La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
« Le gouvernement prend appui sur l’extrême droite », dénonce Julien Bayou
Par Pierre Maurer
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Les écologistes et le gouvernement se rendent coup pour coup. Régulièrement ciblés par l’exécutif pour leur supposée radicalité, les membres d’EELV accusent le gouvernement de faire le jeu de l’extrême droite. Invité de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », leur patron, Julien Bayou, estime que le gouvernement « prend appui sur l’extrême droite ». Dans son viseur : la participation du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à la marche des policiers mercredi dernier devant l’Assemblée nationale pour rendre hommage à Eric Masson, brigadier tué sur un point de deal, et pour réclamer des mesures plus fortes de la part des dirigeants politiques. La justice y a été fortement critiquée et son ministre, Éric Dupond-Moretti, pris pour cible.
« Le rôle du gouvernement était de combattre l’extrême droite. Quand Gérald Darmanin combat-il l’extrême droite ? Il manifeste avec elle ! », tance l’écologiste. « Il considère que Marine Le Pen est trop ‘molle’et s’en prend avec une violence inouïe aux écologistes », rappelle-t-il, en référence à des propos tenu par Gérald Darmanin sur France 2. Quant à la plainte déposée par le ministre contre la candidate socialiste aux régionales en Ile-de-france, Audrey Pulvar, Julien Bayou affirme apporter son « plein soutien à la candidate ». Celle-ci avait jugé la participation de Gérald Darmanin à la manifestation, « assez glaçante ». « Sa phrase n’a rien de diffamatoire, ce sont des faits. Vous avez un ministre de l’Intérieur qui a marché avec l’extrême droite face au Parlement. Quelle dérive ! », insiste Julien Bayou.
« La présence de Yannick Jadot à la manifestation des policiers était une erreur »
Dans les rangs des participants à la manifestation se trouvait pourtant bien un écologiste : Yannick Jadot. L’eurodéputé, chaque jour plus proche d’une candidature à la présidentielle, s’est distingué de la direction de son parti qui a refusé toute participation à la manifestation. « Yannick Jadot y est allé pour rendre hommage. Il ne souscrit en aucun cas les peines planchers, ni les revendications des policiers », tente d’expliquer le patron des Verts qui reconnaît là une « erreur » de l’ancien chef de file EELV aux européennes. « Mais je comprends. On en a beaucoup discuté. Je lui ai dit. Il dit qu’il voulait rendre hommage aux policiers », ajoute Julien Bayou.