Grand débat : tous les temps forts de la conférence de presse d’Emmanuel Macron

Grand débat : tous les temps forts de la conférence de presse d’Emmanuel Macron

Reportées à cause de l’incendie de Notre-Dame, c’est depuis l’Élysée et à l’occasion d’une conférence de presse ce jeudi, qu’Emmanuel Macron a dévoilé ses mesures tirées du grand débat. Impôts, emploi, retraites, pouvoir d'achat, institutions, retrouvez tout ce qu'il faut retenir des annonces du Président de la République.
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C’est d’ores et déjà une étape charnière de son quinquennat. Après des mois de crise des « gilets jaunes », Emmanuel Macron doit répondre aux attentes des Français par une série de mesures inspirées du grand débat national.

Initialement prévue le 15 avril, l'incendie de Notre-Dame l'avait contraint à reporter son allocution. Pour la première fois depuis le début de son mandat, le chef de l’État a donc choisi la traditionnelle conférence de presse dans la salle des fêtes de l'Élysée, pour faire ces annonces. Une forme utilisée par tous ses prédécesseurs sous la Ve République.

 

18 h 05. Grand débat : « Des plaies de la société qui se sont révélées » constate Emmanuel Macron

: Grand débat : « Des plaies de la société qui se sont révélées » constate Emmanuel Macron
05:26

En introduction de son propos, Emmanuel Macron a eu un mot pour les manifestations successives des gilets jaunes de ces derniers mois. « Aujourd’hui, l’ordre public doit revenir. Mais je ne voudrais pas que les dérives de quelques-uns occultent les justes revendications portées à l’origine de ce mouvement ».

Le chef de l’État a qualifié les mesures sur le pouvoir d’achat annoncées le 10 décembre dernier de « première réponse d’ampleur ».

Au cours du grand débat qui s’en est suivi, Emmanuel Macron reconnaît « avoir beaucoup appris aux côtés des maires sur la fonction qui est la mienne ». « Nous sommes les enfants des lumières » a-t-il ajouté avant de souligner que c’est de ce débat « que peuvent naître les bonnes solutions pour notre pays et en aucun cas dans l’obscurantisme ou le complotisme ».

Parmi les enseignements de ce grand débat, le président de la République a relevé « un sentiment d’injustice fiscale, sociale et territoriale », « un sentiment de manque de considération », « un manque de confiance dans les élites », « un sentiment d’abandon ».

Citant des problématiques liées aux familles monoparentales, aux personnes handicapées, à la gentrification, Emmanuel Macron a souligné le décalage entre la société actuelle et des politiques publiques « pensées au sortir de la deuxième guerre mondiale ».

« Il y a en quelque sorte des plaies de la société qui se sont révélées ». Sur les retraités, Emmanuel Macron a reconnu ne pas avoir au départ saisi « la légitimité » de leur revendication.

18 h 11. « II nous faut retrouver, par le projet national et européen, la maîtrise de notre destin et de nos vies »

« II nous faut retrouver, par le projet national et européen, la maîtrise de notre destin et de nos vies »
03:17

Après la consultation nationale, le président de la République dit vouloir prendre en compte « la peur des grands changements » exprimée par les Français : « le climat avec son urgence mais aussi ses inquiétudes parce qu’il faut changer les habitudes, l’immigration, le numérique, le déclassement social, le vieillissement ». Mais sans pour autant apporter de changements majeurs à son projet politique.

Pour Emmanuel Macron, son gouvernement n’a pas fait fausse route : « Je crois que les transformations en cours et les transformations indispensables à faire dans notre pays ne doivent pas être arrêtées, parce qu’elles répondent profondément à l’aspiration de nos concitoyens ». Et il en veut pour preuve « les premiers résultats » de sa politique. « Les emplois sont là, les investissements reprennent et notre croissance est supérieure à celle de bien des pays voisins », appuie-t-il. « Je crois que ces fondamentaux des deux premières années doivent non seulement être préservés, poursuivis et intensifiés », insiste Emmanuel Macron.

Le président de la République estime que la réponse aux tensions sociales « n’est pas dans le reniement mais, je crois, dans la définition plus forte d’une nouvelle ambition, dans la réponse aux questions profondes que se pose notre pays et que se posent d’ailleurs nombre d’autres démocraties dans le monde qui vivent partout des crises ».

Face « au sentiment d’injustice » qui s’exprime par ces crises démocratiques, Emmanuel Macron entend « apporter des réponses qui placent l’homme au cœur de notre projet. Notre projet national doit être plus juste, plus humain afin de rassembler et de réunir ». Et d’ajouter : « II nous faut retrouver, par le projet national et européen, la maîtrise de notre destin et de nos vies ».

 

18 h 13 : Emmanuel Macron veut « reconstruire l’art d’être Français »

Emmanuel Macron veut « reconstruire l’art d’être Français »
01:44

Même s’il refuse tout « reniement » dans son programme, le président de la République promet de modifier la façon de le concevoir. « D’abord, face au sentiment d’injustice, nous devons apporter une réponse qui place l’homme au cœur de notre projet, bien davantage que nous ne l’avons fait. Notre projet national doit être plus juste, plus humain, afin de rassembler et de réunir », déclare-t-il. « Il nous faut retrouver par le projet national et européen la maîtrise de notre destin et de nos vies. »

Il ajoute, avec cette formule : il faut « reconstruire l’art d’être Français ». Face aux changements qui s’opèrent dans le monde, il appelle les Français à « porter un projet de résistance, d’ambition ». Autrement dit, porter une vision française à l’échelle internationale.

