Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a regretté vendredi à propos du rétablissement du jour de carence des fonctionnaires que le gouvernement oppose les salariés du public et du privé au lieu de "s'occuper des vrais problèmes".
"Posons les vrais problèmes et arrêtons d'opposer les salariés entre eux public/privé, arrêtons de culpabiliser les salariés", a déclaré M. Martinez sur LCI.
"On veut culpabiliser les fonctionnaires, on veut les opposer au reste de la population. Il y a besoin de services publics, il y a besoin de fonctionnaires, ils sont au service de la population et on en manque", a-t-il martelé.
"Ceux qui ont des droits sont devenus des privilégiés, et la norme devrait être ceux qui n'ont pas de droits", a-t-il regretté.
Comme souhaité par Emmanuel Macron avant son élection à la présidence de la République, le ministre de l'Action et des comptes publics, Gérald Darmanin, a annoncé jeudi le rétablissement d'un jour de carence pour les fonctionnaires dès 2018, destiné notamment à "rétablir de l'équité entre le public et le privé", lors des états généraux des comptes de la nation à Bercy.
Le jour de carence consiste, en cas d'arrêt maladie, à supprimer la rémunération le premier jour d'absence. Mis en place pour les fonctionnaires le 1er janvier 2012, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, il avait été supprimé par François Hollande en janvier 2014. Marylise Lebranchu, alors ministre de la Fonction publique, avait jugé cette mesure "injuste, inutile et inefficace".
Tandis que, dans le privé, le salarié en arrêt maladie ne perçoit une indemnité qu'à partir du quatrième jour de maladie (trois jours de carence) mais voit sa perte de salaire souvent compensée par son employeur, à l'exception des petites PME ou encore des artisans, ce n'est pas le cas dans la fonction publique, où il n'y a pas de compensation financière.