Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Législatives : LR se laisse une semaine avant « une reconstruction complète »
Par Public Sénat
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Avec un nombre de députés probablement réduit de moitié, l’objectif d’ « une cohabitation » ambitionnée un temps par François Baroin est de l’histoire ancienne. Réunis en bureau politique au lendemain du 1er tour, les cadres des Républicains veulent rester unis encore une semaine avant de clarifier leur positionnement vis-à-vis de la future majorité.
Lors de la dernière législature, le groupe LR comptait 199 députés, qu’il fallait additionner aux 27 parlementaires de l’UDI. Selon une projection publiée, hier soir, par Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, LCPAN, RFI-France 24 et Le Point, le nombre de députés LR et UDI seront compris entre 70 et 110. Une claque pour un parti qui, il y a quelques mois à peine, était promis à un retour aux affaires, après 5 ans d’opposition.
Quelques minutes après 20 heures, le chef de file du parti pour les législatives, François Baroin a, comme il l’a fait tout au long de la campagne, insisté sur les « différences » entre le programme de LR et de La République en Marche. « Les Français doivent savoir qu’En marche veut un choc fiscal d’un niveau équivalent à celui que François Hollande a imposé aux classes moyennes » a-t-il lancé avant de fustiger « les hausses d’impôts » que souhaiterait mettre en place LREM. « Notre pays attend des pouvoirs équilibrés et non concentrés dans un seul et même parti » avait-il affirmé.
« On a définitivement un problème de positionnement »
« Il faut éviter d'avoir une Assemblée monolithique », a réaffirmé, ce lundi, François Baroin. Des éléments de langage repris par cadres LR à la sortie. « Il faut absolument rééquilibrer car si vraiment M. Macron à tous les pouvoirs, qu’il n’y a plus du tout d’opposition à l’Assemblée nationale, l’opposition, elle sera où ? » s’est inquiété le maire de Meaux, Jean-François Copé. La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse a appelé, notamment les abstentionnistes, « à un sursaut citoyen ». « Pour ne pas faire d’En Marche, un parti totalement hégémonique, un parti unique de la pensée unique avec un programme unique ». (voir notre article sur le sujet)
« La séduction Macron, elle ne durera qu’un temps »
Le sénateur LR Gérard Longuet renvoie, après le deuxième tour les leçons à tirer des législatives. « On a définitivement un problème de positionnement mais ce n’est pas moi sur le trottoir qui vais le régler aujourd’hui » a-t-il reconnu. « Au lendemain du second tour viendra le temps d’une reconstruction complète de la droite » a complété M.Copé. En effet, l’AFP rapporte que le sénateur Jean-Pierre Raffarin a tenté de soulever, dès ce matin, la question de la confiance à accorder ou non au Premier ministre. Une discussion animée s’en serait suivie avec ceux souhaitant rester dans l’opposition classique. « La seule question qui vaille aujourd’hui c’est de faire gagner nos candidats sur tous les territoires. Parce que, ne vous inquiétez pas, la séduction Macron, elle ne durera qu’un temps. Nous, on veut des députés qui se battent contre l’augmentation de la CSG, des députés qui prônent la baisse des impôts (…) et pour ça il nous faut un groupe qui soit solide, alors la tentation Macron : stop» a appuyé l'eurodéputée Nadine Morano.
L’une des questions cruciales dans les prochains jours sera de savoir si les députés LR favorables au vote de confiance constitueront ou non leur propre groupe à l'Assemblée, le 20 juin. Ils se baptisent « les constructifs » parmi lesquels Thierry Solère ou encore Franck Riester tous deux en ballottage favorable dans les Hauts-de-Seine et en Seine-et-Marne.
Au micro de Public Sénat, le sénateur des Hauts-de-Seine, Roger Karoutchi considère que la recomposition des Républicains se fera lors de l’élection de son président en octobre prochain. « Ça veut dire que Laurent Wauquiez, que peut-être Xavier Bertrand, que Valérie Pécresse.. Je ne sais pas… il y en a peut-être d’autres qui envisagent d’y aller (…) Il faudra qu’ils y aillent mais il faudra qu’ils y aillent sur un projet. Et c’est sur ce projet là qu’aura lieu le débat de la recomposition de la droite. Celui qui sera élu portera le projet de recomposition » fixe-t-il.
« Dimanche prochain, il n’y aura plus Roland Garros et qu’il ne faut pas aller à Deauville ».
En ballottage face à une candidate de la République En Marche dans la 14e circonscription de Paris, le député LR sortant Claude Goasguen reconnaît que « c’est très dur » (voir le sujet de Jérôme Rabier). « Nos amis avaient de mauvaises habitudes dans le 16e arrondissement (…) Il va falloir que je leur réexplique que dimanche prochain, il n’y aura plus Roland Garros et qu’il ne faut pas aller à Deauville ».
Pas sûr que cette consigne puisse se décliner dans toutes les circonscriptions où un candidat LR est encore en lice.