 

18 h 18 : Emmanuel Macron « croit » aux élus locaux et en la démocratie représentative

Emmanuel Macron « croit » aux élus locaux et en la démocratie représentative
02:40

Parmi les quatre orientations qu’il soumet aux Français, Emmanuel Macron choisit d’aborder en premier la thématique institutionnelle. Il propose de « changer beaucoup plus en profondeur et rapidement notre démocratie, notre organisation, notre administration. »

Après avoir beaucoup été confronté aux élus locaux durant les trois mois du grand débat, le chef de l’État affirme « croire » dans les « élus de la République », qui tirent leur « légitimité » de l’élection. Il insiste sur la nécessité de « consolider » leur place dans la République, sans quoi « il n’y a plus de décision possible ». Citant notamment les maires, il promet de leur assurer un « statut digne de ce nom », éternel sujet dans la vie politique française.

Quant au Parlement, Emmanuel Macron assure que la « démocratie représentative est essentielle ». De la « crise » que traverse la France, il le souhaite « en aucun cas », que le « rôle du Parlement » ne soit « fragilisé ». Le président de la République enchaîne en déroulant les promesses qu’il avait déjà formulées au Congrès de Versailles pour la réforme institutionnelle : « part significative de proportionnelle », « rendre plus efficace » le Parlement, « réduction du nombre de parlementaires ».

Il « fait confiance aux assemblées » pour que des « procédures plus rapides » soient adoptées dans la fabrique de la loi. « Nous pouvons l’améliorer », martèle-t-il.

18 h 20. Le vote blanc : « J’y ai beaucoup réfléchi et je ne le ferai pas »

Le vote blanc : « J’y ai beaucoup réfléchi et je ne le ferai pas » déclare Emmanuel Macron
05:26

Emmanuel Macron revient sur la volonté d’implication des citoyens, par trois biais, qui ont émergé lors de la crise des Gilets jaunes. Tout d’abord, la question du vote obligatoire. Le Président est ferme : il ne « retiendr [a] pas cette option ». D’une part, car « on ne répond pas à la crise par la contrainte » et d’autre part, car « il est difficile de faire respecter cette obligation ». Ensuite, la question du vote blanc. Là encore, le Président a « beaucoup réfléchi » mais « ne le fer [a] pas ». Pour lui, le vote blanc « agrège les rejets » et est « trop facile ».

Pas de RIC mais « aller plus loin sur le RIP »

Enfin, la question du Référendum d’initiative citoyenne, ou RIC. Emmanuel Macron n’y est pas favorable et privilégie un Référendum d’initiative partagé amélioré, doublé d’un renforcement du droit de pétition.

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) sera aussi repensé et, à terme, remplacé par un Conseil de la participation citoyenne (CPC). Il sera constitué de « citoyens tirés au sort », qui viendront « représenter pleinement la société ». À terme, le Conseil de la participation citoyenne centralisera « l’ensemble des compétences de consultation », actuellement partagées entre plusieurs organes.

La réforme constitutionnelle sera soumise au Parlement « à l’été ». Dès le mois de juin 2019, 150 citoyens seront tirés au sort pour constituer « un début de Conseil de la participation citoyenne ». Celui-ci devra « répondre aux aspirations » et « mobiliser l’intelligence collective ».

 

18h30 : « Je souhaite que nous mettions fin aux grands corps », annonce Macron

« Je souhaite que nous mettions fin aux grands corps », annonce Macron
03:06

Sur l'avenir de la haute fonction publique, le président de la République a déploré « beaucoup de rumeurs » sur ce sujet. « Il ne s’agit pas de simplement supprimer telle ou telle chose pour en faire des symboles », explique-t-il. L'avenir de l'ENA (Ecole nationale d'administration) n'est pas clairement tranché à ce stade du discours.

Même si la France « doit beaucoup » à sa haute fonction publique, Emmanuel Macron considère néanmoins que « des changements sont à faire » : qu’il s’agisse de recrutement, de formation, ou de gestion des carrières. Sur la sélection des étudiants, il considère que la haute administration s’est rétrécie sociologiquement et qu’elle ne « ressemble » plus à la société. Il souhaite « repenser la formation », et demande des cursus « plus ouverts au monde académique, à la recherche, à l’international », mais aussi « plus d’expériences de terrain ».

Emmanuel Macron souhaite également en finir avec la « protection à vie » des hauts fonctionnaires, faciliter les passerelles entre le privé et le public. Et surtout, « mettre fin aux grands corps de l’État ». Il missionnera M. Thiriez sur cette question.

18H24. Emmanuel Macron détaille un « nouvel acte de la décentralisation adapté aux territoires »

Emmanuel Macron détaille un « nouvel acte de la décentralisation adapté aux territoires »
07:03

Appelant de ses vœux à « un changement de méthode d’organisation de notre République », Emmanuel Macron a détaillé un « nouvel acte de la décentralisation adapté aux territoires » prévue pour le « premier trimestre 2020 »

Un acte de la décentralisation qui portera sur la vie quotidienne des Français, « le logement, le transport, la transition écologique ». À ce sujet, le chef de l’État a regretté que par le passé aient été transférés « des bouts de compétences avec une partie des financements » « sans jamais transférer la responsabilité démocratique qui allait avec ».

