Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Le coup de gueule de Filoche : « Si on va dans le mur, demandez pourquoi à Hollande et à Valls »
Par Public Sénat (images : Stéphane Hamalian et Cécile Sixou)
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Il fallait que ça sorte. Gérard Filoche, l’une des figures de l’aile gauche du PS, a laissé éclater sa colère, lundi matin, devant le siège du PS, rue de Solférino, à Paris, au lendemain d’une défaite historique pour les socialistes au premier tour des législatives.
« Ça fait 5 ans que je dis on va dans le mur. Alors quand on va dans le mur, ça fait mal. Mais on pouvait changer à tout moment. (…) On pouvait ne pas faire la loi El Khomri, le CICE, ne pas s’engluer dans la déchéance de nationalité. On avait tout, la gauche, en 2012. On avait le Sénat, l’Assemblée nationale, les villes, les régions. Et Hollande nous a tout fait perdre. Hollande, pendant 5 ans, a trahi la gauche. Et pendant 5 ans, la gauche, au lieu de faire une politique de gauche, a fait une politique de droite. Et quand on fait une politique de droite, on perd comme on vient de perdre. J’ai essayé d’éviter ça avec toute la gauche socialiste pendant 5 ans. Mais qu’on ne vienne pas nous dire que nous sommes responsables » a lancé Gérard Filoche, avant le bureau national du PS qui se tenait ce matin (voir la vidéo).
« Si on va dans le mur, demandez pourquoi à Cambadélis. Si on va dans le mur, demandez pourquoi à Hollande et Valls » a continué l’ancien inspecteur du travail, « il ne faut pas confondre. Ce n’est pas la gauche qui est en cause. C’est ce que la droite, à la tête du PS, a fait pendant 5 ans, qui est en cause ». Pour Gérard Filoche, « les socialistes à la Macron, à la Hollande, à la Valls, doivent dégager ».
Pour l’heure, en vue du second tour, il faut « sauver ce qui peut être sauvé entre la France insoumise, EELV, le PCF et le PS anti-Macron. Il faut faire un accord, le plus possible, pour se désister et avoir le maximum de députés pour un groupe parlementaire rouge-rose-vert, indépendant anti-Macron ». Gérard Filoche n’en est pas à son premier coup de gueule. Lors de l’affaire Cahuzac, il avait déjà exprimé son énervement, comme à de nombreuses reprises depuis.