Emmanuel Macron sera-t-il le président d’une République… décentralisée ? Lors de son discours devant le Congrès, lundi à Versailles, le chef de l’Etat a confirmé la tenue « d’une conférence des territoires » pour aller vers plus de décentralisation (voir la vidéo).
Elle « sera bientôt lancée et sera conduite par le Premier ministre » a-t-il affirmé, soulignant qu’« il ne s’agira pas uniquement d’une conférence budgétaire ou financière, mais de trouver ensemble les moyens d’adapter nos politiques aux réalités locales, et je pense en particulier aux collectivités d’Outre Mer qui doivent avoir tous les moyens pour réussir ». Face à la « centralisation jacobine (qui) traduit trop souvent la peur élémentaire de perdre une part de son pouvoir », Emmanuel Macron veut « expérimenter, déconcentrer » et « conclure avec nos territoires de vrais pactes girondins, fondés sur la confiance et sur la responsabilité ».
Selon nos informations, cette conférence des territoires va en effet se tenir très vite, le 17 juillet prochain. Elle se tiendrait au Sénat. Un choix qui ne tient rien du hasard. Selon la Constitution, la haute assemblée « assure la représentation des collectivités territoriales ».
La conférence des territoires était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. « Tous les 6 mois, sera réunie autour du premier ministre une conférence nationale des territoires, rassemblant les associations d’élus pour faire le point sur les objectifs et les résultats en matière d’économies, de réduction des coûts imposés (normes…), de mesures d’accompagnement » affirmait le programme de la campagne présidentielle.
Si départements ou régions devraient apprécier une plus forte autonomie, notamment budgétaire, Emmanuel Macron demande en contrepartie 10 milliards d’euros d’économies sur 5 ans, soit 2 milliards par an. Ce qui risque de moins bien passer, comme la suppression de la taxe d’habitation et ses conséquences sur les finances des territoires.