Le chef de l’État a une nouvelle fois fait part de sa volonté de développer le « principe de différenciation territoriale ». « J’aurai progressivement à redéfinir un nouveau pacte territorial » a-t-il annoncé. Pour cela, Emmanuel Macron indique vouloir remettre « plus de services publics sur le terrain » en luttant contre les déserts médicaux et « ne plus avoir d’ici la fin du quinquennat de fermeture d’hôpitaux ou d’écoles sans l’accord du maire ».

« Ce que je veux, c’est réconcilier la métropole, les villes moyennes et le rural ». Dans ce but, Emmanuel Macron propose de repenser l’action de l’État car « nous avons trop de monde à Paris ». « Je veux qu’on remette plus de fonctionnaires sur le terrain qui apportent des solutions et qu’on supprime plus de postes dans l’administration centrale ». Édouard Philippe présentera dès le mois prochain un projet de réorganisation de l’administration.

D’ici la fin du quinquennat, Emmanuel Macron souhaite que « dans chaque canton » soit créée « une maison France services ». « Un lieu où sont regroupés l’accueil pour le public des services de l’État, des collectivités locales et de tous les opérateurs ».

18h34 Suppression de l’ISF : « C’est une réforme pour produire, pas un impôt pour les plus fortunés »

Suppression de l’ISF : « C’est une réforme pour produire, pas un impôt pour les plus fortunés »
03:31

« Il y a un sentiment d’injustice et d’abord d’injustice fiscale » a redit le président de la république en soulignant que l’évasion fiscale et les abus de l’optimisation fiscale minaient l’adhésion à l’impôt.  « Il faut lever toute forme de soupçons », assure-t-il et pour se faire Emmanuel Macron a annoncé qu’il confierait à « la Cour des comptes la mission d’évaluer précisément les sommes qui échappent à l’impôt et de proposer des mesures précises pour qu’en France chacun respecte les mêmes règles. Si nous pouvons aller plus loin nous le ferons », promet-il.

Sur la suppression de l’impôt sur la fortune, le président entend bien que cette réforme est « perçue comme un cadeau fait aux plus fortunés et comme une vraie injustice fiscale » mais, comme il l’a rappelé à plusieurs reprises, il ne reviendra pas dessus, du moins pas ce soir. Et de se justifier : cette réforme, selon lui, n’a pas « été la suppression de l’impôt sur la fortune » mais elle « a conduit à créer un impôt sur le patrimoine immobilier » en excluant « la partie du patrimoine qui était investie dans l’économie pour encourager l’investissement en direction de l’économie réelle ». Pour le président de la République, il est de son « devoir de défendre » une réforme faite « pour produire et non pas un impôt pour les plus fortunés ».

Emmanuel Macron précise toutefois que la suppression de l’ISF sera évaluée en 2020 : « Nous regarderons son efficacité, si elle n’est pas efficace nous la corrigerons », assure-t-il.

Pour répondre au ras-le-bol fiscal, le président de la République assure qu’il va « baisser les impôts du maximum de nos concitoyens », ceux dont « les revenus ont été largement mis à contribution durant les dernières décennies ». Il promet donc que les impôts n’augmenteront pas et baisseront significativement « pour ceux qui travaillent ».  

Pour mettre en œuvre cette promesse, Emmanuel Macron a « demandé au gouvernement de mettre en œuvre cette baisse d’impôt en la finançant par la suppression de certaines niches fiscales pour les entreprises, la nécessité de travailler davantage et la réduction de notre dépense publique ».

18h37. Éducation : « Je souhaite aller plus loin et étendre le dédoublement des classes à la grande section »

Emmanuel Macron : « Je souhaite aller plus loin et étendre le dédoublement des classes à la grande section »
03:30

Emmanuel Macron revient ensuite sur les inégalités. Pour le Président, « les vraies inégalités ne sont pas fiscales […] ce sont les inégalités d’origine, de destin, à la naissance ». Il considère que « le système fiscal corrige les inégalités économiques », de manière efficace et mieux que chez nos voisins. Par contre, les inégalités de naissance sont « les vraies inégalités françaises » et ne sont « pas améliorées » dans la suite de la vie.

Ainsi, pour Emmanuel Macron, il faut « agir dès la petite enfance ». Le gouvernement a mis en place le plan pauvreté mais « il faut aller plus loin ». Le Président prend comme exemple la Finlande, qui a « investi massivement dans la petite enfance ».

Ensuite, il faut « donner à chacun les mêmes chances pour réussir » et, aux enseignants, « les moyens pour mieux enseigner ». Emmanuel Macron propose d’étendre le dédoublement des classes, actuellement à l’œuvre au CP, dès la grande section. Il souhaite également avoir, jusqu’en CE1, des « classes à taille humaine » qui ne dépassent pas 24 élèves.

Il insiste sur la nécessité de « rendre l’école accueillante et bienveillante », pour certains publics, comme les décrocheurs ou les jeunes en situation de handicap.

