François-Xavier Bellamy ne ferme pas la porte à la participation d’Éric Zemmour au congrès LR
Invité de la matinale de Public Sénat, François-Xavier Bellamy est revenu sur le futur congrès des Républicains qui désignera le candidat de sa famille politique. Le député européen regrette de ne pas être passé par une procédure « plus ouverte » et ne ferme pas la porte à la participation d’Éric Zemmour.
Zemmour or not Zemmour ? Difficile pour Les Républicains d’esquiver la question de leur rapport au polémiste, au moment où la droite s’apprête à désigner son candidat pour la prochaine élection présidentielle. La direction du parti semble vouloir écarter la possibilité d’un rassemblement des droites sous les bannières du chantre du « suicide français. » Mais, à entendre François-Xavier Bellamy, tout le monde n’est pas de cet avis au sein de LR.
« Qui d’autre que les électeurs de droite peuvent dire s’il partage les valeurs de la droite ? »
Sur la procédure, le député européen aurait préféré « passer par des primaires plus ouvertes. » Mais François-Xavier Bellamy fait contre mauvaise fortune bon cœur et reconnaît que le vote en congrès permettra « d’avoir un vrai débat, c’est le plus important. » Ouvrir le débat, très bien, mais jusqu’à quel point ? Jusqu’à Éric Zemmour ?
« Je ne vois pas ce qui empêcherait cela » confesse le député européen, en répétant que les LR ont « besoin du débat le plus ouvert et le plus large possible. » Mais Éric Zemmour partage-t-il les valeurs de la droite et du centre, comme l’exigent les nouveaux statuts du parti pour participer à la procédure de désignation du congrès ? « Qui d’autre que les électeurs de droite peuvent dire s’il partage les valeurs de la droite ? » interroge en retour François-Xavier Bellamy.
« Éric Zemmour a le mérite de poser une question fondamentale, celle de ce qui fait que nous sommes Français. »
Au niveau de ces valeurs, précisément, Éric Zemmour « a le mérite de poser une question fondamentale, qui est celle de la capacité que nous aurons de préserver ce qui nous lie, nous unit, ce qui fait que nous sommes Français. » Pour François-Xavier Bellamy, la France est en effet à la croisée des chemins et le salut passe par le rassemblement des droites : « Nous sommes à la veille d’une élection vitale de notre pays. C’est un défi de civilisation qui nous attend, on ne peut pas réduire l’espace de la discussion. » Le « suicide français » n’est pas loin.
Le député européen dresse ainsi le portrait d’un pays qui traite l’islamisme avec « lâcheté » et « complaisance » en citant l’exemple de fonds de recherche européens « utilisés par des officines proches des Frères musulmans pour financer des programmes qui, sous couvert de luttes contre les discriminations, sont en réalité une porte ouverte à cette idéologie de mort. »
Face à cette menace, la vision du champ politique de la tête de liste des Républicains aux dernières élections européennes et les alliances potentielles qui s’offre à son parti sont claires : « Emmanuel Macron n’est pas de droite, les titres de séjour diffusés en France n’ont jamais été aussi importants. […] Éric Zemmour a un discours de droite, on peut l’apprécier ou pas. » La question étant, François-Xavier Bellamy fait-il partie de ceux qui l’apprécient ? Et surtout, combien au sein des Républicains considèrent, comme lui, que « le dialogue le plus ouvert et le plus large possible » comprend « le discours de droite » du polémiste ?
Les recours déposés par Marine Le Pen et les autres personnalités du RN dans l’affaire des assistants parlementaires pourraient être examinés rapidement, en vue d’une « décision à l’été 2026 ». Un délai qui permettrait à Marine Le Pen, si l’exécution provisoire de sa peine d’inéligibilité est annulée, de se présenter à l’élection présidentielle de 2027.
Des voix s’élèvent pour demander une révision des textes, après la condamnation de Marine Le Pen qui l’empêche de se présenter en 2027. François Bayrou invite le Parlement à « la réflexion sur l’état de la loi », pointant « les décisions potentiellement porteuses de conséquences irréversibles, (qui) ne sont pas susceptibles d’appel ». Le sénateur LR et avocat Francis Szpiner soutient lui un changement, affirmant que « la loi pose problème, car elle vide de son sens l’appel ».
Le tribunal a rendu son jugement, Marine Le Pen ainsi que huit eurodéputés sont condamnés dans l’affaire des assistants parlementaires. D’autres affaires sont également en cours. On fait le point.
Après sa condamnation à 5 ans d’inéligibilité avec application immédiate, Marine Le Pen a dénoncé « une décision politique » destinée à l’« empêcher de (se) présenter et d’être élue à l’élection présidentielle ». Pour autant, il y aurait « un chemin juridique étroit » pour voir une candidature » de la présidente du groupe RN de l’Assemblée, a déclaré son avocat. Quel est-il ?