 %). Chez les jeunes, sensibles à l’écologie, c’est Jean-Luc Mélenchon qui l’emporte. Emmanuel Macron doit attirer une partie de ces votes pour le second tour, s’il espère l’emporter.
Invité de la matinale de Public Sénat, le député et porte-parole du groupe La Droite Républicaine s’est ouvertement opposé à la proposition de loi d’Éric Ciotti, président du groupe UDR à l’Assemblée nationale, de supprimer l’exécution immédiate en matière d’inéligibilité. Pour l’élu, il est hors de question de « faire des lois taillées pour les politiques ».
Soupçonné d’avoir drogué à son insu la députée Modem, Sandrine Josso, dans le but de commettre une agression sexuelle, Joël Guerriau devra faire face à la justice. Le parquet de Paris a requis lundi un procès contre le sénateur.
A Saint-Denis, Gabriel Attal a cherché à se poser en « candidat naturel » à l’élection présidentielle, alors qu’en face Marine Le Pen était également entourée de ses sympathisants après sa condamnation. Ce face-à-face était une « belle opportunité » pour le camp Attal d’imposer Renaissance comme la force politique « la plus anti-Le Pen », estime le journaliste politique Grégoire Poussielgue.
Quelque 7 000 sympathisants RN étaient réunis à Paris, dimanche, place Vauban, pour soutenir Marine Le Pen condamnée à 5 ans d’inéligibilité pour détournement de fonds publics. En se présentant comme une victime d’un système judiciaire instrumentalisée à des fins politiques, selon elle, la députée renoue avec l’argumentaire du Front national de la fin des années 90.
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