Enfin, il est urgent de « mieux former les professeurs », afin de « rendre leur carrière plus attractive ». L’objectif affiché : « Revaloriser le métier d’enseignant ».

Dans l’enseignement supérieur, Emmanuel Macron propose de « développer les formations professionnelles courtes » et offrir « une large offre de formations de premier cycle ». Il faut réaliser « un changement profond de la formation tout au long de la vie ».

 

18h41. Meilleure rémunération de travail : « Nous devons aller plus loin », promet Emmanuel Macron, annonçant une conférence sociale avec des propositions « d’ici septembre »

Meilleure rémunération de travail : « Nous devons aller plus loin », promet Macron
03:51

Après avoir vanté les « réformes essentielles » adoptées jusqu’ici (investissements dans la formation, « politique résolue » d’aides aux entreprises), réformes qui présentent des « premiers résultats », Emmanuel Macron demande désormais « d’aller plus loin ».

Pour cela, il envisage de « corriger les injustices qui existent encore ». C’est l’occasion pour lui de rappeler que la grande réforme de l’Assurance chômage sera engagée cet été, mais aussi d’annoncer surtout la tenue d’une grande conférence sociale, qui sera « réunie dans les prochains jours ». Partenaires sociaux, associations, élus devront proposer « d’ici septembre ». Mesures d’accompagnement dans l’accès à l’emploi, la garde des enfants ou encore les déplacements vers le lieu de travail, toutes ces problématiques devront donner lieu à des réponses dans les prochains mois.

« Il faut aussi si on veut corriger ces injustices, que le travail paye », poursuit le président de la République. C’est l’occasion pour lui de répéter que l’impôt sur le revenu baissera pour une partie des contribuables et que les salariés doivent être mieux associés aux résultats de leurs entreprises (ambition voulue par le projet de loi Pacte). Il annonce également que le mécanisme de la prime exceptionnelle, sans charges sociales ni impôts, basée sur le volontariat des employeurs et introduite en décembre, sera reconduit.

 

18 h 45. Emmanuel Macron annonce que les petites retraites seront réindexées sur l’inflation en 2020

Macron annonce que les petites retraites seront réindexées sur l’inflation en 2020
00:40

La baisse des cotisations sociales – et donc l’augmentation du salaire net – au prix d’une augmentation de la CSG, qui a pesé sur les retraités sans contrepartie, est l’occasion pour Emmanuel Macron de faire son mea culpa. « Les décisions que nous avons prises à l’automne ont été mal vécues. Elles ont été vues comme injustes, et doivent donc être corrigées », dit-il.

Les retraites de moins de 2000 euros seront réindexées sur l’inflation dès le 1er janvier. Elles en avaient été déconnectées au moment du vote de la loi de financement de la Sécurité sociale cet automne, pour réaliser des économies.

Quant aux autres retraites, ce sera le cas en 2021. Plus de sous-indexations.

18h49 « Nous devons rebâtir un système de retraite juste »

« Nous devons rebâtir un système de retraite juste », assure Emmanuel Macron
03:00

Emmanuel Macron est revenu sur la réforme des retraites, aujourd’hui en préparation sous l’égide Jean-Paul Delevoye. « Face au vieillissement, nous devons rebâtir un système de retraite juste, par points », déclare-t-il conformément à son engagement de campagne. Le président de la république ne s’est toutefois pas exprimé sur l’âge minimum légal de départ à la retraite, qui fait l’objet d’une cacophonie gouvernementale mais ne devrait, a priori, ne pas bouger (lire notre article). Emmanuel Macron promet « une transformation radicale » du système des retraites « qui doit remettre de la confiance, de la justice, de l’efficacité dans notre système ».

Le président de la République a également abordé le sujet de la dépendance qui fait d’un futur projet de loi. « Près d’un million et demi de nos concitoyens sont en situation de dépendance ce qui est une charge énorme pour leur famille » a rappelé Emmanuel Macron en expliquant que ce secteur,« peu structuré », connaît par ailleurs un problème de recrutement dû à la pénibilité du travail et de sa faible rémunération. « Nous finaliserons pour cet automne une stratégie », promet le président de la République, qui fixera « les moyens publics » à déployer pour « financer ce nouveau risque et réorganiser cette filière », selon lui, cela « va permettre de créer des emplois peu qualifiés et qualifiés et de réduire le reste à charge pour les familles ». « À horizon 2025 cette politique soit pleinement déployée », promet Emmanuel Macron.

« Face au numérique, au changement climatique, on a besoin de bâtir un pacte productif permettant de viser, en 2025, le plein-emploi, c’est à notre portée », a également assuré le président de la République. Un « nouveau pacte » sera bâti « à l’automne », précise-t-il car il estime que « nos concitoyens ont besoin de cet agenda des transitions qui donnera de la clarté avec des objectifs ».

 

18 h 50. Emmanuel Macron souhaite la mise en place « d’un conseil de défense écologique »

Emmanuel Macron souhaite la mise en place « d’un conseil de défense écologique »
04:51

« Le climat doit être au cœur du projet national et européen » a affirmé Emmanuel Macron. Afin « de répondre plus concrètement et de manière plus radicale aux attentes », il souhaite que cette mission soit dévolue à la convention citoyenne rassemblant 150 citoyens tirés au sort dès le mois de juin.

Elle aura à charge de « redessiner toutes les mesures concrètes d’aide aux citoyens sur la transition climatique dans le domaine des transports, de la rénovation des logements, de définir d’autres mesures incitatives ou contraignantes et si besoin était, de définir des ressources supplémentaires ». Emmanuel Macron s’engage à soumettre « sans filtre » les propositions de la convention « soit au vote du Parlement, soit à un référendum, soit à application réglementaire directe ».

Le « deuxième changement de méthode » consistera à la mise en place « d’un conseil de défense écologique qui réunira le Premier ministre, les principaux ministres en charge de cette transition, les grands opérateurs de l’État ». Ce conseil sera présidé par le chef de l’État.

Enfin, Emmanuel Macron plaide au niveau européen pour « un prix minimum du carbone, une taxe carbone aux frontières et une finance verte plus ambitieuse ».

 

18h52. Versement des pensions par la CAF : « On ne peut pas faire reposer sur les mères l’incivisme de leur ancien conjoint »

Emmanuel Macron : « On ne peut pas faire reposer sur les mères l’incivisme de leur ancien conjoint »
03:56

La quatrième orientation qu’Emmanuel Macron souhaite donner est de « défendre les permanences du projet français ». Cet « art d’être français », selon le Président, repose sur « un attachement à la langue, à la culture et à quelques permanences ».

La première d’entre elles est la famille. Le Président souhaite « redéfinir notre politique familiale », pour des familles qui « n’ont pas le même visage qu’il y a 20 ans ». Il espère « retrouver une dynamique de la natalité » et « accompagner des situations particulières », comme les mères célibataires. Pour ce faire, il veut mettre en place « un système où la Caisse d’allocations familiales (CAF) peut prélever les pensions quand elles ne sont pas versées ». L’idée est simple : ne pas « faire reposer sur les mères l’incivisme de leur ancien conjoint ». Il souhaite également améliorer la situation des aidants familiaux. Ces derniers doivent « être reconnus, nommés et avoir une place dans le droit ».

L’autre permanence est l’engagement, le fait de « ne pas être une société d’individus mais une nation de citoyens ». Cet engagement passe par le service national universel (SNU), qui est « la matrice indispensable au cœur de notre école ». Le SNU doit permettre d’ « irriguer des vocations, vers le service civique ou le bénévolat ». Ainsi, le Président souhaite « accélérer son déploiement ».

 

18 h 57. Laïcité : « La loi de 1905 est notre pilier »

. Laïcité : « La loi de 1905 est notre pilier »
02:11

Une nouvelle fois, Emmanuel Macron a réaffirmé son attachement à la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État. « La loi de 1905 est notre pilier. Elle est pertinente. Elle est le fruit de batailles. Elle doit être réaffirmée et pleinement appliquée ». Le chef de l’État a estimé que ce texte avait été réaffirmé sous son quinquennat, « en fermant des écoles, lorsqu’elles ne respectaient pas les lois de la République, en fermant des établissements cultuels ou culturels, lorsqu’ils ne respectaient pas les lois de la République ».

Toutefois, selon lui, « quand on parle de laïcité. On ne parle pas vraiment de laïcité. On parle du communautarisme qui s’est installé dans certains quartiers de la République » a-t-il affirmé évoquant « la sécession de l’islam politique avec la République ». Le chef de l’État souhaite aller plus loin que « la politique ambitieuse de reconquête républicaine dans certains quartiers », « en renforçant le contrôle sur le financement venant de l’étranger ».

 

18 h 58. Emmanuel Macron veut une « refondation » de l'espace Schengen et instaurer chaque année « un débat sur la politique migratoire » au Parlement

Macron veut instaurer chaque année « un débat sur la politique migratoire » au Parlement
02:48

« Force est de constater que les choses ne tiennent pas comme elles devraient », lâche Emmanuel Macron sur la politique migratoire, qui doit être, selon lui, le « deuxième grand combat européen » avec le climat. « Nous devons profondément refonder notre politique de développement et notre politique migratoire », dit-il. La refondation de l’espace de libre-circulation qu’est Schengen, est « indispensable », insiste-t-il. « La responsabilité va avec la solidarité ».

Au niveau national, il s’inscrit sur le même discours qui l’avait animé au moment des débats sur la loi asile et immigration. Il faut mieux accueillir, et mieux contrôle, en somme. Emmanuel Macron considère que nous sommes « confrontés à des détournements très profonds du regroupement familial, comme des migrations liées à l’asile ». Il faut « lutter plus efficacement contre ceux qui en abusent », insiste-t-il.

Le chef de l’État reprend ensuite à son compte ce qui semble s’inspirer d’une proposition de la droite, portée notamment au Sénat. « Je souhaite que nous puissions instaurer chaque année au parlement un débat sur la politique migratoire. »

 

19 h 00. En guise de conclusion, Emmanuel Macron veut « replacer l’humain au centre » de son projet

Macron veut « replacer l’humain au centre » de son projet
00:43

« Je crois que nous devons absolument continuer de transfo le pays car les résultats sont là », répète Emmanuel Macron, amorçant la conclusion de son allocution, avant d’évoquer une « nouvelle étape » et un « nouvel acte » du quinquennat.

L’objectif étant, à ses yeux, de « replacer l’humain au centre » et de « rebâtir une nation de citoyens libres dans une Europe plus forte ».

 

19 h 11. Suppression de 120 000 fonctionnaires : « J’assume, si ce n’est pas tenable, d’abandonner cet objectif »

Emmanuel Macron : « J’assume, si la baisse des fonctionnaires n’est pas tenable, d’abandonner cet objectif »
02:39

Emmanuel Macron aborde ensuite le sujet des finances publiques. Pour lui, la vraie question est : « Comment faire des économies pour financer les baisses d’impôts ? » Ces dernières, selon sa célèbre expression, ne doivent pas être « de la poudre de perlimpinpin ».

Pour cela, le Président présente trois actes. Tout d’abord, ce qu’il appelle « faire mieux », en fermant beaucoup d’organismes qui sont « inutiles ». Ensuite, supprimer certaines niches fiscales pour les entreprises, sans toucher à celles des ménages. Enfin, travailler plus. Pour Emmanuel Macron, « la France travaille beaucoup moins que ces voisins », il faut donc « avoir un vrai débat » sur le temps de travail.

Sur l’objectif de suppression de 120 000 fonctionnaires, annoncé en début de quinquennat, le Président est réaliste. Si l’objectif n’est pas tenable, il abandonnera. Pour lui, le plus important est de « baisser la dépense publique et baisser les impôts ».

19h20. Macron continuera « à débattre à la fois avec nos élus et nos citoyens sur le terrain »

Macron continuera « à débattre à la fois avec nos élus et nos citoyens sur le terrain »
04:34

Interrogé sur une éventuelle poursuite des échanges qui ont eu lieu pendant le grand débat avec les citoyens, Emmanuel Macron décrit la nouvelle forme de dialogue qu’il veut amener. « Je crois que nous sommes entrés dans une phase où il faut sans doute bien davantage avoir des temps de délibération », affirme le président de la République tout en plaçant les limites de l’exercice.   « Je crois en une République contractuelle où à la fois les élus sur notre territoire comme les partenaires sociaux ont leur part de responsabilités », explique-t-il tout en soulignant qu’il ne croit pas en une « République du référendum permanent ».

Revenant sur les réunions citoyennes du grand débat, Emmanuel Macron dit en avoir tiré une « compréhension des problèmes, du quotidien de la vie, des difficultés très concrètes » des Français. S’il ne poursuivra pas les « débats au même rythme que ces derniers mois », le président de la République qu’il va de manière régulière continuer « à débattre à la fois avec nos élus et nos citoyens sur le terrain ». Un exercice essentiel pour percevoir et comprendre la « crise d’efficacité des démocraties » dans notre société.

« La solitude, elle va avec la fonction, au moment où vous décidez, vous êtes seul », confesse toutefois Emmanuel Macron. « En quelques années nous sommes rentrés dans la démocratie médiatique, du temps de l’information et du commentaire permanent et des réseaux sociaux », ajoute-t-il avant de livrer son analyse sur la perception de la parole publique :

« Parfois vous dîtes les choses, vous les répéter mais comme le commentaire est permanent et qu’à un moment toutes les paroles se valent. Il faut pouvoir remettre du sens, de manière régulière, se confronter à toutes ces paroles et essayer de rebâtir du collectif », plaide Emmanuel Macron tout en estimant que nous sommes « est en train d’inventer une nouvelle forme de démocratie ».   

 

19 h 25. Baisse de l’impôt sur le revenu : « Autour de 5 milliards [d’euros], je pense que ce serait une bonne chose », précise Macron

Macron estime à 5 milliards d'euros la baisse de l'impôt sur le revenu
01:37

Quelle sera l’ampleur de la baisse de l’impôt sur le revenu, annoncée plus tôt ? Là-dessus, Emmanuel Macron n’annonce pas de chiffre clairement arrêté, mais donne un objectif ou un souhait. « C’est au gouvernement de définir le quantum. Il me semble que si on arrive à baisser – en plus de ce qui a déjà été fait et prévu – d’environ 5 milliards [d’euros] l’impôt sur le revenu, ce sera un geste significatif pour l’ensemble de ceux qui contribuent », a-t-il répondu. « Je pense que ce serait une bonne chose. Mais il s’agit de dire comment et donc, c’est au gouvernement de détailler ces chiffres. »

Emmanuel Macron insiste sur le changement fiscal qui s’est produit avec son quinquennat. « Quand je regarde la dernière décennie, il y a eu plus de 30 milliards de hausse de fiscalité. Beaucoup sur les classes moyennes et les entreprises […] Quand je regarde ce qu’on a commencé à faire, on a baissé, nous, significativement les impôts, dans des proportions non négligeables durant ces deux premières années. »

Quant aux suppressions de niches fiscales pour financer ces baisses d’impôts, le chef de l’État en profite aussi pour lever quelques incertitudes. « Je souhaite que ce soit les niches fiscales des entreprises qui soient visées, pas celles des ménages, des particuliers. »

 

19h34. Emmanuel Macron ferme la porte à la suppression d’un jour férié et veut porter la retraite minimum à 1000 euros

Macron ferme la porte à la suppression d’un jour férié et veut porter la retraite minimum à 1000 euros
07:05

Emmanuel Macron l’affirme et le répète : « on doit travailler davantage ». De quelle manière ? Le président de la République a refusé tout changement du cadre légal sur la durée de travail hebdomadaire ou annuelle. En revanche, il propose un mécanisme incitatif pour prolonger la durée de travail tout au long de la vie, sans toucher à l’âge légal de départ à la retraite.

Sur les 35 heures, pas de remise en cause, le débat a été tranché dès le début du quinquennat, a clarifié le président de la République. « On a largement simplifié les choses. On a renvoyé ce débat à la négociation salariale au niveau de l’entreprise ou de la branche. On ne va pas tout refaire là ! »

L’option de supprimer un second jour férié pour financer le régime des retraites ou la dépendance, l’une des pistes sur la table, est aussi exclue. Est-ce qu’il faut revenir sur les jours fériés ? Je ne suis pas favorable à cette méthode, parce qu’on a déjà essayé, ça n’a pas très bien marché, ce n’est pas clair […] Je ne crois pas que ce soit le plus efficace. »

Reste l’allongement de la durée de travail à l’échelle d’une carrière, seule question « légitime » à ses yeux, sur laquelle il faut apporter « des clarifications ». « On doit travailler plus longtemps parce qu’on vit plus longtemps, c’est plutôt de bon sens », assène-t-il. Pas question cependant de toucher à l’âge légal de départ à la retraite. « Je me suis engagé à ne pas le faire », rappelle-t-il. Et d’ajouter : « Tant qu’on n’a pas réglé le problème du chômage dans notre pays, franchement, ce serait assez hypocrite ! »

Reprenant l’idée déjà soulevée par le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, Emmanuel Macron propose de laisser le « libre choix » aux Français : « allonger la période de référence, sans bouger l’âge légal, pour avoir un système de décote qui incite à travailler davantage, sans forcer tout le monde ». En clair : laisser la possibilité de partir à 62 ans, mais ouvrir des droits plus importants à 63 voire 64 ans.

Déplorant la « situation inacceptable » des artisans ou des commerçants, le chef de l’État prend l’engagement de reverser une partie des cotisations dégagées par la future réforme aux retraités les plus modestes, qui ont travaillé. Le minimum contributif doit être, selon lui, beaucoup plus « significativement » supérieur au minimum vieillesse. Il doit être porté à 1000 euros.

 

Macron « regrette d’avoir donné le sentiment d’être dur, parfois injuste »

Macron: « J’ai senti dans ma chair ce qu’ils vivent »
05:27

Lors des questions-réponses avec les journalistes, Emmanuel Macron est revenu à plusieurs reprises sur son rapport parfois conflictuel avec les Français. « Le sentiment que j’ai donné c’est d’être dur, parfois injuste » a-t-il regretté avant de fustiger le « recul de la morale civique et de l’éducation » dans le débat public.

Si le chef de l’État ne souhaite pas parler d’« acte » II du quinquennat, « parce que cette terminologie a déjà été prise récemment et renvoie à une autre gymnastique qui se passe plus spécifiquement le samedi », c’est pourtant le terme qu’il utilisera à plusieurs reprises pour évoquer cette sortie de grand débat.

Plusieurs questions lui seront, à ce titre, posées sur son rapport avec les Français. D’abord un aveu sous forme de mea culpa : « Je pense que je peux mieux faire ». Même si, selon lui, « beaucoup de choses ont été faites ces deux dernières années ». Mais « ces choses ne se sont pas vues tout de suite et surtout : « On n’a pas assez mis l’humain au cœur du projet. Un élément de langage qui sera, là encore, répété à de multiples reprises.

Un président trop arrogant ? trop méprisant ? Comme lui ont reproché certains ces deux dernières années. « L’impatience que j’ai avec moi-même, que j’ai avec les membres du gouvernement, je l’ai un peu eue avec les Français et donc le sentiment que j’ai donné c’est une forme d’injonction permanente, d’être dur, parfois injuste. Et ça, je le regrette. Parce que ce n’est pas ce que je suis profondément et ça n’a pas aidé à la cause » a-t-il reconnu.

Désormais, Emmanuel Macron croit « avoir touché l’épaisseur des vies ». « J’ai senti dans ma chair ce qu’ils vivent » assure-t-il. Et dans un pays où selon lui, « on attend beaucoup du président de la République » « cette attente a justifié une certaine colère ».

Néanmoins, Emmanuel Macron assure qu’il ne reviendra pas en arrière mais mettre en place un « projet plus humain, plus ancré ». « Ce nouvel acte est pour moi un changement de méthode très profond que j’assume ».

Macron: « La haine et l’irrespect, nous ne devons pas nous y habituer"
04:22

À une deuxième question sur la colère d’une partie des Français qui s’exprime chaque samedi depuis novembre dernier, Emmanuel Macron fait un constat. « Diriger aujourd’hui en démocratie, c’est accepté de ne pas être populaire. Je préfère être responsable, tenir mes engagements et être impopulaire plutôt que chercher à séduire de manière tout à fait éphémère ».

Pour autant, « la haine qu’on a pu voir déferler à mon endroit, à l’égard de ma famille, à l’égard des élus de la République, est inacceptable » a-t-il souligné. Il y voit une conséquence de « la dilution de la morale collective très profonde qu’il nous faut condamner avec beaucoup de vigueur ». « La haine et l’irrespect, nous ne devons pas nous y habituer. C’est un recul de la morale civique et de l’éducation et je me battrais de toutes mes forces contre ».

« Cette période m’a changé parce qu’elle a accru le sentiment d’immense responsabilité que j’ai aujourd’hui » a-t-il conclu.

 

19 h 43. Proportionnelle : « Je suis favorable à ce que ce soit autour de 20 % »

Emmanuel Macron s’exprime ensuite sur trois sujets : la proportionnelle, le nombre de parlementaires et la réforme de l’École nationale d’administration (ENA).

Sur la proportionnelle, la question est tranchée. Le Président souhaite « créer ce système pour l’Assemblée » et « l’accroître pour le Sénat ». Le chiffre de 20 % est avancé, dans le but de « représenter toutes les familles, sans créer de situations ingouvernables ».

Concernant la réduction du nombre de parlementaires de 30%, Emmanuel Macron est prêt à réfléchir. Il a été « attentif aux arguments de Gérard Larcher », avec qui il « échange beaucoup ». Ainsi, si le chiffre de 30% venait à être réduit, il « n’en ferait pas un point de blocage ».

Sur la suppression de l’ENA, Emmanuel Macron y est favorable, non pas « pour le plaisir », mais « pour bâtir quelque chose qui fonctionne mieux ». La mission de Frédéric Thiriez, avocat au Conseil d’État, sera de « faire des propositions pour refonder le recrutement des fonctionnaires, leur mode de formation et la gestion des carrières ».

Macron : « Alexandre Benalla n’a pas été protégé par l’Élysée »

Macron : « Alexandre Benalla n’a pas été protégé par l’Élysée »
01:59

La dernière question de la conférence de presse à porter sur l’ancien chargé de mission, Alexandre Benalla. Emmanuel Macron a assuré ne pas regretter son embauche « parce que c’était extrêmement cohérent avec les valeurs que je porte ».

« Il a fait des fautes très graves. Les sait-on toutes aujourd’hui ? Je ne sais pas. Il a le droit à la présomption d’innocence, aussi comme tous citoyens dans la République ». Pour les deux dernières minutes de sa conférence de presse, Emmanuel Macron a évoqué le cas de son ancien collaborateur, objet d’une commission d’enquête parlementaire et de plusieurs mises en examen, Alexandre Benalla.

« C’est trop facile de regretter. Au moment où j’étais élu, connaissant ce jeune garçon qui avait vraiment du talent, qui s’était engagé dans ma campagne, qui avait son histoire… Est-ce que je regrette de l’avoir embauché à l’Élysée ? Non, parce que je pense que c’était extrêmement cohérent avec les valeurs que je porte et ce que je veux que nous fassions… C’est sans doute pour ça que je lui en veux encore plus » a reconnu Emmanuel Macron.

Pour autant, le chef de l’État à tenu à balayer tout traitement particulier à l’égard de l’ancien chargé de mission. L’Élysée « l’a sanctionné, l’a licencié et n’a jamais cherché à le protéger à l’égard de quelques services administratifs ou du grand public » a-t-il assuré. Même si Alexandre Benalla « n’a pas donné une bonne image », « il n’y a jamais eu de prébende pour Alexandre Benalla à l’Élysée, il n’a pas été protégé face à la justice, face aux médias » a-t-il ajouté avant de conclure : « Quand vous décidez d’embaucher quelqu’un, il y a une part de risque. C’est ma part de responsabilité. Mais on en a fait beaucoup sur cette affaire, peut-être trop ».

19h50. Macron revient sur l’expression polémique des premiers de cordée

Macron revient sur l’expression polémique des premiers de cordée
05:33

« Je suis obligé d’être lucide et de dire que je n’ai pas réussi à me faire comprendre », concède Emmanuel Macron propos de l’expression, les premiers de cordée. Ce même s’il ne la renie pas et qu’il considère même qu’elle était « très appropriée ».

Par une métaphore filée sur l’alpinisme, le président de la République a tenté de s’expliquer : Chez « Frison-Roche (alpiniste savoyard), quand il y a une cordée, même quand le premier dévie, les autres peuvent tomber, c’est un peu ça la crise des gilets jaunes », estime-t-il.  

Pour Emmanuel Macron, la cordée « c’est ça la nation, la solidarité profonde de la nation ».

« Pour tenir une nation et une société, si on veut monter plus haut on ne peut pas creuser les injustices », poursuit-il. « Sur qui a fragilisé cette image, c’est qu’un cynisme s’est installé, une forme de trahison des clercs. Beaucoup de décideurs du monde économique contemporain ont considéré qu’ils n’étaient pas du tout des premiers de cordée », regrette Emmanuel Macron.

Mais la critique des premiers de cordée, oublieux des citoyens les moins bien lotis, a ses limites pour le président de la République qui se refuse à verser « dans la sanction par l’impôt, dans la politique de jalousie ou la stigmatisation ». Et préfère « la responsabilisation ». « Il faut que jamais ils n’oublient que c’est dans et par la République qu’ils réussissent » et qu’ils « ont une responsabilité particulière », conclut-il.  

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